Deux semaines avant la prochaine journée de mobilisation contre la réforme des retraites, prévue le mardi 7 mars, le président de la République a organisé un déplacement à Rungis. "Il faut travailler un peu plus longtemps", a affirmé le chef de l'Etat.
Le message est souligné par la communication de l’Elysée : aller "à la rencontre des professionnels qui travaillent dès l’aube". Pour sa première sortie au contact direct des Français depuis le lancement de sa réforme des retraites, Emmanuel Macron a choisi le marché de Rungis, dans le Val-de-Marne, dès 5h30 ce mardi matin.
"Dans l'ensemble, les gens savent qu'il faut travailler un peu plus longtemps en moyenne, tous, car sinon on ne pourra pas bien financer nos retraites", a affirmé le président de la République, accompagné du ministre de l'Agriculture Marc Fesneau et de la ministre déléguée aux PME Olivia Grégoire.
Après une visite des professionnels de la découpe du veau, le chef de l’Etat a défendu sa réforme qui "permet de créer plus de richesses pour le pays", selon lui. "On sait tous que, vivant plus âgés, il n'y a pas de miracle : si on veut préserver un système par répartition, il faut qu'on travaille plus longtemps. Je ne dis pas que ça nous fait plaisir, ça ne fait plaisir à personne", a-t-il répété. Et d’ajouter : "Si c'est un mensonge qui rassure, je préfère la vérité qui fâche".
Face aux fortes contestations, l'Elysée communique sur la "valeur travail"
Interpellé dès son arrivée sur la réforme des retraites, qui prévoit de relever l'âge de départ de 62 à 64 ans, Emmanuel Macron a reconnu "un contexte d'inflation difficile", dont le "pic" sera selon lui atteint "ce semestre", tout en plaidant pour "un vrai débat dans notre société sur le travail". Le tout en s’en remettant d’après lui au "bon sens".
Cette visite à Rungis, dans le plus grand marché de produits frais du monde, est l’occasion pour le chef de l’Etat - qui ne s'est quasiment pas exposé au public depuis le lancement de la réforme - de communiquer sur la "valeur travail", décrite comme au centre de sa politique. Un déplacement qui fait également référence à "la France qui se lève tôt" de Nicolas Sarkozy, qui avait fait de Rungis le lieu symbolique de sa conquête du pouvoir lors de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007, alors qu’Emmanuel Macron compte sur le soutien des parlementaires de droite pour faire adopter sa réforme des retraites.
La prochaine journée de mobilisation contre la réforme, elle, est prévue le mardi 7 mars. En Île-de-France, l’intersyndicale RATP appelle à une grève reconductible à partir de cette date.
Avec AFP.