Ce lundi, une cinquantaine d'agriculteurs de l'ouest du pays a investi le siège social de E. Leclerc (Ivry-sur-Seine, Val-de-Marne) et s'est rendue devant celui de Carrefour (Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine). Objectif : maintenir la pression en marge des négociations avec les distributeurs.

Au siège social de E.Leclerc (Ivry-sur-Seine, Val-de-Marne), la cinquantaine d'agriculteurs y a notamment lâché une dizaine de pigeons. Venus de Bretagne et des Pays de la Loire, les agriculteurs des Jeunes agriculteurs (JA) et de la FNSEA se sont introduits dans le hall du siège de E.Leclerc en scandant "On veut vivre de notre métier" et "On n'est pas des pigeons".

Les agriculteurs reçus par E. Leclerc et Carrefour

Clément Traineau, un agriculteur de 32 ans installé dans le Maine-et-Loire, a expliqué qu'il vendait "90% de sa production" aux distributeurs. Il leur vend son kilo de viande 3,50€, alors qu'il lui coûte 5,10€ à produire, dit-il, avant de résumer : "Plus j'en fais (de viande), plus j'en perds".

Trois responsables ont été reçus par la direction, pendant environ une heure. Les agriculteurs ont dit avoir commencé par E.Leclerc car "c'est le pire, celui qui tire le plus les prix vers le bas".



"On n'est pas le pire, loin de là", a rétorqué Sébastien Chellet, le directeur général du Galec, le groupement d'achat d'E. Leclerc, après cette réunion. "Entre l'agriculteur et le distributeur, il y a une industrie qui s'appelle l'industrie agro-alimentaire et l'industrie de transformation", s'est-il défendu, en rejetant la faute sur les industriels de la chaîne agro-alimentaire.

Dans l'après-midi, les agriculteurs sont allés protester devant le siège de Carrefour à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Trois d'entre eux ont été reçus par la direction, mais à leur sortie, ils ont estimé que les discussions avaient été "complètement stériles".


Une action qui intervient alors que les négociations commerciales annuelles avec la grande distribution et les industriels s'achèvent ce jeudi. Ils entendent ainsi rappeler à leurs interlocuteurs les engagements pris lors de la signature d'une charte de bonne conduite. Cette charte, signée le 14 novembre dernier entre représentants des agriculteurs, de l'industrie agroalimentaire et de la distribution, doit permettre une meilleure répartition de la valeur entre les acteurs de la chaîne et arrêter la guerre des prix, en attendant le projet de loi issu des États généraux de l'Agriculture.
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