L'Agence régionale de santé francilienne a demandé aux établissements de santé de la région de déprogrammer le maximum d'activités chirurgicale et médicale qui peuvent l'être.
Les chiffres de l’épidémie de Covid-19 en Île-de-France ne sont pas bons. Et ils ne cessent de se détériorer. Le taux d’incidence — nombre cas positifs pour 100 000 habitants — régional frôle la barre des 2000. Il est de 1937 selon le site CovidTracker, au 31 décembre 2021. 4198 personnes sont hospitalisées et 732 placées dans les services de soins critiques et de réanimation — soit la moitié des lits de réanimation disponibles dans la région, selon des chiffres de Santé publique France.
Dans ce contexte et compte tenu du raz-de-marée des contaminations, causées notamment par le variant Omicron, l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France prend les choses en main. Elle a demandé aux établissements de santé franciliens "de déprogrammer le maximum des activités chirurgicale et médicale (y compris ambulatoires) programmées la semaine prochaine qui peuvent l'être" à partir de lundi, en raison de l'afflux de malades du Covid. "La situation est très inquiétante", souligne-t-elle dans un message envoyé à tous les hôpitaux et cliniques de la région, et dont l'AFP a obtenu copie. Pour ne rien arranger, ajoute-t-elle, les établissements subissent aussi "des tensions très fortes sur les ressources humaines", en particulier les infirmières, et doivent également faire face au pic épidémique de la grippe.
Sur son compte Twitter, l’ARS rappelle "que la meilleure protection contre l’hospitalisation est la vaccination".
"Des tensions extrêmement fortes"
Des sacrifices "nécessaires" afin de "réaffecter des personnels et ouvrir de nouveaux lits pour accueillir de nouveaux patients Covid", sachant que "le pic de la vague arrivera fin janvier/début février" selon les prévisions de l'Institut Pasteur, "ce qui veut dire que les établissements doivent tenir encore plusieurs semaines". Les seules interventions qui seront préservées "pour l'instant" relèvent de certaines spécialités comme la cancérologie, les greffes, la chirurgie cardiaque, la pédiatrie et la néphrologie.
Les Hôpitaux de Paris (AP-HP) avaient déjà enjoint à leurs chefs de service mercredi de "limiter l'activité programmée de la semaine prochaine aux prises en charge pour lesquelles un pronostic vital est en jeu, avec le maintien dans la mesure du possible des activités de transplantation".
Le plus grand groupe hospitalier français fait face à "des tensions extrêmement fortes", comme en attestent les "lits de soins critiques tous occupés", mais aussi le nombre d'appels au Samu "considérablement plus élevé que d'habitude" en fin d'année et "le nombre de lits brancards dans les services d'urgence régulièrement au-dessus de 100 le matin".