Dès ce vendredi 19 juillet, plus aucune péniche ne sera autorisée à circuler sur la Seine en prévision de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. Une interdiction qui arrive en pleine période des moissons et perturbe la logistique pour le secteur céréalier.
La Seine vidée de ses péniches. Dès ce vendredi 19 juillet, plus aucun bateau ne sera autorisé à circuler sur la Seine. Une décision qui a été prise en prévision de la cérémonie d’ouverture de Paris 2024.
Cette interdiction n’est pas sans conséquences pour le secteur céréalier de la région, actuellement en pleine moissons. Pour la coopérative agricole Valfrance à Vaux-le-Pénil, le plus gros de l’activité se joue maintenant. Il faut donc s’adapter pour la logistique.
"C’est toujours un camion qu’on peut rentrer en supplément dans le silo", constate Cindy Patout, responsable du site de Vaux-le-Pénil, en voyant arriver une barge avec 1640 tonnes d’orge – soit 40 tonnes supplémentaires que d’habitude. Ces 1640 tonnes représentent près de 50 camions remplis d’orge.
Une réouverture partielle fin juillet
Avec les JO, la Seine sera complètement interdite à la circulation du 19 au 26 juillet, y compris pour les professionnels. La réouverture est prévue du 27 juillet au 8 septembre, mais partiellement et de nuit.
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"A l’heure actuelle je ne refuse aucun bateau qui se présente à quai. Et, effectivement, si on est obligé de faire des heures de nuit pour faire un bateau, on le fera. Il n’y a aucun problème", déclare Cindy Patout.
L’objectif ? Récupérer le maximum de grain avant le début des interdictions. "Tout le grain qui est sorti de mon silo, c’est toute la place qu’on aura en plus pendant les JO", ajoute la responsable. Dans la coopérative, perdre une grosse semaine de travail équivaut à 8 000 tonnes de céréales bloquées dans ce silo central qui réceptionne les récoltes de 1400 agriculteurs.
Des retards à prévoir en fin de saison
Si pour le moment le risque de congestion concerne avant tout l’orge, le blé et le colza, les interdictions pourraient également toucher le maïs en fin de saison à cause du retard accumulé.
"C’est l’ensemble des silos de la coopérative qui déversent leurs céréales ici, parce que c’est l’un des plus gros silos de la coopérative, détaille Laurent Vittoz, directeur de la coopérative céréalière Valfrance. C’est l’un des silos stratégiques de la coopérative parce qu’il est embranché portuaire pour aller sur Rouen. Donc aucune céréale ne sortira de ce silo-là, ce qui veut dire que les agriculteurs vont moissonner et on va accumuler les céréales dans le silo. Mais à un moment, lorsque le silo est plein, on fait quoi ?", s’inquiète-t-il.
Le secteur céréalier de Seine et Marne anticipe déjà une perte de revenus mais il n’est pas le seul. L’ensemble des professionnels qui travaillent au fil de l’eau dans la région seront également concernés.
Avec Eléna Gillet