Olivia Mokiejewski nous raconte comment la direction d'un Ehpad de Clamart (Hauts-de-Seine) lui aurait caché la contamination de sa grand-mère. Elle a déposé une plainte.
Plus de deux semaines après le décès de sa grand-mère, la colère et l'incrompréhension demeurent toujours aussi vives. Depuis le début du confinement, Olivia Mokiejewski dit n'avoir eu de cesse d'alerter la direction de l'Ehpad Bel Air de Clamart (Hauts-de-Seine), dans lequel résidait sa grand-mère, de multiples manquements. Des alertes et des mails répétés, non pris à leur juste mesure par la structure.
Chaque jour Olivia Mokiejewski appelait sa grand-mère Hermine, âgée de 96 ans, pendant quelques minutes par Skype. Un service mis en place par l'Ehpad, pour permettre aux résidents de se sentir moins seuls durant le confinenement. Cinq minutes, qui permettaient à Olivia Mokiejewski d'entrevoir la réalité des résidents de la maison de retraite. Chaque appel révélait, selon elle, des détails pour le moins inquiétants : absence de masques pour le personnel, un animateur qui un jour postillonne à côté d'Hermine, non respect des gestes barrières, ni des mesures d'hygiènes les plus élémentaires.
Des manquements qui d'après Olivia Mokiejewski, auraient provoqué la contamination de sa grand-mère, qui a succombé du Covid-19 le 4 avril dernier. Elle se demande si l’établissement n’a pas exposé sa grand-mère à des risques et ce, avant de minimiser la gravité de la situation.
Pourtant dans l'Ehpad, qui appartient au groupe Korian, plusieurs membres du personnel ont été infectés, tout comme des résidents. Depuis le début de l'épidémie huit d'entre eux ont succombé au virus. D'après Olivia Mokiejewski, la direction a dissimulé l'état de santé de sa grand-mère. Tout comme une autre famille, elle a déposé une plainte pénale afin de déterminer les responsabilités précises.
Elle s'est confiée à France 3 Paris Île-de-France.
De son côté le groupe Korian juge ces accusations "calomnieuses". L'avocat du groupe affirme qu'il y a eu "une communication via les référents familiaux". D'après Maître Emmanuel Daoud, "il n'y a pas eu de volonté de dissimuler quoique ce soit. L'établissement de Bel Air, comme d'autres établissements du groupe Korian, a travaillé en transparence".