Le tribunal judiciaire de Versailles a condamné jeudi un homme à six mois de prison avec sursis probatoire et obligation de soins. Il avait adressé des menaces de mort à Elisabeth Borne par le biais d'un formulaire de contact avec Matignon.
Le 27 juin, Cédric B., 30 ans, poste des menaces à la Première ministre, en remplissant un formulaire sur le site internet de Matignon, depuis son domicile de Carrières-sous-Poissy (Yvelines). Dans deux messages envoyés dans l'après-midi ce jour-là, il avait notamment menacé Elisabeth Borne de l'"égorger" et de la "cramer dans une poubelle".
Un mois plus tard, l'homme est interpellé à son domicile par des policiers du commissariat de Conflans-Sainte-Honorine.
Des troubles cognitifs
Jugé en comparution immédiate, il a reconnu les faits, et invoqué des problèmes d'alcoolisme, de précarité et d'isolement social et professionnel. Il perçoit notamment l'allocation adultes handicapés (AAH) depuis plusieurs années en raison d'une déficience mentale, a relevé son avocate.
Cédric B. présente des troubles cognitifs qui entraînent notamment "de la difficulté à l'acquisition des connaissances et à l'apprentissage et l'empêchent de s'ancrer dans la réalité", a-t-elle plaidé. "Il n'a pas de travail, pas beaucoup d'amis, ne sort pas", a-t-elle détaillé. "[Ces messages haineux] représentaient une manière d'exister pour lui sur les réseaux sociaux, sans jamais qu'il n'y ait l'ombre d'un passage à l'acte", a-t-elle argumenté.
Déjà condamné pour des faits similaires
La saisie et l'exploitation de son téléphone ont révélé l'existence de deux comptes sur les réseaux sociaux où il a partagé des contenus hétéroclites : publications de rappeurs, photo d'un drapeau syrien, contenus en rapport avec l'organisation Etat islamique, mais aussi injures visant l'ex-secrétaire d'Etat chargée de la vie sociale et solidaire Marlène Schiappa.
Cédric B. avait déjà été condamné pour des faits similaires à l'encontre de son ex-employeur, commis suite à son licenciement en décembre 2022.