Plusieurs centaines de personnes ont manifesté ce samedi contre la cession du domaine de Grignon à un promoteur immobilier. Le lieu accueille l'école AgroParisTech et un institut de recherche.
Berceau de l'agronomie française depuis deux siècles, le domaine de Grignon a été vendu par l'État au promoteur Altarea Cogedim. Environ 400 personnes, selon les gendarmes, dont des élus, des étudiants ou des défenseurs de l'environnement ont manifesté samedi ce devant le domaine.
Il accueille l'école d'ingénieurs agronomes AgroParisTech et des chercheurs. Mais l'école doit déménager pour rejoindre le grand pôle scientifique Paris-Saclay en 2022. Selon le projet du repreneur, le château doit accueillir des séminaires et des événements. Le groupe Altarea Cogedim prévoit la construction de logements et de confier la gestion des 133 hectares de bois au conseil départemental des Yvelines, qui en deviendrait propriétaire, selon le ministère.
Ce domaine comprend 24 hectares de parcelles bâties, dont un château du XVIIe siècle et ses dépendances. Il possède aussi 130 hectares de terres agricoles, dont une ferme expérimentale, et les 133 hectares de bois.
Selon Mediapart, le ministère de l'Agriculture a vendu le site 18 millions d'euros à la société qui prévoirait d'y construire, outre ces logements, un incubateur, un restaurant étoilé et une maison de retraite.
Soutien aux opposant-es à la vente de #Grignon, ce joyau naturel et culturel.
— Julien Bayou (@julienbayou) September 11, 2021
La région et l'état doivent reculer et choisir un projet compatible avec la transition de notre agriculture et la protection de la biodiversité. https://t.co/jZzQLwYdV8
Un autre projet avait été proposé
Un projet alternatif "Grignon 2026", porté par une association d'anciens élèves de l'école soutenu par la communauté de communes Cœur d'Yvelines, avait été présenté (à hauteur de 13 millions d'euros selon Mediapart). "Avec ce projet alternatif, Grignon peut devenir le lieu pour réfléchir autour du changement climatique", a expliqué samedi Mathieu Baron, délégué général de Grignon 2026.
"Je suis atterrée car l'État s'est comporté de façon inacceptable vis-à-vis des élus et des citoyens qui défendaient un projet respectant l'environnement et la recherche, tout a été fait en catimini cet été", a regretté Joséphine Kollmannsberger, vice-présidente et déléguée à l'environnement du conseil départemental des Yvelines.
"Dans un déni absolu de démocratie, le gouvernement a choisi de détruire un patrimoine naturel et scientifique exceptionnel", a lui aussi déploré Yannick Jadot, candidat à la primaire EELV.
De son côté, le promoteur Altarea Cogedim a promis "d'être à l'écoute" des acteurs locaux et du monde agricole.