Le président de la République se rend mardi à Médan (Yvelines) pour inaugurer le premier musée consacré à l'affaire Dreyfus, installé dans la demeure d'Émile Zola, défenseur d'Alfred Dreyfus et père du célèbre "J'accuse" publié dans L'Aurore.
Ce lieu de mémoire, qui ouvre ses portes au public jeudi, veut perpétuer le souvenir d'Émile Zola et de l'affaire Dreyfus, victime d'une machination judiciaire et antisémite datant de 1894. Le capitaine avait finalement été réhabilité en 1906. Il présente plus de 500 documents (objets, manuscrits, photographies, chansons, projections lumineuses, brochures, affiches, tracts, etc.) destinés à perpétuer la mémoire de l'"Affaire".
C'est également jeudi que rouvre la Maison Zola, la majestueuse villa restaurée après dix ans de travaux, acquise par l'écrivain en 1878 et où il a écrit nombre de ses plus grandes œuvres.
La création de ce musée et la restauration de la villa ont été principalement financés par l'homme d'affaires Pierre Bergé, compagnon du couturier Yves Saint Laurent, ainsi que la Fondation pour la mémoire de la Shoah et la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah).
Essentiellement des visites scolaires
L'établissement recevra principalement des scolaires pour traiter des questions de "l'antisémitisme, du racisme et de l'exclusion, du fonctionnement de la justice, du rôle des médias et des réseaux sociaux, de la place des intellectuels en démocratie", a expliqué au Parisien Louis Gautier, président de l'association Maison Zola-Musée Dreyfus.
L'écrivain et journaliste engagé qui lança le célèbre "J'accuse" avait acquis cette maison en bord de Seine grâce aux droits d'auteur de "L'Assommoir" en mai 1878. En trois ans, il en avait fait un vaste domaine où il menait une vie rurale avec potager, ferme et serres.
En 2002, pour le centenaire de sa mort, le président Jacques Chirac avait apporté à Médan l'hommage de la Nation à Émile Zola, en insistant sur ses combats toujours actuels. Depuis la mort de l'écrivain en 1902, un hommage lui est rendu chaque année en octobre dans les jardins de sa maison.