Avec la canicule, des algues vertes ont proliféré dans l'étang de l'Île de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines. Des algues non toxiques mais malodorantes qui perturbent les amoureux de cette réserve naturelle et de sports nautiques.
Drôle de surprise pour les amateurs de voile ou de paddle. Les berges de l’étang de Saint-Quentin-en-Yvelines sont envahies d’algues vertes. "Je suis allé jusqu’à l’étang de Saint-Quentin pour prendre des renseignements. Je voulais louer un laser ou, vu le peu de vent, un paddle et en arrivant catastrophe ! L’eau avait disparu ! En fait, elle était cachée sous des algues vertes !", s'exclame un amateur de voile. Et de poursuivre : "En temps normal, l’endroit est vraiment adapté aux régates. J’attendrai que le jardinier monte sur une barque pour ratisser tout ça !", sourit-il philosophe...
Prolifération des algues vertes, une conséquence de la canicule
Depuis quelques jours, des algues vertes ont proliféré dans l’étang. Un plan d'eau de 200 hectares qui fait partie du vaste réseau hydraulique aménagé sous le règne de Louis XIV et qui alimentait les bassins et les fontaines du château de Versailles et aujourd'hui classé comme réserve naturelle.Le phénomène n’est pas nouveau mais a pris cette année une ampleur importante dû notamment aux fortes chaleurs. La moitié des berges serait envahie à ce jour. Pour Julien Godon, chargé de mission à la Réserve naturelle de Saint-Quentin-en-Yvelines, l'apparition de ces organismes vivants aquatiques est liée à la conjonction de plusieurs phénomènes concomitants. "La canicule a fait monter la température de l’eau entrainant le développement de bactéries et d’algues vertes. Le niveau de l’étang est bas. Il n’a pas plu au printemps et seules les eaux de pluie alimentent l'étang. L’eau est également riche en matière organique ou en eau de ruissellement venant des exploitations des plateaux agricoles", détaille Julien Godon.
Mais pour lui, pas d’inquiétude pour cette dernière grande zone humide de la région qui accueille de nombreuses espèces de poissons ou d'oiseaux. Le phénomène, lié à l'été est transitoire et n'a pas de conséquences sur l’eco-système à ce stade. "Ce sont surtout les berges qui sont impactées et pas le centre de l’étang. Il va absorber les algues, il est grand et il retrouvera bientôt son visage habituel. Nous n’avons observé aucune surmortalité des poissons et des oiseaux. Le seul soucis, ce sont les odeurs nauséabondes !".
La fréquentation du centre nautique en baisse
Du côté du centre nautique, le constat est le même. "A cause des vents, les algues se sont accumulées sur les berges près du centre", explique Bruno Bokan, le directeur de l'espace nautique. "Il a fait chaud depuis le mois de mars et l’eau s’est réchauffée rapidement, et il n’a pas assez plu. Par ailleurs avec le confinement, l’eau de l’étang n’a pas été remuée par les activités nautiques. Aujourd’hui près de 50 % de notre littoral est touché".Le centre a vu sa fréquentation fondre de 30%. "Les algues compliquent les départs au ponton, il faut porter les bateaux mais la pratique de la voile n’est pas plus impactée plus que cela. Nous n'arrêtons pas les activités voile ou paddle contrairement à d'autres étangs dans la région. A part les mauvaises odeurs liées au pourrissement des algues, pas de danger pour les amateurs de voile!", explique le directeur du centre. "Mais il est vrai qu'avec les algues, la chaleur et le peu de vent, les gens ne viennent pas louer un bateau".Ce phénomène n’est pas nouveau mais il a pris une ampleur importante avec la canicule
Selon Bruno Bokan, ces algues ne sont pas toxiques comme leur cousine des côtes bretonnes, L’algue Ulva armoricana qui dégage du sulfure d’hydrogène, un gaz toxiques pour la santé.
Lutter contre la prolifération des algues est compliqué et a un coût : ramassage, stokage et évacuation. Selon, Julien Godon, pour que l'étang retrouve sa couleur, il faudrait que le niveau d’eau soit plus haut pour que la masse d’eau se réchauffe moins vite et que les pluies hivernales rechargent l’étang. Seule la fin des fortes chaleur devrait mettre fin à cette prolifération sauvage.