Deux militants de L214 devaient être jugés lundi à Versailles. Ils s'étaient introduits dans l'abattoir de Houdan pour y placer des caméras filmant l'étourdissement des porcs au CO2. Des agriculteurs sont venus soutenir le directeur de l'établissement. Le procès est renvoyé en septembre.
Deux militants, dont Sébastien Arsac, co-fondateur de l'association L214, comparaissent devant le tribunal correctionnel pour "violation de domicile" et "tentative d'atteinte à la vie privée par fixation, enregistrement ou transmission de l'image". Mais le tribunal a décidé de renvoyer le procès "compte tenu" de l'envoi tardif, dimanche, d'une question prioritaire de constitutionnalité par la défense, qui demande si la notion d'"autrui" peut s'appliquer à une entreprise.
L'association, qui milite pour l'abandon de tout produit animal dans l'alimentation, avait caché en décembre des caméras dans l'abattoir Guy Harang de Houdan (Yvelines), notamment sur une nacelle descendant les cochons dans le puits où ils sont étourdis au CO2 avant d'être saignés. Les deux hommes ont été interpellés dans la nuit du 12 au 13 décembre dernier alors qu'ils venaient récupérer leur matériel.
Un rassemblement d'agriculteurs, organisé à l'appel des Jeunes agriculteurs et la FNSEA, était prévu à l'extérieur du Tribunal. Ils protestent contre les méthodes employées par ces défenseurs de la cause animale et surtout pour soutenir le directeur de l'abattoir.
#L'abattoir de Houdan dans le collimateur de L214
Les images filmées secrètement en décembre dernier grace à ces caméras cachées et diffusées il y a quelques jours visent à dénoncer cette méthode d'étourdissement au gaz. Elle est autorisée par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) sous certaines conditions. Vincent Harang, directeur de l'abattoir, l'assure "Notre machine à CO2 est en règle". "Mais il faut savoir que l'endormissement au CO2 ne sera jamais instantané". Selon lui passer à l'étourdissement électrique "coûte 300.000 euros".Déjà en février, L214 avait diffusé des vidéos tournées par une personne travaillant dans l'abattoir, montrant des porcs poussés vers une rampe par un ou des employés les frappant et leur administrant des chocs électriques. L'association avait alors porté plainte pour "maltraitance" contre l'abattoir, qui emploie près de 90 personnes et abat 2.500 porcs par semaine. Une enquête est en cours et l'employé mis en cause a été écarté de ce poste.