Quatre hommes âgés de 20 à 25 ans étaient jugés pour des violences urbaines et l'incendie d'une école de cirque en 2019 à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines). Ils ont été condamnés à un ou deux ans de prison ferme ce jeudi.
L'incendie du chapiteau de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) a marqué les esprits. L'école de cirque appartenant à la Compagnie des contraires, une association implantée depuis près de 30 ans dans la commune, avait été complètement ravagée.
Cette même soirée de novembre 2019, des forces de l'ordre avaient été prises à partie "par une trentaine de jeunes", selon le récit mercredi d'un des policiers au procès, évoquant "une scène de guérilla". Elles avaient essuyé jets de projectiles et tirs de mortiers jusqu'à 23h dans le quartier de la Noé dans cette ville située à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Paris.
Sur les quatre accusés, trois d'entre eux se sont vus infliger une peine de cinq ans de d'emprisonnement dont trois avec sursis. Ils sont également condamnés à indemniser la ville de Chanteloup-les-vignes (Yvelines) à hauteur d'un million d'euros. Pour le quatrième, seuls les faits de violences ont été retenus et il a été condamné par le tribunal correctionnel à trois ans d'emprisonnement dont deux avec sursis. Tous ont interdiction de se rendre à Chanteloup-Les-Vignes durant les quatre prochaines années. Ils devront également s'acquitter de dommages et intérêts réclamés par les policiers.
"La plus grande fermeté"
La procureure de la République, Nathalie Ienny, a réclamé "la plus grande fermeté", en mettant en avant les violences contre les forces de l'ordre. Des évènements, qui selon elle, s'apparentent à "une tentative d'appropriation du territoire par une partie des habitants" et "une attaque de la République et de l'ordre".
La magistrate a également demandé cinq ans d'interdiction de séjour à Chanteloup-les-Vignes pour les quatre accusés. "Je ne vous demande pas d'en faire des exemples, mais les prévenus qui sont là le sont pour de bonnes raisons", a-t-elle lancé.
Les accusés nient
"Moins le parquet a de preuves, plus le parquet se comporte en rouleau compresseur", a rétorqué Me Isabelle Felenbok, plaidant la relaxe pour son client Ylliass, 25 ans. Elle a affirmé qu'aucun "élément de culpabilité" ne pouvait être présenté contre son lui.
L'ADN du jeune homme avait été retrouvé sur une canette de bière qui aurait servi de cocktail Molotov, ainsi que sur des projectiles, selon les éléments de l'enquête évoqués à l'audience. Mais l'avocate a contesté notamment le lieu de découverte et la méthode de conservation de ces derniers, l'ADN pouvant être volatile, a-t-elle dit.
"On ne condamne pas sur des hypothèses", a également plaidé Me Bianca Ray, pour une autre prévenue dont elle a demandé la relaxe, Sara, 23 ans, que "rien ne permet de relier à ces émeutes", a-t-elle dit.
Les quatre prévenus présents à l'audience, dont deux actuellement en détention provisoire, ont tous nié avoir été impliqués dans l'incendie du chapiteau.