Une information judiciaire a été ouverte mardi à Versailles pour blessures involontaires. Elle vise cinq policiers. Elle fait suite à la plainte déposée par un homme dont les mains avaient été brûlées dans un fourgon de police à Mantes-la-Jolie (Yvelines) lors de son interpellation.
Selon le parquet de Versailles, cinq policiers sont visés par une information judiciaire pour blessures involontaires. Les investigations ont été confiées à un juge d'instruction qui a également été chargé d'une enquête ouverte contre X pour non-assistance à personne en danger.
# Les faits
Le 7 novembre dernier un homme de 27 ans avait été interpellé pour outrage dans le quartier du Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie. Il avait subi des brûlures aux deuxième et troisième degrés dans le fourgon qui le conduisait au commissariat, ses mains mennottées ayant été maintenues contre un chauffage défectueux à l'intérieur du véhicule. Hospitalisé, il a subi plusieurs greffes de peau et s'est vu prescrire une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à trois mois. La vicitme avait alors déposé plainte "pour violences policières"# "On est satisfait que le parquet se rende à l'évidence" Me Job
Le parquet avait d'abord ouvert une enquête, confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, avant d'ouvrir mardi une information judiciaire."On est satisfait que le parquet se rende à l'évidence", a déclaré à l'AFP l'avocat de la victime, Calvin Job. "On voulait cependant que les violences volontaires à caractère raciste soient retenues, a-t-il nuancé, on fera le nécessaire pour que lors de l'instruction, on en arrive à cela". Me Job a également annoncé qu'il comptait saisir la justice administrative pour mettre en cause "la responsabilité de l'Etat".
# Une version contestée par la police
De son côté, la police a toujours affirmé avoir eu affaire à un individu "très virulent". Le jeune homme aurait "tenté de prendre la fuite", avant d'être menotté et "hissé avec difficultés dans le fourgon" pendant qu'un "rassemblement hostile" se formait, d'après les premières constatations établies par la police.Au cours du trajet, il serait resté "debout" dans le fourgon et aurait donné "des coups de pied dans la porte latérale", les fonctionnaires l'ayant ensuite "allongé sur le dos au sol où il continuait de se débattre", en tentant de "mordre" l'un d'entre eux, toujours selon la même source.
Une version contestée par Me Job, selon qui son client se serait plié "sans opposition" au contrôle d'identité.