Des images montrant des interpellations de masse de jeunes à Mantes-la-Jolie créent la polémique. Elles font suite à des incidents devant le lycée Saint-Exupéry de la ville, jeudi 6 décembre.
Tensions, feux de poubelles et incendies de véhicules devant le lycée Saint-Exupéry de Mantes-la-Jolie (Yvelines), jeudi 6 décembre. Suite à ces incidents, 151 jeunes sont interpellés.
Des images ont été filmées qui montrent des lycéens, mains entravées ou sur la tête, à genoux ou assis au sol, rassemblés dans le jardin d'un pavillon et dans une maison associative.Une enquête administrative a été ouverte pour découvrir l'auteur de la vidéo, a annoncé Jean Jacques Brot ce vendredi sur RTL.
Les conclusions de l'enquête seront publiques
En conférence de presse, au sujet de ces arrestations, le ministre de l'Intérieur a invité à la "replacer dans un contexte" de violences commises par des jeunes ce jour-là.Il s'est par ailleurs engagé aussi à "rendre publiques les conclusions des enquêtes".
"Climat de violence exceptionnelle"
Ces images ont suscité la polémique, faisant réagir jusqu'au plus haut sommet de l'État. "L'image est forcément choquante. Il y a eu des images choquantes parce que nous sommes dans un climat de violence exceptionnelle. (...) Il faut faire très attention aux images découpées. Il faut savoir ce qui s'est passé avant, le contexte dans lequel elles se sont passées", a affirmé Jean-Michel Blanquer sur France Inter, vendredi matin."Quand j'ai vu ces images, j'ai été choqué. Mais je demande que, dans ce monde où l'on voit les choses de manière très partielle, on remette les choses dans leur contexte", a-t-il insisté.Des heurts devant le lycée Saint-Exupéry de Mantes-la-Jolie #Yvelines ► https://t.co/UHMwdmZiQy #GiletsJaunes #lyceens pic.twitter.com/5Lb0dNalrn
— France 3 Paris (@France3Paris) 6 décembre 2018
"Je ne dis pas que c'est une bonne chose, c'est une mauvaise chose et bien sûr qu'on regardera les suites éventuelles. Mais dans un moment où les forces de l'ordre sont totalement sollicitées dans toute la France, avec des difficultés énormes, des prises de risques incroyables, il faut mettre les choses à leur place", a répété Jean-Michel Blanquer.Jean-Michel Blanquer (@jmblanquer) : "Ce n'est pas parce que vous allez dans la rue en criant votre colère que vous avez la légitimité d'incendier une voiture" #le79Inter pic.twitter.com/bm11pd4uSF
— France Inter (@franceinter) 7 décembre 2018
"Glaçant, inadmissible"
Les réactions se sont multipliées notamment du côté de responsables politiques de gauche. Benoît Hamon, leader du mouvement Génération-s, a réagi sur Twitter : "Glaçant, inadmissible. Cela n’est pas la République. La jeunesse Française humiliée. Mais que cherche le pouvoir sinon la colère en retour ?"Olivier Faure a lui affirmé que : "Quels que soient les faits reprochés rien ne justifie cette humiliation de mineurs filmée et commentée", sur le même réseau social.Glaçant, inadmissible. Cela n’est pas la République. La jeunesse Française humiliée. Mais que cherche le pouvoir sinon la colère en retour ? https://t.co/NJ9N0saBs5
— Benoît Hamon (@benoithamon) 6 décembre 2018
Quels que soient les faits reprochés rien ne justifie cette humiliation de mineurs filmée et commentée. Messieurs @CCastaner et @jmblanquer il est de votre responsabilité de réagir vite et bien ! Le feu couve ne l’attisez pas ! https://t.co/dwA2w2H4cP
— Olivier Faure (@faureolivier) 7 décembre 2018
"Tolérance zéro"
À droite, le discours n'est pas le même. Valérie Pécresse, présidente (LR) de la région Île-de-France, fustige la "complaisance d'un certain nombre de responsables politiques avec tous ceux qui aujourd'hui utilisent la violence", interrogée par Franceinfo."L'obsession des policiers, c'est de ne pas blesser un lycéen", a défendu Mme Pécresse, souhaitant plutôt "qu'on se félicite aujourd'hui qu'il n'y ait pas eu de blessé" à Mantes-la-Jolie, où "des bonbonnes de gaz ont été découvertes" et d'appeler à la "tolérance zéro".
VIDEO. Images de lycéens à genoux : Valérie Pécresse voudrait "qu'on se félicite qu'à Mantes-la-Jolie, il n'y ait pas eu de blessé"https://t.co/K84S2Mho8B pic.twitter.com/6nVak2Szah
— franceinfo (@franceinfo) 7 décembre 2018
700 personnes interpellées
Jeudi, 80 établissements ont été bloqués et "autour de 300 ont connu des incidents", a précisé Jean-Michel Blanquer. Plus de 700 personnes ont été interpellées."Il y a beaucoup de non-lycéens qui se mêlent à cela, et ce sont souvent malheureusement les lycéens qui se sont font prendre parce que les autres sont des professionnels de la violence", a affirmé Jean-Michel Blanquer, en appelant "au calme".