Manque de chauffeurs de bus dans les Yvelines : "C’est l’enfer au quotidien"

Alors que l’opérateur Transdev a repris début janvier la gestion des lignes de bus du Sud-Yvelines, les usagers et les élus pointent du doigt d’importantes perturbations au quotidien, concernant notamment les transports scolaires. Une situation qui "n’est pas acceptable", reconnaît Île-de-France Mobilités.

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"On ne peut pas aller au travail et arriver à l'heure", service "déplorable", "nos lignes ont disparu", "aucune communication", "courses supprimées"... Sous la publication de Transdev qui annonce sur X la reprise de la gestion de l'ensemble des lignes du Sud-Yvelines et de la vallée de Chevreuse par l’opérateur, on compte de nombreux commentaires d’usagers en colère.

"C’est l’enfer au quotidien. On parle de collégiens et de lycéens abandonnés et frigorifiés aux arrêts de bus, incapables de rejoindre leur établissement. C’est inacceptable. On parle d’un service public indispensable et qui n’est pas assuré", alerte Anne Grignon (sans étiquette), maire de Lévis-Saint-Nom et présidente de la Communauté de communes de la haute vallée de Chevreuse (CCHVC).

"Les bus sont le seul moyen de se déplacer pour de nombreux habitants non motorisés, pour aller au travail, à l’hôpital… Des milliers de personnes sont concernées et les difficultés ne concernent pas que la vallée de Chevreuse", poursuit-elle.

"On voit arriver le mur depuis des mois"

"Le marché a été attribué à Transdev le 20 avril, on voit arriver le mur depuis des mois, raconte Anne Grignon. Île-de-France Mobilités (IDFM) et Transdev ont eu 8 mois pour préparer la reprise. On a le sentiment que, vu de loin, la situation est réduite à de simples perturbations. Nous, on le vit tous les jours. On sentait bien les difficultés salariales chez Transdev. Nous avons multiplié les signalements."

"Valérie Pécresse, en tant que présidente d’IDFM, a répondu qu’elle assumait les difficultés à venir, bien avant même la reprise effective des lignes, fixée au 1er janvier. Ce qui est assez lunaire", poursuit-elle.

Face à la galère vécue par les usagers, les élus "font front commun", souligne l’élue. Dans un communiqué commun, la CCHVC et 11 communes dénoncent la "détérioration du service de transports en commun" : "Une vingtaine de lignes de bus sont impactées par une réduction importante, voire la disparition de rotations de bus, engendrant des conséquences catastrophiques pour les voyageurs. Même si un 'service dégradé', assurant a minima les lignes à vocation scolaires et les principales dessertes, était alors annoncé par Transdev, le compte n’y est pas."

"Face à l’urgence de la situation", les maires "demandent à IDFM de mettre en œuvre dans les plus brefs délais des transports de substitution afin de pallier l’incapacité du transporteur à honorer son contrat, à court ou moyen terme." Les élus disent également souhaiter "que soient repris les échanges autour d’une possible sous-traitance avec l’opérateur historique" de la vallée de Chevreuse, la Savac. Les maires espèrent enfin "que les conditions contractuelles de cette délégation de service soient réexaminées afin d’assurer aux habitants de leur territoire des conditions de transport optimales".

Des chauffeurs de l’opérateur historique qui "n’ont pas souhaité venir"

Contacté, Transdev répond que "35 des fréquences ont été assurées mercredi sur un total de 50". "Les fréquences qui ne sont pas réalisées s’expliquent par le manque de conducteurs. Quand IDFM décide de changer d’opérateur, les conducteurs de l’ancien opérateur viennent en général travailler pour le nouveau, afin d’assurer le service", explique Transdev. Alors que de nombreux chauffeurs "n’ont pas souhaité venir", l’opérateur assure toutefois avoir "déjà recruté 28 conducteurs". "20 autres recrutements" sont également prévus d’ici le 20 janvier.

"La situation dans la vallée de la Chevreuse n’est pas acceptable", réagit de son côté IDFM. L’autorité organisatrice des transports franciliens, qui assure suivre "de très près la situation avec Transdev", indique que Valérie Pécresse a "appelé directement Thierry Mallet, PDG de Transdev, pour s'assurer d'une réaction dans les plus brefs délais et tenir les engagements pris dans le contrat".

"Lors des transitions, il peut y avoir des difficultés, principalement lorsque certains salariés choisissent de ne pas changer d’employeur. Ce qui est le cas dans le secteur de la vallée de Chevreuse et du territoire Centre et Sud Yvelines, où l’opérateur Transdev doit faire face à un manque très important de chauffeurs. Cependant, les perturbations observées et remontées dans la vallée de Chevreuse et le territoire Centre et Sud Yvelines vont se résorber rapidement", affirme IDFM, qui a "demandé un plan de transport garantissant l’exécution de l’offre commandée avec en priorité les courses scolaires et revenir à une offre de transports à 100% dans les prochains jours".

"Le métier de conducteur est un métier sous tension, ce n’est pas un problème propre à l’Île-de-France, mais national", ajoute l’autorité. IDFM dit aussi soutenir les opérateurs "en première ligne" pour "combler les manques et mener des campagnes de recrutement intensives". "Des efforts en matière de formation sont également réalisés pour que les conducteurs puissent être opérationnels dans les meilleurs délais, tout en maîtrisant les prérequis en termes de sécurité, de connaissance des itinéraires…", assure l’autorité.

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