Vaccination des soignants : « Je refuse le vaccin, car j’en ai peur »

A l’image, de nombreux soignants, Rachid Ouchem, aide-soignant dans les Yvelines, refuse la vaccination obligatoire de la profession. Il invoque pour justifier sa décision une « grande peur » du vaccin.

"Je ne suis ni anti-vaccin, ni anti-pass sanitaire, mais je fais partie d’une troisième catégorie qui réunit tous ceux qui ont peur du vaccin". Rachid Ouchem, aide-soignant dans un foyer de vie dans les Yvelines, refuse de "donner son bras" pour se faire vacciner contre le Covid-19. 

Pour justifier sa décision, il invoque trois raisons distinctes. "D’abord le fait que l’on entende beaucoup de médecins se contredirent sur les effets potentiels du vaccin", explique-t-il. "Ensuite, mon ressenti est que la parole politique depuis le début de la crise est très contradictoire. Ainsi, le gouvernement dit tout et son contraire et change de discours d’une semaine à l’autre", poursuit le soignant. "Enfin, je considère qu’il faudrait renseigner la population sur les effets indésirables des vaccins aussi minimes soient-ils", conclut-il. 

Bien qu’il affirme avoir certains doutes concernant la vaccination, Rachid Ouchem assure que si les vaccins sont approuvés par l’Agence Européenne du Médicament, il serait prêt à avoir recours à la vaccination. "Ce qui fait la différence à mon sens entre l’approbation du vaccin par une agence et les discours scientifiques qui encouragent à la vaccination est qu’il émane de ces discours une certaine radicalité alors que la validation par les agences requiert un processus rigoureux par étapes", précise-t-il.

« Il y un manque de continuité dans la considération de notre métier » 

Le soignant des Yvelines déplore un manque d’écoute et de dialogue entre le gouvernement et les soignants. "On pourrait discuter pour éviter de tomber dans des décisions radicales qui visent à évincer tous ceux qui ne souhaitent pas se faire vacciner". Selon lui, sa profession souffre aujourd’hui d’un manque de reconnaissance. 

Nous étions applaudis tous les soirs à 20 h, nous avons eu un hommage national le 14 juillet 2020 et aujourd’hui on nous fait passer pour des parias.

Ainsi, il explique qu’il y a 18 mois "nous étions applaudis tous les soirs à 20 h, nous avons eu un hommage national le 14 juillet 2020 et aujourd’hui on nous fait passer pour des parias", regrette-t-il. Il affirme enfin que certains de ses collègues se sont fait vaccinés "à contre-cœur" par peur de perdre leur poste "mais se trouvent aujourd’hui dans un état de détresse psychologique". L’aide-soignant dénonce également un discours gouvernemental qu’il juge contradictoire concernant les dépenses et les besoins en ressources humaines des hôpitaux. "On nous explique à longueur d’année qu’on n'a pas assez de moyens pour embaucher du personnel soignant alors que de nombreux hôpitaux acceptent aujourd’hui de payer des agents de sécurité chargés de vérifier les pass sanitaires."

« Pour mon emploi, je suis dans le flou total » 

Face à l’obligation vaccinale, Rachid Ouchem a décidé de se placer en congés pour une durée de trois semaines et admet n’avoir aucune visibilité sur l’avenir de son emploi. "À partir du 15 septembre, je ne sais pas ce qui va se passer, en termes d’emploi, je suis dans un flou total" avoue le soignant. 

A partir de ce mercredi, l’ensemble des soignants et du personnel hospitalier devra présenter un pass sanitaire pour continuer à excercer leur profession. En outre, malgré sa réticence actuelle face au vaccin, Rachid Ouchem concède qu’il se verra dans l’obligation de recourir à la vaccination pour pouvoir travailler de nouveau. "Si mes difficultés financières persistent, le moment viendra où je me ferai vacciner, car je devrais continuer mon activité pour survivre" conclut-il.           

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