Le tribunal de commerce de Quimper examine les offres de reprise du pôle frais de Doux

Des salariés du géant de la volaille manifestaient leur colère devant les grilles du tribunal cet après-midi pendant que la justice examinait les offres de reprise partielle des sites du pôle frais du groupe Doux

"Je suis écoeuré!",  dit Jacques Cartier, âgé de 43 ans, dont 22 passés à l'usine Doux de Graincourt dans le Pas-de-Calais. "On a tout donné, résultat: on a été abandonnés".
Au total, près de 200 personnes étaient rassemblées devant le tribunal depuis la fin de la matinée à l'appel des syndicats CGT, FO et CFDT.
Charles Doux, président du groupe du même nom, qui arrivait au tribunal par une porte latérale en compagnie de son fils Jean-Charles, a été pris à partie par des salariés qui ont crié "Voyou! Lâche!" et lui ont jeté des oeufs.
M. Doux, sans faire de commentaire, a rapidement gagné l'abri du tribunal qui a commencé à 14H00 l'examen à huis clos des offres.

"C'est du marchandage", a résumé un élu de Sérent - un autre des sites du pôle frais du groupe - Alain Davaud, lors d'une interruption de séance de l'audience. "On parle beaucoup de chiffres et peu du personnel", a-t-il regretté.
Les offres de reprise permettraient au mieux de sauver 720 emplois sur un total de 1.692, soit 972 emplois menacés (894 CDI et 78 CDD), selon la direction de Doux.
Le prix de cession des actifs du pôle frais pourrait atteindre les 9,855 millions d'euros, "une bonne nouvelle pour les créanciers", assure-t-on de même source.
Cette somme va en effet permettre de payer les créanciers du groupe, dont les éleveurs et les transporteurs.

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"On n'attend plus rien"
Pour Nadine Hourmant, déléguée centrale FO, "On n'attend plus rien du tribunal depuis sa décision le 1er août de liquider le pôle frais". Les organisations syndicales réclamaient jusqu'à présent le dessaisissement du tribunal de commerce de Quimper en faveur d'une juridiction professionnelle. "Les patrons qui jugent des patrons, c'est une justice de classe", avait expliqué mardi lors d'un CCE Raymond Gouiffès, délégué central CGT.
"La priorité pour nous désormais c'est d'accompagner les salariés qui vont être licenciés", a indiqué Mme Hourmant. "On se bat maintenant pour améliorer l'enveloppe allouée par Doux dans le cadre du PSE", le plan de sauvegarde de l'emploi. Une enveloppe actuellement de 2 millions d'euros.
Les offres déposées pourraient permettre de sauver à Blancafort (Cher) 130 emplois sur 244, à Laval l'intégralité des 303 salariés ou encore à Pleucadeuc (Morbihan) 135 emplois sur 407.
Mais d'autres sites n'ont pas trouvé de repreneur, comme celui de Graincourt, avec ses 253 salariés, ou la partie pôle frais du site Doux de La Vraie-Croix (Morbihan), soit 115 salariés.



Une décision avant lundi
Les groupes Glon Sanders, filiale de Sofiprotéol, Duc et LDC sont les principaux candidats à la reprise des différents sites. Doux a également fait une offre, mais sa proposition ne devrait pas être examinée par la justice mercredi du fait que le groupe ne peut pas faire une offre sur une de ses filiales mise en liquidation judiciaire sans accord préalable du procureur de la République.
Le jugement est attendu au plus tard pour lundi, date d'expiration de la poursuite d'activité fixée lors de la liquidation de ce pôle le 1er août.
Concernant les autres activités de Doux (export et produits élaborés), le tribunal avait fixé la période d'observation jusqu'au 30 novembre.

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