Un père de famille était jugé jeudi par la cour d'assises de Loire-Atlantique pour avoir violé pendant plus de dix ans deux de ses cinq enfants depuis leurs 5 ou 6 ans, des faits qu'il a reconnus devant ses victimes venues témoigner.
L'accusé, boulanger dans une bourgade de Loire-Atlantique à 50 km de Nantes, a reconnu avoir régulièrement abusé sexuellement, et violé, un de ses fils et une de ses filles, nés respectivement en 1981 et en 1983, à partir de 1986 pour son fils et jusqu'en 1998 pour sa fille.
Seul leur départ en apprentissage vers l'âge de 15 ans a mis fin à leur calvaire.
Après les témoignages insoutenables de chacun de ses enfants, âgés désormais de 31 et 29 ans, leur père, qui comparaissait libre, a "regretté" ses actes et "demandé pardon". Mais il n'a jamais semblé capable d'expliquer ses actes, alignant les phrases lapidaires lors de l'interrogatoire du président.
"J'ai une sexualité normale" ou "je ne suis pas un pédophile", a-t-il déclaré.
Interrogé sur les actes de fellation imposés à ses enfants alors qu'ils étaient à l'âge du cours préparatoire, il a expliqué avoir "fait ça machinalement", en
reconnaissant que "ça ne se fait pas" mais en sans penser "que ça aurait été si loin", en désignant la salle de la cour d'assises.
Tandis que l'accusé affirme n'avoir eu de gestes déplacés avec aucun autre de ses enfants, il a indiqué que le choix de ses deux victimes s'expliquait "sans doute parce que c'étaient les plus faibles".
Les viols ont pris fin vers 1998, après leurs départs de la maison. Pendant les faits, aucun des deux enfants ne savait que l'autre était victime des mêmes sévices. C'est seulement en novembre 2008 que le fils a trouvé la force d'écrire une lettre au procureur de la République pour dénoncer les faits, déclenchant l'enquête. Sa soeur avait commencé à en parler au reste de la fratrie en 2005 mais n'avait pas porté plainte.
La mère, citée par les enfants victimes qui pensent qu'elle était au courant mais n'a rien dit, n'était pas présente à l'audience. Les cinq enfants ont cessé de
voir leurs parents depuis la révélation des faits.
Le verdict est attendu vendredi.