Laurent Berger, un ligérien appelé à succéder à François Chérèque à la tête de la CFDT

Laurent Berger, 43 ans, est issu du christianisme social, révolté par la précarité et la pauvreté, soucieux de toute avancée sans attendre le "grand soir".

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Son ascension à la tête de la confédération est consensuelle : en mars dernier, sa nomination comme secrétaire général adjoint de la centrale en a fait le dauphin désigné de François Chérèque, qui l'apprécie.
"Laurent Berger sera proposé pour me succéder, c'est un secret de polichinelle", déclarait alors le numéro un.
Le courant entre les deux hommes passe bien: "On a pris mutuellement beaucoup de plaisir" au travail commun, affirme M. Chérèque mardi dans sa lettre aux militants.

Loin du psychodrame qui se joue chez le syndicat concurrent, où Bernard Thibault, désireux qu'une femme lui succède à la CGT, est englué dans une crise, François Chérèque a réussi une transition douce.
"A la CFDT, ils ont déjà eu une femme, Nicole Notat, au poste de numéro un", dit avec envie un dirigeant cégétiste. Cette fois, c'est un jeune qui portera le drapeau
de la centrale réformiste.

Visage juvénile, mise élégante - chemise claire et écharpe à la mode -  Laurent Berger a la réputation d'un "bosseur", travaillant des dossiers techniques. Chargé de l'emploi, il s'est appliqué à apprivoiser les méandres du code du travail et
des conventions de l'assurance chômage.
Négociateur habile, doté d'esprit de synthèse, il résume à la presse le résultat de pourparlers ardus avec le patronat et se fait fort au passage de défendre la ligne réformiste de sa confédération: signer des accords, s'il le faut sans les autres syndicats, si les concessions obtenues suffisent pour faire avancer un tant soit peu la cause des chômeurs ou des jeunes confrontés à la précarité.

"Il connaît le terrain et le militantisme, il passe bien dans les médias" et "ses rapports avec les autres syndicats sont bons", résume un cadre d'un syndicat concurrent relevant au passage son caractère "réservé".
Il incarne cette génération de syndicalistes qui ont été eux-mêmes confrontés à la crise: il a connu lui-même la précarité avant d'être conseiller en insertion professionnelle.

Né le 27 octobre 1968 à Guérande en Loire-Atlantique, très attaché à sa région, Laurent Berger est issu du christianisme social. Il a été responsable de la Jeunesse ouvrière chrétienne pendant trois ans à Paris, de 1991 à 1994.
Détenteur d'une maîtrise d'histoire de l'université de Nantes, il intègre l'Union locale de la CFDT de Saint-Nazaire et en devient permanent en 1996, jusqu'en 2002.
Marié, ce père de trois enfants gravit les échelons de l'appareil cédétiste: en 2003, il est secrétaire général de l'union régionale Pays de la Loire et c'est en 2009 qu'il entre dans le saint des saints : la commission exécutive de neuf membres, la direction de la CFDT. Il se voit confier la préparation du congrès
de l'année suivante.

Peu connu du grand public, il lui manque encore la notoriété. Depuis plusieurs mois, il accompagne François Chérèque dans ses grands rendez-vous et a été chargé de préparer le sommet social de Nicolas Sarkozy en janvier et la conférence sociale de l'ère Hollande en juillet. "Laurent et moi avons mené ensemble toutes les rencontres et le travail avec le gouvernement est maintenant bien lancé", souligne M. Chérèque.

"Aujourd'hui tous les éléments sont réunis pour que chacun puisse se faire entendre par la voie du dialogue social", affirmait M. Berger fin août à Presse-Océan. Quant au passage de relais avec François Chérèque? "Il vous faudra patienter encore!", lançait-il alors. L'attente vient de prendre fin.

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