48 heures avant la journée contre les violences faites aux femmes le lundi 25 novembre, les associations féministes ont manifesté un peu partout dans le pays. À Montpellier, plusieurs centaines de personnes ont rejoint le cortège et dénoncé l'insuffisance de l'action de l'Etat contre ce fléau.
Des victimes incomprises, des plaintes classées sans suite, des agresseurs en liberté… Le constat est amer pour les associations et les manifestants qui dénoncent les violences faites aux femmes… Selon eux, "les gouvernements se succèdent mais les violences continuent". "On a beau en parler un petit peu plus dans l'espace public, ça reste tabou dès qu'il s'agit de parler des violences autour de soi. Quand elles sont subies par ses collègues, sa famille ou ses proches. C'est insuffisamment pris en charge politiquement", note Marine Trégan, de l'Union syndicale solidaire.
Question sociétale
"Vous voyez le monde ? Cela veut dire que ces questions travaillent en profondeur la société. Vous voyez le procès Pelicot ? Je crois que l'on est regardé non seulement en France mais dans le monde entier sur ces questions-là", ajoute Nathalie Oziol, Député LFI de l'Hérault.
L'influence du procès de Mazan
La manifestation s'est effectivement tenue dans un contexte particulier : celui du procès de Mazan. Un procès hors normes où une cinquantaine d'hommes dont son propre mari et à sa demande sont jugés pour le viol de Gisèle Pélicot. La victime a été violée pendant dix ans, une centaine de fois, après avoir été droguée par son ex-époux.
"L'affaire Pélicot a effectivement dynamisé ce mouvement", ajoute un manifestant. Près de deux mille personnes ont battu le pavé montpelliérain samedi 23 novembre. Beaucoup de jeunes femmes étaient dans le cortège. "J'ai beaucoup de copines qui ont subi des violences sexistes et sexuelles, et ont été violées. Je suis là pour les soutenir et pour celles aussi qui n'ont pas osé parler", ajoute une jeune fille, interrogée par France 3 Occitanie.
Il est important que la société évolue et que nos garçons fassent attention aux femmes et ne deviennent pas des agresseurs.
Une manifestante accompagnée par son filsFrance 3 Occitanie
Une note d'espoir pour mettre fin à un constat tragique : depuis le début de l'année en France, 88 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint.
Ecrit avec Jean-Philippe Faure