Une famille afghane enfermée avec deux enfants dans un centre de rétention

La famille était jusqu'ici assignée à résidence au Mans (Sarthe) et devait pointer régulièrement au commissariat de cette ville. Elle a été enfermé une nuit  au centre de rétention du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne)

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Et cela malgré  une circulaire du ministère de l’Intérieur du 6 juillet, prônant l’assignation à résidence au domicile ou dans un hôtel des demandeurs d’asile avec enfants

Soutenue par la Ligue des droits de l'Homme dans la Sarthe
    La famille Khoja, qui a un enfant de trois ans et un nourrisson de deux mois et demi, a été enfermée dans le centre vendredi soir. "Ils sont maintenant gardés dans un hôtel de Noisiel (Seine-et-Marne)", a précisé dimanche Yves Cottereau, vice-président de la Ligue des droits de l'Homme dans la Sarthe. Selon Clémence Richard, coordinatrice de la Cimade, le médecin du centre avait
jugé leur état de santé "incompatible avec la rétention".  "Sur la base d'un certificat médical portant sur les deux jeunes enfants, il a été mis fin à la rétention de la famille qui a été assignée à résidence" samedi dans la soirée, a précisé dimanche à l'AFP la préfecture de la Sarthe.

Demande d'asile rejetée 
   La famille Afghane "est entrée irrégulièrement en France le 3 avril 2012", selon un communiqué de la préfecture. Ils ont fait une demande d'asile, mais, "dans la mesure où ils avaient formulé une première demande d'asile en Hongrie, cette demande d'admission au séjour en France n'a pas été acceptée, les accords européens prévoyant que, dans ce cas, c'est le pays de première entrée qui traite la demande", selon la même source.
    La famille était jusqu'ici assignée à résidence au Mans (Sarthe) et devait pointer régulièrement au commissariat de cette ville. Elle avait pris peur la semaine dernière quand elle avait appris qu'elle serait renvoyée le lendemain vers la Hongrie, malgré ses demandes pour que son cas soit examiné en France.
    "Les parents ont fait obstacle à plusieurs reprises aux mesures de réadmission", a indiqué la préfecture qui parle de "plusieurs violations" de leur assignation à résidence. S'appuyant sur la circulaire du 6 juillet 2012 relative à la rétention des familles,"le préfet a été contraint de décider le placement en centre de rétention administrative vendredi soir pour être en mesure de leur faire rejoindre la Hongrie lundi matin", selon cette même source.

La France déjà condamnée par la cour européenne des droits de l'homme
    Un recours a été déposé devant le tribunal administratif de Melun. "Le souci, c'est que ce recours n'est pas suspensif (...) ils risquent une expulsion sans aucune présentation devant un juge", a regretté Mme Richard. François Hollande avait promis pendant la campagne présidentielle de mettre fin à l'enfermement des enfants en centre de rétention, pratique pour laquelle la France avait été condamnée en janvier par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).
    Le Réseau Education sans Frontières (RESF) a ironisé, dans un communiqué: "Tout est "normal" dans cette affaire: le respect des engagements du président de la République, l'âge des enfants emprisonnés, le respect des préconisations médicales."

Danger pour la famille de retourner en Afghanistan
    Le défenseur des droits Dominique Baudis avait été saisi par les associations. Le père et le frère de M. Khoja ont été assassinés en Afghanistan, provoquant la fuite de la famille arrivée en France au bout de 10 mois de pérégrinations,
selon M. Cottereau. Il existe de "très grands risques pour eux s'ils retournent en Afghanistan via la Hongrie", a-t-il estimé, rappelant que ce pays a été critiqué par plusieurs ONG et épinglé en avril par le Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU pour avoir l'habitude d'expulser les demandeurs d'asile renvoyés vers elle depuis d'autres pays européens sans même leur laisser le temps de déposer une nouvelle demande.
    "Leur demande d'asile doit être traitée en France", a-t-il souhaité.

( source AFP )
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