Après la liquidation de son pôle frais, l'avenir du groupe (export et produits élaborés) sera examiné mardi par le tribunal de commerce de Quimper lors d'une audience d'étape.
Hier lundi, le groupe Doux, en redressement judiciaire, a annoncé un "plan d'investissement totalement autofinancé de 30 millions d'euros sur trois ans", dans un communiqué diffusé à l'issue d'un comité central d'entreprise qui s'est tenu à son siège de Châteaulin (Finistère).
"La profitabilité du nouveau groupe permettra de financer les investissements et de rembourser les dettes de la société dans le cadre du plan de redressement qui sera soumis au tribunal de commerce" de Quimper, ajoute le communiqué.
Le groupe précise que son plan de redressement "inclura un plan d'investissement totalement autofinancé de 30 millions d'euros sur trois ans", ajoutant que sa "mise
au point est en cours".
Premier bénéficiaire français des subventions européennes aux exportations (restitutions), Doux, propriétaire de la marque Père Dodu, ploie sous une dette estimée à 430 millions d'euros.
Le groupe a été placé en redressement judiciaire début juin et la fin de sa période d'observation a été fixée au 30 novembre. Son pôle frais, déficitaire, a été mis en liquidation et seulement cinq de ses huit sites ont trouvé repreneur.
"S'ils investissent pour que les conditions de travail soient améliorées, on est preneurs, il n'y a jamais eu d'investissements depuis des années et là maintenant ils en font, alors tant mieux", a réagi Jean-Luc Guillard, délégué central CFDT, joint au téléphone par l'AFP. "On va attendre de voir, car ce ne sont pour l'instant que des chiffres sur papier", a-t-il ajouté.
"La direction s'est par ailleurs engagée sur un nouveau pacte social avec les salariés reposant sur un triptyque: conditions de travail, formation et intéressement", ajoute le communiqué du groupe volailler.
"Ca c'est au niveau du redressement judiciaire, maintenant demain il faudra que les gens qui seront au capital reprennent le relais", a jugé M. Guillard.
Le plan de continuation du géant de la volaille dirigé par Charles Doux prévoit notamment l'entrée majoritaire à son capital du groupe britannique Barclay's, qui entend ainsi récupérer ses 140 millions d'euros de créances.
Selon une source syndicale, les autres partenaires financiers sont le Saoudien Al Munajem, client de Doux, et Natexis.
Le groupe a annoncé début octobre avoir commencé à rembourser ses dettes auprès des producteurs de volailles fournissant ses usines.