Les effectifs de médecins se stabilisent en France, après avoir augmenté ces dernières années, mais les retraités sont plus nombreux tandis que la profession poursuit sa féminisation.
L'atlas annuel du Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) vient de publier publié une étude.Au 1er janvier 2012, le Cnom a recensé 216.142 médecins actifs, seulement trois de moins qu'en 2011: "pour la première année, les effectifs des médecins en activité totale se stabilisent", souligne l'institution qui s'appuie sur les tableaux des conseils départementaux pour établir cet état des lieux.
En trente ans, leur nombre a augmenté de 92,9%. L'Ordre comptabilise également les médecins "en activité régulière", c'est-à-dire hors médecins remplaçants ou temporairement sans activité, au nombre de 199.821. C'est une population âgée puisque 23,5% d'entre eux ont 60 ans et plus, pour une
moyenne d'âge de 51,5 ans. Les femmes représentent désormais 42% des médecins (38% en 2007) et 56% des nouveaux inscrits au tableau.
Effectifs en progression dans l'Ouest
Le Cnom a aussi dénombré 51.930 retraités, des effectifs toujours en progression (+7,5% et +666,4% en trente ans). "L'ensemble des régions françaises est concernée par cette augmentation exponentielle des médecins retraités" qui devrait se poursuivre d'ici à 2017, souligne-t-il. Autre enseignement: les zones surmédicalisées, comme l'Ile-de-France et les régions du Sud attirent moins tandis que d'autres comme la Bretagne, les Pays de La Loire et la Basse-Normandie "voient arriver une relève". Ainsi, la Bretagne a enregistré entre 2007 et 2012 une augmentation de +4,6% des médecins actifs, devenant ainsi "le nouvel Eldorado". En revanche, l'Ile-de-France connaît une baisse significative (-3,4%) du nombre des médecins sur la même période. Elle devient la région de France qui se "démédicalise le plus rapidement" et ce constat devrait se confirmer dans les années à venir.
"Message positif"
Les disparités territoriales persistent: la densité médicale en métropole est de 306,2 médecins en activité régulière pour 100.000 habitants mais ce chiffre cache d'importantes disparités entre les régions, les départements et les bassins de population. La Picardie reste la région la moins bien dotée (237,1 médecins pour 100.000 habitants) alors que la région PACA (Provence-Alpes-Côte d'Azur) demeure en tête, malgré une diminution (367,8 médecins pour 100.000 habitants). L'atlas délivre en outre un "message positif qui montre qu'il n'y a pas un rejet de l'exercice libéral" chez les médecins contrairement à une idée répandue, affirme Patrick Romestaing, responsable de la démographie médicale à l'Ordre. Pour la première fois, le Cnom analyse l'évolution du mode d'exercice des médecins
sur cinq ans, entre 2007 et 2012. S'ils sont moins de 10% à choisir d'exercer en ville à la sortie de leurs études en 2007, 34,5% ont opté pour ce secteur cinq ans plus tard, en 2012. "Ce sont majoritairement
des médecins qui ont pris un poste d'assistant chef de clinique pendant deux à quatre ans. Certains ont aussi choisi d'être remplaçant avant de s'installer",