Un agent de sécurité chargé de surveiller une maison près du site du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes a été blessé dans la nuit de lundi à mardi par une vingtaine d'opposants qui ont brûlé sa voiture;
L'agent de sécurité, employé par la société Aéroport Grand Ouest, surveillait une maison acquise par le conseil général de Loire-Atlantique à Fay-de-Bretagne, dans une zone proche du site du futur aéroport, dite zone de délaissement, pour éviter toute occupation par des opposants.
Il a été pris à partie à 02H45 par "une vingtaine d'individus cagoulés et armés de gourdins", a expliqué à l'AFP Mikaël Doré, sous-préfet de Loire-Atlantique.
Il était alors dans sa voiture dont les vitres ont été brisées et sur laquelle les agresseurs ont déversé un liquide inflammable.
Selon les explications de la victime, les agresseurs, dont certains parlaient français et d'autres anglais, ont hésité à le laisser dans le véhicule avant d'y mettre le feu. Ils l'ont finalement extrait de la voiture qu'ils ont embrasée avant de rouer de coups l'agent de sécurité, qui a fini par s'enfuir pieds nus et appeler les secours.
Blessé aux avants-bras et aux mains, l'agent a été transféré au CHU de Nantes et a eu une semaine d'ITT. Une enquête de la gendarmerie est en cours.
Depuis la mi-octobre, des opérations d'évacuation des squats occupés par les opposants à la construction de l'aéroport ont donné lieu à de violents affrontements entre forces de l'ordre et squateurs sur le site.
Une journée de "réoccupation" du site est annoncée pour samedi par les opposants, dont le sénateur EELV Jean-Vincent Placé et le co-président du Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon.
Les travaux du nouvel aéroport doivent commencer début 2013 et s'achever en 2017 pour remplacer l'actuel aéroport de Nantes Atlantique.
La réaction du président du Conseil Régional Jacques Auxiette :
« Bafouer les règles de droit, détruire des routes, abattre des arbres, occuper des habitations illégalement est inacceptable… mais nous basculons aujourd’hui dans une violence criminelle d’activistes radicaux … nous vivons une escalade intolérable rendue possible par la caution apportée par des responsables politiques qui, en soutenant et en annonçant leur présence sur place, aux côtés des éléments les plus radicaux, laissent le champ libre à de tels agissements. Ces professionnels de la guérilla, qui n’ont rien à voir avec les opposants historiques et légitimes avec qui le dialogue existe, se croient tout permis, depuis des semaines.
J’appelle aujourd’hui solennellement tous les responsables politiques qui annoncent leur venue aux manifestations prévues en fin de semaine, à prendre leurs responsabilités, à condamner fermement et publiquement ces actes et à lancer un appel à la raison pour éviter d’autres drames. »
Les militants de la ZAD ("Zone à défendre") parle de manipulation :
Sur leur blog les militants crient à la manipulation : "L’hypothèse d’une manipulation est pour nous envisageable, cette action tombant parfaitement pour détourner l’attention de ce qui reste l’essentiel : la préparation de la manifestation de ré-occupation du 17 novembre, et d’une manière générale l’amplification de la lutte contre le projet d’aéroport".
L'ACIPA (Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d'Aéroport de Notre-Dame-des-Landes) condamne :
Sur Twitter l'association condamne l'agression de cette nuit.
Agression vigile à #NDDL : L'ACIPA ne peut cautionner ce genre d'agissements extrêmement violents et inadmissibles.1/3
— ACIPA (@ACIPA_NDL) Novembre 13, 2012
La réaction du Préfet
Dans un communiqué cet après-midi, le Préfet de Loire-Atlantique réagit : "Cette nouvelle agression d’une grande lâcheté et dont les conséquences auraient pu être plus dramatiques encore témoigne de la résolution et de la violence de la minorité autonome, venue d'ailleurs, qui entretient l'insécurité sur le secteur de Notre Dame des Landes. Cette nouvelle victime, employée d'une société privée, agressée dans le cadre de son travail, s'ajoute aux 25 blessés parmi les forces de l'ordre depuis début octobre lors des opérations de mise en œuvre des décisions judiciaires relatives à l'occupation illégale de maisons et terrains sur le périmètre du futur aéroport du Grand Ouest. Elle s'inscrit dans la suite des agressions dont tous les acteurs de terrain : entreprises, services du Conseil Général, pompiers font l'objet dans le cadre de leur mission de la part de cette minorité.
Cet événement ne fait qu’accentuer la distinction à faire entre les opposants violents et les personnes et associations qui font connaître leur opinion dans un cadre légal. Le préfet remercie à cet égard ceux qui se sont déjà désolidarisés des actions violentes et appelle les manifestants du 17 novembre à la plus grande vigilance pour ne pas cautionner les débordements."