Le tissage du chapeau de paille équatorien, la fauconnerie ou le chant bouddhique du Ladakh en Inde ont de bonnes chances d'être inscrits au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco la semaine prochaine à Paris
Le Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel se réunit de lundi à vendredi au siège de l'Unesco à Paris pour examiner quelque 60 candidatures à ses différentes listes. 35 candidatures seront discutées à partir de mercredi pour la liste représentative du patrimoine immatériel, la plus médiatique, qui consacre une activité ou une tradition sans argent à la clef.
La France a proposé celle du fest-noz ("fête de nuit" en breton) à l'inscription sur cette liste. Ce rassemblement festif est basé sur la pratique collective des danses traditionnelles de Bretagne (ouest), accompagnées de chants ou musiques instrumentales.
Composé d'experts, "l'organe consultatif intermédiaire, qui prépare la réunion du Comité pour cette liste, a émis une recommandation favorable à cette inscription", a indiqué Cécile Duvelle, secrétaire de la Convention de 2003 de l'Unesco pour
la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. "Dans l'immense majorité des cas, le Comité intergouvernemental confirme les recommandations d'inscription", a souligné Mme Duvelle.
Au total, trente-cinq candidatures ont été déposées cette année pour figurer sur cette liste représentative qui vise à "assurer une meilleure visibilité" du patrimoine culturel immatériel.
Le savoir-faire traditionnel du violon à Crémone, ville natale de Stradivarius (1644-1737) en Italie, le long tissage avec des fibres de palmier du chapeau de paille toquilla (Equateur), le chant bouddhique du Ladakh (Inde) sont également candidats et ont reçu une recommandation d'inscription.
Tout comme la fête des patios de Cordoue qui se déroule en mai (Espagne), le culte des rois Hüng dans la province de Phu Tho au Vietnam ou encore les diables danseurs de la fête de Corpus Christi du Venezuela.
Deux Corée, un même chant La Corée du Sud a déposé un dossier pour l'Arirang, chant lyrique traditionnel, qui a reçu une recommandation d'inscription. La Corée du Nord, qui a signé récemment la Convention de 2003 et peut donc présenter des candidatures, a elle aussi demandé l'inscription de ce chant, mais pour 2013, a précisé Mme Duvelle.
Le cas de la fauconnerie, qui consiste à dresser des faucons pour attraper du gibier, sera à nouveau examiné. Déjà inscrite sur la liste en 2010, elle fait l'objet d'une demande élargie car de nouveaux pays ont souhaité s'y joindre. Au total, quatorze pays depuis la Belgique et la France jusqu'à la Mongolie, en passant par la Hongrie et plusieurs pays du Proche et Moyen-Orient - dont la Syrie- ont déposé une candidature commune. Les experts ont recommandé cette inscription.
Le patrimoine culturel immatériel désigne des pratiques et expressions transmises de génération en génération comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, les rituels et événements festifs ou encore les savoir-faire
liés à l'artisanat traditionnel.
A ce jour, la liste représentative du patrimoine culturel immatériel compte 232 éléments dans 86 pays. Le Comité intergouvernemental examinera également à partir de lundi sept candidatures pour la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente.
Le savoir-faire de la poterie en terre cuite dans le district Kgatleng au Botswana, le noken, sac noué ou tissé du peuple de Papouasie (Indonésie), le bigwala musique et danse du royaume du Busoga en Ouganda ont reçu une recommandation d'inscription et ont donc de bonnes chances d'être retenus.
vers le site de l'Unesco