Le tribunal de Saint-Nazaire doit se prononcer mardi matin sur le devenir des "nouvelles cabanes" des opposants au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes près de Nantes,
Lors de l'audience du 4 décembre la préfecture de Loire-Atlantique a réclamé la démolition, sous 48h, des nouvelles cabanes. Mais la préfecture a adressé sa demande à l'attention des anciens propriétaires du terrain, expropriés : depuis le 23 novembre c'est le groupe Vinci, concessionnaire de l'aéroport, qui en est devenu propriétaire.
Mais le juge qui statuait en référé a pris tous les intervenants de court lors de l'audience en se donnant une semaine pour réfléchir. La décision doit être rendue mardi matin et les opposants organisent à 10h30 une conférence de presse au tribunal pour annoncer l'ordonnance du juge, qui sera signifiée aux avocats par voie écrite.
Installées le 17 novembre sur le site du futur aéroport lors d'une importante manifestation d'opposants, ces "cabanes", sans permis de construire, sont devenues un symbole de la lutte des anti-aéroport.
Depuis la mi-octobre une campagne d'expulsions des squatteurs installés sur la zone, et de démolitions de fermes et cabanes qu'ils occupaient, se poursuit à l'aide d'importants effectifs de forces de l'ordre qui tentent de mettre un terme à ce qui est devenu, selon les opposants installés sur place, un des "plus grand squat à ciel ouvert d'Europe".
Sur le site du futur aéroport Grand Ouest, qui doit en 2017 remplacer l'actuel aéroport de Nantes, les centaines de militants anti-capitalistes sont soutenus par les opposants historiques issus des milieux agricoles, mais aussi des militants écologistes ou encore du Parti de Gauche.
Dans ce secteur très surveillé, en raison de la violence des affrontements entre opposants et forces de l'ordre, la préfecture de Loire-Atlantique a interdit le transport de carburant ou d'explosifs, y compris fusées de détresse ou feux d'artifices, ainsi que le transport de matériaux pour empêcher la poursuite de la construction des "cabanes".
Pour tenter de déminer le sujet qui a tourné au niveau national à la polémique, le gouvernement a repoussé de six mois le défrichage prévu initialement en janvier 2013 et créé une commission de dialogue.
Mais la ministre de l'Ecologie Delphine Batho rappelait dès lundi matin que cette commission n'a pas pour objet la "remise en cause du projet" d'aéroport.