Le comité central d'entreprise extraordinaire, était convoqué à 14H30 à Paris, La CGT et FO ont claqué la porte du premier rendez-vous entre direction ArcelorMittal et syndicats depuis le compromis avec le gouvernement.
Ambiance tendue dès l'ouverture du CCE
Le comité central d'entreprise extraordinaire s'est ouvert dans une ambiance tendue en début d'après-midi à Paris. Moins d'une heure plus tard, la CGT et FO ont claqué la porte pour manifester leur refus "catégorique" de l'accord du 30 novembre conclu entre le géant de l'acier et le gouvernement Ayrault. Accusant la direction de mener une politique de "casse industrielle et sociale", la CGT, premier syndicat du groupe, a appelé "les salariés partout sur les sitesen France à la mobilisation dans l'unité syndicale". Philippe Verbeke, délégué CGT, a demandé aussi que "Lakshmi Mittal ait le courage de venir voir les salariés". Pour FO, Norbert Cima a indiqué que son syndicat "ne reconnaît pas la légitimité de l'accord".
Interview de Sylvie Victoire-Mendoza
secrétaire FO du CE Arcelor
sur la situation de l\
Deux syndicats ne participeront pas à la commission de suivi
La CGT et FO avaient déjà annoncé leur décision de bouder les travaux de la commission de suivi des engagements, créée non pour "renégocier" l'accord mais pour veiller à sa bonne application et confiée au sous-préfet de Thionville (Moselle) François Marzorati. Après l'annonce de l'accord, les salariés avaient également appris par la pressele retrait par Mittal du projet expérimental Ulcos de captage/stockage de CO2 à Bruxelles. A son arrivée jeudi, Jean-Marc Vécrin, délégué central CFDT, a déclaré à l'AFP que les salariés ont "besoin de beaucoup plus de détails". Le délégué a promis de poser des "questions précises" à la direction notamment sur "la pertinence du transfert d'activité" du site de Basse-Indre (Loire-Atlantique) vers Florange, et le volet social. "On voudrait aborder la question des mesures d'âge et s'assurer que les départs se feront sur la base du volontariat", a-t-il dit.
La CFDT et la CFE-CGC veulent jouer un rôle dans le suivi
La CFDT comme la CFE-CGC s'inscrivent eux en partenaires pour le suivi des engagements. François Pagano, délégué CFE-CGC, a déclaré être là "pour forcer Mittal à jouer le jeu". "On vient demander des investissements pour Florange", a-t-il dit. Pour la CFE-CGC, "le projet ULCOS new look, qui pourrait voir le jour à l'horizon2018, n'est pas explicité de manière assez claire".
Avant la réunion du CCE, le groupe s'est voulu rassurant, affirmant qu'il tiendrait ses engagements en matière d'investissements et de recherche. Dans un entretien au Figaro jeudi, le PDG d'Arcelor Mittal Lakshmi Mittal explique que le premier projet Ulcos n'était "malheureusement technologiquement pas prêt". "Nous avons donc demandé plus de temps, nous avons encore six ans devant nous. Il est trop tôt pour dire ce que feront nos partenaires", dit-il sans préciser si l'éventuel démonstrateur serait installé à Florange.
Des choix sociaux discutés
Sur le plan social, M. Mittal a affirmé s'être engagé à "trouver des solutions pour les 629 salariés concernés par la fermeture des hauts fourneaux (prévue au printemps 2013)", sans "aucun licenciement". Sur le terrain, le choix de fermer les hauts fourneaux de Florange ne convainc pas. Edouard Martin, délégué CFDT de Florange, a brandi mercredi un document de la direction selon lequel le site mosellan est l'un "des plus rentables" du groupedans le nord de l'Europe. "Ce document d'étude, au caractère tout à fait partiel, n'a jamais fait l'objet d'une validation par le groupe" et "ne prend pas en compte les coûts complets", a répliqué le groupe dans un communiqué.
Un CCE pour rien ? Les jours à venir devraient être déterminant.
( source AFP )
Explications d'une déléguée FO lors du CCE à Paris