Prenez un immeuble conventionnel, il est énergivore, rejette du CO2... Voyez-le maintenant couvert de micro algues. Grâce aux photobioréacteurs, le miracle de la photosynthèse opère.
C'est quoi ces micro-algues ?
L'astaxanthine est un puissant antioxydant, une micro-algue pigment puisque la Commission européenne l'a répertorié comme colorant alimentaire (numéro E161j).C'est bien cette algue qui donne d'ailleurs la coloration rose aux crevettes, saumons et autres flamands roses...Nous découvrons tout juste ses autres vertus et c'est un laboratoire de la région qui est à la pointe des recherches pour un développement industriel.
Comment cultiver ces micro-algues à grande échelle ?
C'est tout le travail du laboratoire de génie des procédés (Gepea) basé à Saint-Nazaire, qui travaille plus particulièrement à la production de biocarburants issus des huiles de la culture de ces algues.Il s'agit donc de cultiver des micro-algues vertes dans des "photobioréacteurs" installés sur la façade d'un bâtiment où circule un fluide nutritif propice à la croissance des organismes végétaux qui seront ensuite récoltés. Pour l'instant, les "modèles" de développement se font en laboratoire avec l'idée d'appliquer la production sur les façades des immeubles ou également dans des fermes à production de micro-algues.
Pour faire simple, ces habillages se présentent comme de classiques panneaux solaires de quelques centimètres d'épaisseur. Mais ils ne contiennent qu'une mince couche d'eau en circulation propre permettant la culture de ces algues microscopiques aux capacités de reproduction très rapide.
Outre cette création de biomasse potentiellement intéressante, un gain thermique est également attendu : l'utilisation des façades à micro-algues pourrait permettre de réduire de plus de moitié les consommations de chauffage et de rafraîchissement par rapport à des bâtiments conventionnels.
Quels sont les développements attendus ?
L'algoculture qui n'est autre que la production de micro-algues constitue l'une des solutions les plus étudiées pour remplacer le pétrole.Les micro-algues affichent en effet un rendement jusqu'à dix fois supérieur à celui des agro-carburants traditionnels et ont l'avantage d'être à la fois faciles à cultiver, de nécessiter moins d'espace au sol et d'avoir une croissance rapide.
Reste seulement à évaluer le modèle économique et encore, à anticiper l'effet d'une telle production sur l'environnement.
Reportage d'Eléonore Duplay, Christophe François et Florence Thibert