Confluences pénales d'Angers : comment les avocats, la presse et les juges s'adaptent à une justice forcèment numérique et 2.0

A Angers, avocats, magistrats et journalistes planchent sur le rapport médias - justice. Comment s'adaptent ces acteurs à un monde numérisé où tout se commente et se vit en direct.

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"Aujourd'hui la télé fabrique des témoins de rien"

Patrick Maisonneuve est un ténor du Barreau à Paris. La médiatisation, il connaît et il s'en sert. Aujourd'hui, même lui est dépassé. "Avec les chaînes d'info, des témoins de rien passent à la télé, et peuvent devenir des témoins pour de vrai". 
Quand tout devient temps réel, live ou direct comment doit réagir l'avocat ? "S'adapter" répond Patrick Deschamps.


"Lors du procès dit des pédophiles d'Angers, c'était après Outreau, le grand procès de la réhabilitation de la justice. Les journalistes ne s'intéressaient qu'à cette question. Ma stratégie a été de ne rien dire, de jouer la discrétion." Une stratégie payante, du procès on retient bien le caractère exemplaire du spectaculaire dispositif et l'excellent travail de communication du ministère public. Des 60 accusés dans le boxe on retient les condamnations massives. On oublie les acquittés dont le client de Maître Deschamps.


"Le secret de l'instruction ça n'existe plus"

Jean-Philippe Deniau est le chef du service justice de France Inter. Et il le vérifie chaque jour, "le secret de l'instruction n'existe plus". "hier, une source proche du dossier Tapie, m'alerte à 18 heures de la convocation de Christine Lagarde devant la Cour de justice de la République. C'est ma seule source je fais le choix de ne pas donner cette information. Des confrères travaillant sur des médias diffusant en direct l'ont diffusé eux cette info". Alors comment réagir, quand toutes les pratiques et les déontologies sont bousculées par l'instantané.
Le journaliste, comme l'avocat doit s'adapter. L'observateur peut aussi ne pas encore avoir la réponse.  "Notre travail est de plus en plus celui de démentir les rumeurs qui courent sur les réseaux sociaux. On en parle, mais en même temps nous entretenons la rumeur et je ne sais pas comment réagir par rapport à cette nouvelle donne".

Les avocat twittos

La profession en noir ne plaide plus aujourd'hui uniquement dans les prétoires. Sur des blogs, sur Twitter, les pseudos d'avocats se multiplient. Me Eolas ou d'autres communiquent, informent sans passer par les médias. Alors comment ces avocats numériques sont ils jugés par les pairs de la profession.
"ça me fait rire", lâche Me Maissoneuve." " C'est très bien ce que fait Eolas, certes sous pseudo, mais il fait bien son boulot d'avocat. nous sommes confrontés à une évolution technologique comme toutes les professions, et notre déontologie doit s'adapter"  conclut un vieux sage du barreau d'Angers, Me Alain Fouquet.

Le chroniqueur judiciaire à l'heure du web

"Encore aujourd'hui une info circulant sur Twitter devient officielle quand la dépêche de l'AFP tombe" s'étonne Pascal Rouiller, l'avocat organisateur de ces confluences pénales angevines.
"Aujourd'hui, on ne peut pas attendre trop longtemps avant de publier une info, car n'importe qui peut devenir journaliste aujourd'hui en balançant l'info sur Twitter ou sur un blog" confirme le chroniqueur judiciaire de Ouest-France à Angers.


Le suivi en temps réel d'un procès, minute par minute avec le verbatim de l'audience publiée sur internet, change également le cours d'un procès. Comment réagir quand un témoin peut avoir sur internet tous les éléments des débats? Il est censé ne rien savoir de la teneur des dits débats avant son interrogation à la barre. "Un verbatim des débats, mais c'est ce que l'on lisait dans la presse au XIXème" relativise Jean-Danet, universitaire et auteur pour la fameuse collection Dalloz.
"Ce qui change, avec le numérique c'est la fin de l'oubli, rien ne s'oublie jamais sur le réseau. Ni la condamnation encore moins l'atteinte à la présomption d'innocence ou la rumeur".

Au temps du storytelling, la justice n'est pas encore armée. Elle doit trouver des réponses adaptées et au cas par cas, avant que la loi n'apporte la réponse idéale.
XC


L'exemple de l'affaire Typhaine dans le Nord


Thomas Millot, journaliste à France 3 Nord-Pas-de-Calais a assuré la couverture du procès Typhaine en direct sur le site internet de l'antenne régionale..
Une première qui a eu un gros succès d'audience sur le web, avec pas loin d'un million de visiteurs uniques (VU) pour suivre sa couverture en temps réel.
Pour la première fois, ce journaliste de télévision a dû se confronter à un retour direct sur son travail par des justiciables, des avocats et des témoins de ce procès d'assises. Il raconte son travail à l'heure de la confrontation directe avec sa communauté de lecteurs au magazine "Média le Mag" de France 5.


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