Procès de Tony Meilhon à Nantes : le récit du sixième jour d'audience

La matinée a été particulièrement difficile avec la présentation par le président de la Cour, à la demande des jurés, des photos du corps supplicié de Laëtitia.

Le procès de Tony Meilhon, âgé de 33 ans, a débuté mercredi aux Assises de la Loire-Atlantique à Nantes. Il est accusé d'avoir enlevé et tué Laetitia Perrais en janvier 2011 avant d'en démembrer le corps et d'en dissimuler les morceaux dans deux plans d'eau.

17h45 l'audience est suspendue et reprendra demain à 9h



17h15  Les analyses génétiques

Mr Ubac donne un cour sur la question de l'ADN… Le défenseur se tient la joue droite, l'avocate générale la joue gauche, un doigt placé sous le nez… Le président est dans une attitude de perplexité polie, Tony Meilhon regarde l'expert faire son cour magistral, stupéfait !

17h30 Quelques résultats

J'ai effectué 212 prélèvements, testés deux fois pour vérification. Deux personnes n'ont pu être identifiées, leur fichier a été transmis au Fnaeg, 33 profils n'ont pu être déterminés car de mauvaise qualité.

Les scellés sur lesquels j'ai pu mettre en évidence l'ADN de Laëtitia Perrais ; la présence de sang dans la voiture, sur les restes humains, sur des morceaux de cordes, etc.

Des ADN mélangés sur le volant de la 106, sur la carrosserie gauche, sur la poignée de la portière droite…

Sur les prélèvements intra-buccaux, on trouve les deux ADN avec majoritairement celui de Mr Meilhon.

Le profil génétique de Mr Duhaut apparaît sur 5 scellés.

Le président : "L'ADN de Tony Meilhon a été retrouvé en mélange sur les cordes.." "Le profil génétique est effectivement retrouvé en mélange."

"Des questions ?"

L'avocate générale: "Peut-on retrouver des traces sur des objets ayant été brûlés ," "Je ne sais pas."

Le feu peut-il détruire l'ADN ?


"Oui."

17h02 Comment le corps a été découpé ?

Mr Nauleau a mené des expertises sur la coupe des os. Les membres ont été coupés avec une scie à métaux en fonction des lésions, mais rien ne permet de dire si la scie à métaux retrouvée est l'objet utilisé, n'importe quelle scie à métaux aurait fait le même effet."

Le président : "Dans quelle position était la victime ?" "Impossible à dire." "Pouvez vous nous dire s'il y avait plusieurs intervenants ?" "Non impossible" "Pardon pour la question, ça prend du temps pour tronçonner les os ?" "Oui, avec les tissus mous plus l'os vivant et dur dans sa partie centrale."

Me De Oliveira : "Mr Meilhon est ce que vous êtes d'accord avec ce que dit l'expert…" "Je vois pas votre question…" "La position du corps…" " Je suis assez d'accord avec ce qui est écrit…" "Ça on l'a tous lu aussi ! Vous nous avez parlé d'un malaise…" "Oui... enfin non." "Vous nous avez parlé de vomissements…" "Non… à ce moment là c'est embrouillé, j'ai pas pas pu participer à ça…" "Mr X ?"

Oui moi j'ai commencé, ensuite j'ai pas pu regarder…


"Lui il a tenu avec beaucoup de force physique et de force morale!" " Il s'en est pas plaint !"

L'avocate générale : "Mr Meilhon la scie à métaux dans le foyer c'est celle là ?" "oui" "Vous avez commencé les essais avec ?" "Oui."

"Le professeur Rodat nous a dit hier qu'il y a eu des coupures faites avec un objet tranchant, c'est vous qui avez fait les coupes ?" "Non j'ai rien utilisé… aucun cutter, aucune lame de couteau…"
"Vous avez quoi de la bâche ?" " Elle est pas partie au feu ?" "Je vous le demande…"

16h40 L'audience est reprise

Le témoignage de Mr Clou, morphologiste des traces de sang. "C'est l'examen des traces de sang, non pas de sa composition mais de la manière qu'il a de se déposer en fonction de l'action portée, du déroulement des faits sanglants. Ensuite nous travaillons sur la transformation des traces en focntion de leur nettoyage de l'usure du temps…"

Il y a eu une modélisation 3D des deux zones sur lesquelles nous avons travaillé dans le fameux hangar. On des projections, on ne sait pas si elles proviennent de chocs ou d'impacts, elles ont une origine, dans une flaque d'eau avec un buggy au dessus au moment ou nous faisons la photo.
Si je saigne du nez ça fait une trace d'impact au moment la goutte tombe, là il s'agit de projections.

La maison, il s'agit dans le salon du sang de Mr Meilhon, nous recherchons des traces latentes dans le lavabo, il s'agit de traces anciennes de la famille Coignard.

Dans le hangar il s'agit de traces de coups portés.


Le président : "Je n'ai rien trouvé dans le dossier qui explique la raison de cette flaque d'eau." "Je n'ai pas d'explication, les jours précédents étaient humides et pluvieux…" "Vous dites les traces convergent vers cette zone…" "On s'est posé la question sans trouver de réponse, il n'y a qu'une flaque d'eau."

Le président : "Mr Meilhon, avez vous une explication sur la présence de cette eau ?" "Il y avait un bidon d'essence ancien avec peut-être de l'eau dedans, j'en ai aspergé le sol…" "Pour faire disparaître les traces de sang ?" "Oui" "La planche était là Mr Meilhon ?" "Je sais pas, le buggy était pas là à l'origine ! Il a été déplacé !" "Par qui, par vous ?" "À aucun moment je n'ai bougé ce buggy."

"D'où partent les projections ?" "Du sol quasiment car elles tombent sur un meuble bas."
On en trouve également sur des caisses en plastiques un peu plus loin."

"Les parties civiles des questions ?"

Me De Oliveira : "Mr Meilhon nous dit avoir nettoyé le couteau dans l'évier de la cuisine. Avez-vous trouvé des traces de sang dans l'évier ?" "Non le révélateur ne donne rien sur un revêtement lisse et de surcroît abondamment lavé comme la lame d'un couteau."

Une question à Mr Meilhon Mr le président si vous m'autorisez ?" "Mr Meilhon lorsque vous aspergez le sol du hangar pourquoi prenez vous de l'essence, c'est plus agressif." "Vous avez songé à y mettre le feu?" "Oui le lendemain,mais j'ai pas eu le temps…"


16h15 L'audience est suspendue pour 15 minutes



16h10 Tony Meilhon : "Moi j'étais sur place ! Pas l'expert"

Le Président donne la parole à Tony Meilhon. "Si l'expert dit les choses comme ça, si j'avais voulu lui rentrer dedans, j'aurais pas freiné. Maintenant l'expert ne sait pas situer l'endroit de l'impact, le lieu de la chute de Laëtitia…" L'expert : "Non non c'est précis." "Vous avez fait un rond comme ça !" "Non non la zone d'interaction se situe précisément entre là et là." (Il montre les zones sur un paper board).
Tony Meilhon : "Vous avez trouvé des traces sur la chaussée comme ça." "Oui nous avons trouvé des traces, qui prouvent que la voiture a accroché la béquille."

"Alors comme ça l'expert dit du peut-être, donne des hypothèses, il ne sait pas grand chose !

Moi, j'étais sur place, lui pas.


Sourire du président : "Oui ça c'est certain !"


15h45 Les questions des parties civiles

Le président : "Il n'y a rien au sol qui permette de retrouver des manœuvres de chargement du corps…" "Non rien."

"Des questions… les parties civiles ?"

Me De Oliveira : "si on est dans l'hypothèse que le conducteur de la 106 cherche à l'arrêter, est ce qu'il faut un contrôle important de la part du conducteur…" "Je suis désolé pour les normands, je peux répondre et je ne peux pas répondre !" Effectivement Mr Doumeray s'est fait serrer, arrêter de cette manière." "Parce qu'il le voulait bien, or si Laëtitia Perrais ne voulait pas s'arrêter…" "La réponse est oui c'est possible".

La défense : Ce soir-là il fait nuit, la chaussée n'est pas éclairée, la Peugeot n'est pas éclairée et il fait nuit noire…" Le président : "À ce moment là on ne sait pas s'il avait ou pas des phares…" "Ce serait à retenir si le scooter n'était pas éclairé, or ses phares fonctionnent encore parfaitement après l'accident."

Me Brahim : "La victime a t-elle pu se retourner ?" " Dans la séquence, imaginons qu'elle se retourne, on a une action du conducteur, imaginons que la 106 roule normalement, pas de freinage, il y a un temps de montée en puissance du freinage d'environ 7, avec un temps de réaction du véhicule qui nous ramène beaucoup plus loin, donc non ça ne correspond pas."

"Est-ce que la béquille peut -être entraînée accidentellement ?" "si on veut le faire exprès… on y arrive pas !" "Là on a un conducteur qui veut entraîner sur le côté droit de la route un scooter, s'il veut juste accrocher la béquille… pfuiiiii !"

Mr Brahim : "Vous avez parlé de calcul de manière "rustique"… vous faites vos calculs au doigt mouillé ?" " Ma probité ne permet de parler qu'en l'état de l'art, il n'y a pas d'utilisation de logiciel, le calcul newtonien utilisé est donc fait dans les règles de l'art."

"Tout concorde parfaitement, il n'y a pas que les calculs, il y a les hauteurs de traces d'échanges de matières, les traces sur le sol qui établissent le scénario. Je ne peux pas vous dire oui que je suis sûr à 100%, mais tous les éléments nous recommandent ce scénario."

Le véhicule Peugeot 106 a été conduit vers le bas côté sur la route de La Rogère, je ne peux me prononcer sur les intentions du conducteurs. La Cour se forgera son opinion.


15h37 Le président avoue une confusion !

Le président :" Je faisais une confusion avec le frein de service que je prenais pour le frein à main, c'est donc le freinage normal.

"Le freinage a été initié en amont…" "Dans une situation de conduite, le conducteur perçoit une situation de danger, il prend des dispositions instantanément, hors, j'essaye d'être prudent mais on peut constater que ça ne se passe pas comme ça."

"On a une collision ici, imaginons que la personne, commence à freiner au mieux pour un champion automobile faut un temps de réaction de 0,6 seconde ! Plus le temps d'action du freinage…" Le président :  "Ce temps a augmenté du fait de la prise d'alcool et de stupéfiants…" "Tout à avait mais je ne peux pas le mesurer."


15h23 Les traumatismes au moment du choc

"La derme abrasion vitale de la face externe de la cheville droite et l'absence de traumatisme crânien ne permettent pas d'affirmer qu'il y a eu perte de connaissance. Si la victime est casquée, il est exclu que le visage de la victime ait pu saigner.

À la fin du système de trace la vitesse de la 106 peut encore se situer à 30 ou 35 km/h. Le véhicule a pu poursuivre encore un peu plus loin, le dépôt des éléments de phares permet de l'affirmer.

La criminalistique ne s'appuie que sur les intentions d'un auteur, et nous ne pouvons pas établir un scénario. La Cour se forgera son intime conviction à partir d'autres éléments.

Le conducteur dans sa déclaration dit qu'il roulait à fond, a senti le véhicule qui se soulève, or rien dans nos constatations ne vient confirmer ses propos.


L'accusé dit qu'il a roulé un joint, que le joint est tombé, qu'il a percuté quelque chose, là encore les matériels que nous avons exploités ne correspondent pas non plus.
Il dit qu'il percute et qu'après il freine. C'est impossible.
Il dit qu'il a ouvert la visière du casque, si le médecin ne peut exclure la perte de connaissance, la présence de sang est totalement impossible.

Mr Doumeray dans notre enquête témoigne d'une manœuvre d'une Peugeot 106, de s'être fait serrer par cette voiture dans les jours qui précèdent."


14h48 Le système de traces sur la route et les vitesses au moment du choc

"Nous avons fait un certain nombre de mesures de traces, et observé les caractéristiques des pneumatiques. Des traces de peintures sur la route correspondent précisément aux couleurs reliées sur le scooter.
Nous avons retrouvé des morceaux de polymères qui correspondent aux éléments manquant sur le bloc optique arrière du scooter.

On trouve également des traces d'arrachement sur le bas-côté dans le sens La Bernerie La Fontaine aux Bretons. Ces traces comportent des traces de matières non différenciables du système de peinture du carénage latéral droit du scooter.

Le fait qu'il y ait des traces blanches et noires provenant de la 106 et aussi des traces rouges provenant du scooter permettent d'affirmer qu'il a eu transfert de matière, mais pas de dégâts importants. Lors du choc cette interaction correspond à une collision de faible intensité, un frottement latéral.

Il y'a une cohérence spatiale entre le sol et les traces observées. Sauf une qui pose problème, pour avoir une assiette basse autrement dit une action de freinage a pu faire baisser sa hauteur d'une dizaine de centimètres.

Nous avons un scooter qui a glissé sur le flanc droit sur le bas-côté sur une distance de l'ordre de 16 mètres.


Les traces de gomme de pneumatiques. La voie mesurée sur les traces correspond à la voie avant, impossible de correspondre avec la voie arrière. Certaine strates nous font penser que la 106 était en situation de tangage, on a ici un freinage d'urgence au pied du véhicule.

Une trace sur la route résulte du frottement de la béquille, on observe des traces d'arrachement sur la béquille, qui est déformée et a déchiré le bas du pare-choc. Ce qui confirme la position assiette de freinage de la 106.

La zone de contact de collision montre un scooter en mouvement. La voiture a plausiblement entraîner le scooter par la béquille avant que les véhicules ne se séparent.

Le scooter a ensuite perdu l'équilibre et a glissé sur son flanc latéral droit. Pour la 106 on a un véhicule avec blocage de roues et accrochage du scooter avant de se séparer.

Nous déterminons que la vitesse pour parcourir 16 mètres sur le côté est d'environ 35 à 45 km/h au moment du choc.
Pour la voiture, puisque les véhicules s'accrochent, ils roulent de conserve à la même vitesse, soit 35 à 45 km/h.
Nous pouvons modéliser ces traces et déterminer la vitesse de la 106 à 44 à 53 km/h au moment du premier contact. Nous ne savons pas modéliser ensuite la phase de "side swift" le glissement. Les logiciels ne savent pas le faire.

La vitesse entre les deux véhicules est inférieure à 10 km/h sans quoi il y aurait eu éjection de la personne.

On ne trouve pas de raison qui permette d'expliquer une dérive dissymétrique dans le freinage.

À signaler, les systèmes de signalement et d'éclairage du scooter fonctionnent parfaitement. Dès la mise en route du moteur, les phares s'allument !"


14h35 Nous posons le système "humain véhicule environnement".

Nous avons commencé par exploiter le potentiel d'indices. Nous avons cherché les interactions entre l'usager vulnérable, un véhicule et le sol. Il n'y a pas de lésions spécifiques à un choc avec un véhicule ou le sol. Pas de factures, des lésions ecchymotiques, avec un décollement jusqu'à l'os du membre inférieur gauche. Deux chaussures présentent des traces de terre et de frottement. Le casque n'a pas été retrouvé.

Le véhicule 106, les traces de matière rouge correspondaient à un mix de vernis et de peinture rouge, le carénage rouge latéral gauche correspond.

Le scooter latéral gauche présente des traces de couleur noire et des traces de couleur blanche. La trace blanche est une trace non différenciante de l'aile avant droite du véhicule, les reste du véhicule présentant un système de peinture différent. Les traces noires, correspondant au pare choc de la 106.

Sur le scooter, des traces sur le bloc du clignotant, correspondent bien à la peinture de l'aile avant droite de la 106.


14h28 Le scooter "Déclic"

Le scooter est conforme à son numéro de série, il appartient et acheté par Mlle Laëtitia Perrais, il est conforme à son origine et il est en parfait état, avec 3500 km.

Sur l'ensemble du côté latéral du scooter on observe des traces de frottement, sur la poignée d'accélérateur droite de la poignée de frein. Des traces de rippage sur la partie arrière droite.

Sur rapatrie gauche des traces de transfert de matières, une trace d'arrachement concentrique au niveau de la boite à air, un déformation du kick de démarrage, le levier de frein est cassé et manquant.

Si on s'intéresse à la partie arrière, la patte de renvoi de la béquille est déformée. Selon notre enquête la béquille centrale fonctionnait correctement avant l'accident.


14h20 La peugeot 106

Nous avons recherché les identifiants unitaires du véhicule, tout correspondait : cette voiture avait fait l'objet d'une plainte pour vol en novembre 2010. Le véhicule a eu trois propriétaires qui ont donné chacun des éléments relatifs à son histoire.

15 anomalies ont été relevées sur le véhicule, dépose du pare-choc avant et du bloc optique avant droit par les enquêteurs, les ceintures avaient été coupées précédemment, les freins arrières, les pneus étaient défaillants. Des essais ont été conduits à une vitesse de 45 km/h environ le véhicule répondait correctement, aucun problème de direction n'a été détecté.

Le déséquilibre de l'usure du freinage arrière n'a pas montré d'incidence sur le comportement routier du véhicule.

Les échanges de matière, on constate des traces de peinture rouge sur le pare-choc. L'avant dernière propriétaire avait fait des travaux de peinture avant sa revente. Le dernier propriétaire confirme la déformation de l'aile avant droite avant le vol.

Le véhicule a plus de 200 000 km avec de grosses lacunes de pneumatiques surtout.


14h12   Reprise de l'audience

Le président, Mr Depriester criminologue, vous avez procédé à une expertise en accidentologie, nous vous écoutons."

"Il fallait définir la séquence de contact entre les deux véhicules pour dire si l'accident est involontaire ou intentionnel." Il nous fallait également dire si l'accident pouvait être la cause de la mort."



12h05 L'audience est supendue et reprendra à 14h



11h20 Des questions à Tony Meilhon qui semble las

Le président : "Mr Meilhon nous avons vu toutes ces photos épouvantables…" …"Oui je regrette…" "Vous votre version c'est qu'après l'accident vous avez mis le corps de Laëtitia dans le coffre de la voiture…" "Oui" "Mais c'est en contradiction avec toutes les expertises…" " Si elle avait été en vie, il y aurait pas eu tout ce qui c'est passé en suite…"
"Pourquoi avoir voulu l'étrangler et lui porter des coups de coups de couteau…" " Dans ma folie je sais pas, il fallait que que je fasse croire…

Pour l'étranglement c'est possible, mais j'étais dans la folie, j'en ai aucun souvenir…


"Quand vous faites la nasse, le corps se situait où ?" "Dans la voiture dans un des conteneurs…" Le président : "des poubelles !"
"Pour constituer la nasse le grillage est fermé ça se fait avec un minimum de temps…" "Oui c'est du grillage à poules… le temps je sais pas…"

Dites nous les choses…" "Je vous dis les choses, j'ai décidé de vous dire la vérité…"
"La banquette, elle est enlevée le 19 au soir, elle est enlevée avant ?" "Elle est baissée, il y a les deux poubelles derrière avec les vêtements dessous…" "Que vous faites brûler ensuite?" "Oui" "Et celle du dessus c'est le corps…?" "Oui".

Question de Me De Oliveira : "Vous avez brûlé les vêtements de Laëtitia, les vôtres, le casque, les couteaux…" "Non un couteau". "Vous brûlez le couteau qui a servi à porter les coups ?" "Non" "Il est où ce couteau ?" "Dans l'évier de la cuisine." "Donc tous les enquêteurs sont passés à côté de ce couteau sans le voir." "Oui !"

"Qui met le corps de Laëtitia dans les poubelles…?" "Mr X" "On peut penser que dans la deuxième poubelle il y a le tronc de Laëtitia…" "Non c'est impossible ça aurait pas pu rentrer sans la voiture."

"Vous étiez déchainé au moment de la violence" "Non pas vraiment…" "Mais elle a dû vous supplier …" "Non elle était inconsciente." "Inconsciente ? Non les experts disent qu'il y a des traces de défense."

"Vous inventez une histoire pour vous disculper d'une certaine manière du milieu carcéral…" "Non j'ai décidé de dire la vérité

Le président lit une question d'un juré : "Vous dites que Mr X a mis le corps de Laëtitia dans la poubelle et dans l'étang de Briord…" Les parpaings étaient à l'avant, le grillage à l'avant, les membres dans une des deux poubelles…" "Le tronc n'était pas là."

L'avocate générale : "L'échange avec votre "complice" à Chéméré nécessite d'enlever la banquette arrière…" "Non elle était rabattue." Nicolas Bouvet dit qu'elle était absente." "Il a mal vu!"

Dans une 106 vous mettez deux poubelles, le tronc à côté, les parpaings, le grillage… ce n'est plus une 106 c'est un break !



Tony Meilhon tient à préciser : "Le tronc il y a un tissu blanc autour…" "Qu'on ne retrouve pas…" "C'est Mr X qui est parti avec."

"Le couteau vous nous dites que vous ne l'avez pas brûlé…" "Il est resté dans la maison." "Pourquoi avoir brûlé un couteau qui ne vous a pas servi… "Euh je voulais pas laisser de traces…"

"La hache, le merlin, elle sert à quoi  ?" "À couper du bois pour le feu." "Le sang sur les outils vous l'avez mis quand ?" "Au moment d'aller creuser le trou."

"La planche dont vous parlez…" Tony Meilhon bredouille :"Je sais plus j'ai mis le corps dessus.. je l'ai brûlée ensuite…"


11h13 Reprise de l'audience La suite du témoignage de Mr Erceau


Le président : "Y a t-il des questions à poser au témoin, les parties civiles…, la défense ?"
Mr Brahim : "Ya t-il eu des analyses de faites sur les nœuds ?" "Non" "Pouvez-vous nous dire s'ils ont pu être faits pas des personnes différentes…" "Non."


10H47 Suspension de l'audience


10h30 Le président fait préciser quelques détails et fait visionner les photos du corps

"Avez vous trouvé des traces de sang sur le lieu de l'accident ?" '"Non"
Sur le lieu Casse-Pot, vous dites que vous avez trouvé une zone très humide avec des traces de sang sur un meuble…" Oui des traces comme des gouttes projetées à une certaine vitesse, l'expert qui a travaillé sur le sujet vous dira, ce ne sont pas des écoulements."
"Dans le foyer, il y a un caddie juste à côté…" "Il sert à priori de temps en temps pour des brûlis… mais il ne contient pas les éléments que nous avons retrouvés, qui sont par terre dans le foyer."
"Le couteau que vous évoquez…" "Il est dans le feu."

Les parpaings…" "À Lavau c'est un parpaing d'angle, à Briord, c'est un parpaing creux, le grillage a été refermé en trois fois pour tenir les éléments du corps." "Le président : "À Briord, pardon, le ficelage… " "On peut parler de saucissonnage!"

Le président fait circuler des photos, le président demande de faire évacuer le public susceptible de pouvoir les voir, "elles sont terribles" ! Les experts et journalistes peuvent les voir avec les parties civiles et les jurés.

Tony Meilhon regarde par terre durant le visionnage… à la photo n° 30 il se frotte l'œil droit sans raison apparente... 

10h15 Le gendarme précise les détails des expertises

"Sur place à La Bernerie, les traces de choc, les analyses des polymères confirment les traces réciproques des deux véhicules.

Les traces de sang montrent qu'il s'agit bien de l'ADN de Laëtitia Perrais. Dans le feu, les traces d'hydrocarbures sont bien du gasoil, dans les restes de l'incendie, la scie à métaux est compatible avec les traces retrouvées sur le corps de Laëtitia.

À Casse-Pot nous retrouverons un morceau de grillage de volière comme celui qui a servi à rassembler les éléments du corps retrouvés. À l'arrière de la maison, nous retrouvons des traces de sang sur un merlin, qui correspond à celui de Laëtitia.

L'expertise du corps : nous trouvons dans la bouche un ADN prostatique qui correspond à celui de Mr Tony Meilhon.

Le tronc est fixé par une ficelle synthétique noire, identique à celle retrouvée devant la maison où résidait Mr Meilhon. Le tronc était fixé très fortement au parpaing, un seul morceau de ficelle, avec seulement deux nœuds. Après séchage, nous avons retrouvé bien sûr l'ADN de Laëtitia Perrais et aussi le profil génétique de Mr Meilhon."


10h00 Le témoignage du gendarme Erceau sur la recherche de co-criminalité

Le gendarme témoigne de la "scène de crime" : "Notre sentiment, s'il y a eu acciden,t ça n'a pas été violent."
"Le lendemain le 20, nous nous rendons au lieu dit Casse-Pot." Nous constatons qu'un véhicule C25 semble servir de décharge dans laquelle nous trouvons des élément du véhicule 106.

Dans la maison, nous trouvons une arme, des munitions et un couteau.


"Dans le hangar nous trouvons des traces humides à la place du véhicule 106. Dans le fond, sur le buffet nous trouvons des petites traces noirâtres, comme des projections de sang, dans le jardin ,dans un foyer nous trouvons divers morceaux d'outils, rivets, attaches, accroches de sous vêtements… le foyer sent fortement l'hydrocarbure…"

Le 1er février 2011 au lieu dit le Trou Bleu à Lavau, les plongeurs remontent une tête des membres, nous pensons immédiatement avoir retrouvé le corps de Laëtitia. Dans le second étang nous retrouvons un téléphone.

À l'étang de Briord nous retrouvons le tronc du corps.

Voici les sites sur lesquels nous avons été amenés à mener des expertises."

9h45 Tony Meilhon pose sa première question

Le président : "Levez vous Mr Meilhon, vous avez entendu le témoin qui dit qu'il n'y aucune trace de sang à La Bernerie, après la collision vous nous dites avoir mis Laëtitia dans le coffre, comment expliquez-vous qu'on trouve du sang sur la banquette et sur la plage arrière…"

Je sais pas moi, j'avais du sang sur les mains…


"C'est normal !" Le président, ce sont des grandes traces " "Non ajoute la gendarme, quelques centimètres."

Me De Oliveira : "Avez vous trouvé un couteau qui trempait dans l'évier?" "Je ne peux pas répondre, j'ai travaillé sur le véhicule."

L'avocate générale : "Les traces dans le coffre avaient été lavées ?" "Les traces sont des traces de coulures du sang."
Les traces de la collision…" "Pour moi les traces laissent à penser que la collision n'est pas violente, ce sont essentiellement des traces de glissement, carrosseries, rippage, traces de pneumatique…" "Pas de trace de percussion."

Me Brahim : "Les traces peuvent elles être celles d'un choc léger ?" "Oui c'est possible."

Question posée par Tony Meilhon : "Y avait il des traces d'Hydrocarbure ?" Réponse gendarme : "Je n'ai pas fait de recherches dans ce sens, le coffre était très humide, il y avait beaucoup de traces de sang."



9h35 L'examen des photos des lieux et des véhicules

Le président : "Avez vous trouvé des traces de sang sur les lieux ?" "Non." Une goutte n'aurait pas pu vous échapper ?" "Il faisait très beau. Avec mon collègue, non, c'est impossible."
"Vous faites des prélèvements sur les véhicules…" "Oui, nous relevons des empreintes très nettes sur le toit de la voiture." "Oui ce sont celles de Laëtitia, les témoignages confirmeront qu'on l'a vue la main posée sur le toit au cours de la soirée."

Le président fait circuler des photos des véhicules aux parties civiles que nous ne pouvons pas voir.

Le président : "Cette voiture était dans le hangar, vous n'avez pas fait de constat de traces de sang dans le hangar"" non le véhicule en a été extrait pour faire les expertises à l'intérieur rapidement."

Pendant le visionnage des photos, Tony Meilhon se tient la tête penchée de côté, comme pour voir sans regarder. Ou la baisse.

9h15 L'audience reprend avec l'audition des techniciens intervenus dans ce dossier

Premier témoin, Mme Paul, gendarme technicien de l'identification criminelle : " Le mercredi 19 janvier 2011. Je me rends sur les lieux j'attends que le maître chien ait pris ses marques pour commencer mon travail. Nous matérialisons les indices, des traces de pneumatiques sur la chaussée, de traces de rippages sur le bas-côté, des morceaux de plastique. Le scooter est couché sur le côté droit en allant vers le domicile. Il présente des traces de choc, côté droit on remarque  une rayure sur la totalité de la carrosserie, dans le coffre, on trouve, les papiers, une paire de gants avec l'étiquette du prix, 7,20 € !

Le 20 janvier, je me transporte sur les lieux d'une future interpellation, nous arrivons juste après l'interpellation du GIGN à 6h30, quand j'arrive, on me demande de faire un relevé d'empreintes sur la personne sans connaissance pour vérifier l'identité de la personne.

Dans la cour, il y a un véhicule C25 avec à l'intérieur, la plage arrière d'une 206", le président reprend : "106", "excusez moi !" "À l'intérieur encore une banquette arrière de 106 présentant des traces de sang rougeâtres."

Dans la 106 nous trouvons des traces de sang abondantes, les ceintures de sécurité sont coupées et nouées. À l'extérieur, on trouve des traces de peinture bleue sur l'aile avant droite. Les éléments sont mis sous scellés pour la suite de l'enquête."


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