Procès de Tony Meilhon à Nantes : le récit du deuxième jour d'audience

Le procès de Tony Meilhon, âgé de 33 ans, a débuté mercredi aux Assises de la Loire-Atlantique à Nantes. Il est accusé d'avoir enlevé et tué Laetitia Perrais en janvier 2011 avant d'en démembrer le corps et d'en dissimuler les morceaux dans deux plans d'eau. 

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Voici le résumé ante-chronologique de cette deuxième journée d'audience.

17h35 L'audience est suspendue et reprendra demain vendredi à 9h


17h20 Le témoignage de Loïc Guillard co-détenu de Tony Meilhon

"Vous avez eu une histoire d'argent avec Tony Meilhon" demande le président ? "Oui, j'ai avancé de l'argent à quelqu'un qui lui en devait" "Vous l'avez connu en prison Tony Meilhon" ? "Oui". "Et cet argent" ? "Je l'ai jamais revu" dit le témoin en riant" ! "300 euros quand même" ajoute le président dubitatif...

"Cette somme Mr Meilhon c'était pourquoi" ? "Du matériel que j'avais cantiné, hifi etc, que je voulais vendre à ma sortie".

Me Ben Brahim : "vous avez parfois vu Tony Meilhon violent" ? "Non jamais. En tous cas pas devant moi".


17h Le président donne la parole à Tony Meilhon

Il veut revenir sur l'accusation de viol, il s'emporte : "c'est pas possible, je connais le sort des violeurs en prison, moi même je leur fais subir des atrocités"...
"Elle dit qu'elle se fait violer le 24, mais elle crie pas, elle se débat pas, je reviens le 26 elle m'ouvre la porte... On est allés en discothèque, y avait que des blacks, le mec lui a mis la main sur les hanches je suis sûr qu'ils se connaissaient, ils me sont tombés dessus, roué de coups. Je suis sorti pour revenir calibré ! Un p38". Le président étonné : "ah oui" ! "Ben oui de nos jours tout le monde a une arme" ! "Heureusement que non" s'exclame le président !


16h50 Les questions des parties civiles

Me De Oliveira : "comment estimez-vous le comportement de Mr Meilhon, il y a eu des jours heureux avec lui ? Mais il vous a violée" ? "Je suis devenue sa chose, je ne savais pas qu'elle avait été sa vie avant, il avait 30 ans, moi aussi". "Un jour il a pas réussi à éjaculer il est entré dans une colère féroce, il avait besoin de violence dans ses rapports sexuels".


16h02 Le témoignage de Celine, ancienne compagne de Tony Meilhon

"J'ai fait la connaissance de Tony à sa sortie de prison en 2010. Je cherchais à rencontrer quelqu'un, refaire ma vie, j'avais déjà un enfant, pendant deux mois tout allait bien. Il cachait bien son jeu". "Et ensuite" ? demande le président. "Ensuite il a commencé à boire, à consommer de la drogue, à faire des trafics, il insultait mes collègues, les traitait de salopes. On s'est séparés en juin à la suite de violences dans ma voiture".
"Il parlait de sa mère" ? "Oui tout le temps, il n'avait jamais accepté qu'elle ait refait sa vie, il m'a dit un jour : J'aurais dû la tuer"

"Mais vous êtes partis en vacances par la suite" ? "Oui en août". Le président : "à Lacanau, vous étiez accrochée" ? "Je voulais lui montrer qu'une vie normale c'était possible..."
"C'est quelqu'un de jaloux, de maladif, un jour quand je retrouvais une copine qui m'a dit comment tu vas ma chérie, il a pété les plombs nous traitant de gouines".

Le président : "il vous a violée" ? "Oui, il m'a prise de force c'était le 26 décembre 2010, mon fils était dans la chambre à côté, je ne pouvais pas faire de bruit..." "Il m'a menacée, j'ai senti la mort passer sur moi si je ne partais pas, je suis partie avec mon petit au commissariat". (ndlr l'enfant a 6 ans aujourd'hui). Le président : qu'est devenue cette plainte ? "Je ne sais pas" ! Le président marque sa surprise.


16h02 Questions des parties civiles à Justine

Me De Oliveira : "Y a t-il des moments ou Mr Meilhon avait des exigences en termes de sexualité" ? "Non je ne dirai rien". L'avocate revient à la charge, "confondait-il sexualité avec violence" ? "On peut le dire comme ça" !

Me Ben Brahim : "vous dites que Tony Meilhon vous adresse des courriers négatifs ? Ici nous n'avons que des courriers positifs". Avec aplomb : "Si vous ne voulez voir que le bon côté des choses" ! "Où sont ces courriers" ? "Si vous voulez je fais des photocopies". "Pourquoi ne les avons nous pas" ? Je les ai pas communiqués aux services sociaux". Me Ben Brahim : "Tony Meilhon peut-il nous dire comment il écrit à son fils" ? "Oui c'est vrai qu'un jour j'ai dit en le voyant sur une photo en pull rose que c'était un truc de pédé (sic), mais non, je l'encourage à l'école" !


15h47 Le témoignage de Justine une ancienne compagne et mère d'un enfant de Tony Meilhon

La jeune femme répond d'une voix ferme et assurée : "On a vécu ensemble deux mois, c'est une personne à qui il ne faut pas dire non, qui entre dans des colères folles". Le président : "Il a été violent avec vous ?"  "Non". "Dans la sexualité" ? "J'en dirai pas plus" ! "On doit entendre que oui" ? "J'en dirai pas plus" !

"Vous avez continué à voir Tony Meilhon en prison" ? "Oui trois fois par semaine. Il y a eu des altercations parfois violentes". "Vous avez eu un enfant" ? "Oui un bébé parloir, il a 9 ans". Le président : "il s'appelle Tony également". "Oui mais porte mon nom de femme. Tony Meilhon l'a reconnu plus tard".
Le président : "Que sait l'enfant de son père" ? "Tout. Tout est c'est lui qui sait ! Au parc il y a quelques temps il m'a dit, tu sais maman, je sais que papa il a tué et découpé une femme"!

Le président, "c'est un enfant que vous avez désiré" "Oui, au parloir c'est pas facile c'est pas comme à la maison !"

"Tony Meilhon vous écrit, lui écrit" ? "Au début oui, ça allait, et puis, comme je voyais bien qu'il ne l'encourageait même pas à l'école ça a commencé à aller de travers. Il m'a fait des menaces".

"Tony Meilhon avait-il des déviances sexuelles" ? "Non, mais je m'étalerai pas sur le sujet".

L'intéressé regarde Justine en hochant la tête.


15h30 Le témoignage de Ludovic Meilhon, le frère ainé


Le président : "comment c'était avec votre frère" ? "C'était froid, la guerre tout le temps"! Le président : "froid et guère c'est pas pareil"! "On pouvait rien lui dire, à chaque refus c'était pétage de plombs dans tous les sens". Même dans les trafics ? "Oui".

"Votre sœur dit quand est arrivé Charlie Benbella, "ils ont été poussés dehors, alors les conneries ont commencé... " "Oui si on veut".

Le président : "vous avez partagé la même cellule" ? "Oui mais là aussi ça n'allait pas non plus, il a fallu que je change de prison" !


15h05 Questions des parties civiles, Tony Meilhon pardonne sa mère

Me De Oliveira, "une des sœurs de Tony affirme que son frère lui a dit qu'un jour il a trouvé son beau-père en train de se masturber devant une vidéo pornographique". Cri d'effroi de Mme Benbella ! "Oh non, impossible, mon mari n'est pas comme ça" ! Elle se tourne vers son fils, "entièrement faux" en baissant les bras de lassitude. Tony ne cille pas.

Me Ben Brahim : "comment avez vous eu 3 enfants avec ce mari alcoolique" ? "J'avais pas le choix, dès qu'il y en avait un qui allait à l'école, il en fallait un autre. Pour pas que je m'ennuie ! Il m'a retiré la pillule".
"Vous dites que le psychologue vous a demandé d'abandonner Tony, dans une autre déposition vous ajoutiez, ou que je renonce à refaire ma vie. "Je me souviens pas". Mais de toute façon je pouvais pas rester comme ça, il fallait bien que je refasse ma vie, j'étais seule..."

"Tony m'a toujours reproché d'avoir refait ma vie". J'ai eu des coups durs avec mes filles aussi. Leur beau-père mettait son grain de sel, alors ça n'allait pas. Il disait t'as rien a me dire, t'es pas mon père" !

Me Ben Brahim : "L'une de vos filles dit : lors de mes visites au domicile, je remarquais que Mr Benbella faisait tout pour provoquer Tony à l'insu de maman". Dans un sanglot, "on a tout fait pour Tony on lui a acheté une mobylette pour qu'il en aille en apprentissage... il est resté 3 mois".

"Mr Benbellal est un beau-père exemplaire selon vous, mais on les a quand même retrouvés ivres ensemble". "C'est vrai, ils ont collé le bazar sur la place de Couëron, le maire a fait hospitaliser Tony..."

Votre fils nous a dit qu'à 9 ans vous l'avez mis à la porte en pointant une arme sur sa tempe. "Pas du tout, l'arme il me l'a mise là" , elle montre sa joue, "je sais pas, je l'ai suppliée de me lâcher moi sa petite sœur..."

Tony Meilhon intervient, s'adressant à sa mère : "je veux simplement te dire que je te pardonne et que je t'aime et qu'un jour tu seras dans la capacité de me pardonner ou de revenir me parler".

14h48 Des injures et des reproches sur fond de jalousie


Le président : "que vous a dit Tony quand il a été incarcéré après sa condamnation en Assises, il m'a traitée de salope, de pute". Le président : "vous alliez le voir en prison" ? "Non c'était de l'intérieur"... "on peut le dire c'était par téléphone" ajoute le président, "que vous a t-il dit d'autre" ? Des larmes, une hésitation... "que j'aurais dû me faire avorter la première fois" !

"Il était jaloux de moi, jaloux de son frère, il disait que j'en faisais plus que pour les autres, alors que c'était le contraire"...

Tony Meilhon se cache le visage dans les mains.

Pourquoi avez voulu vous porter partie civile, c'est peu commun une mère contre son fils ? "Je n'en pouvais plus d'entendre le nom de mes enfants, de mes petits enfants cité partout dans les journaux, des émissions à la télé, du harcèlement des médias". Le président : "on vous a proposé d'acheter des photos de Tony" ? Oui non, enfin je l'ai donnée mais en fait c'était pas moi" !

Si vous deviez dire quelque chose à votre fils ? Tony Meilhon se redresse, "qu'il a gâché des vies, que je comprends pas comment s'en est arrivé là, on l'a assez dit, on l'a assez crié, Tony devenait, enfin la prison n'a rien fait pour l'arranger, il devenait de plus en plus méchant... enfin voilà quoi". Elle pleure douloureusement.

14h15 La vie difficile de la mère de Tony Meilhon

Jocelyne Benbella Coignard, employée de mairie, 58 ans, entendue à titre de renseignement, mère de Tony Meilhon, essuie une larme et s'exprime avec beaucoup d'émotion. Tony a souffert d'un manque de père, son père était un homme violent, alcoolique, il courait avec d'autres femmes, j'ai dû fuir cette situation. Il a abusé d'une de ses filles. Un jour mes filles m'ont dit ce n'est plus possible de vivre avec lui, j'ai pris deux valises on est partis à Tours, je voulais les placer. Avec mon 4ème enfant, Tony, j'y arrivais pas, il donnait des coups de pied, s'enfermait dans les placard. Je suis allé voir un psychologue aux Dervallières, il m'a dit que si je n'arrivais à rien avec lui, il fallait le mettre à la Dass..." Elle pleure. "Je l'ai pas fait, j'aurais dû. Ensuite Tony à voulu abuser de sa propre sœur, je voulais pas revivre ça comme avec mon propre père... dont j'ai eu un enfant... J'ai voulu refaire ma vie. J'ai divorcé, j'ai demandé aux ainés quand j'ai rencontré un nouveau compagnon s'ils acceptaient que je refasse ma vie. Ils m'ont dit oui. Sauf Tony qui était petit..."

"Le père a été déchu de ses droits, le divorce prononcé d'office". Le président, "Tony avait quel âge quand vous avez rencontré Mr Benbellal" ? "Il avait 7 ans, au début ça allait bien, et puis, ça s'est dégradé, il aurait fallu que je me remarie pas". Le président : "au collège comment ça s'est passé" ? "Mal de plus en plus". C'est vous qui avez demandé le placement ? "Non". "Qu'est-ce qui n'allait pas" ? "Tony était violent avec les élèves, au collège puis au foyer de La Montagne".

À Moisson nouvelle ça se passait bien, des fois il voulait pas y aller, on allait le conduire en voiture". Le président : "pourtant il a été mis en examen pour vol de voiture". "Je me souviens pas", "vraiment" ? "Ah oui c'était à la fin, mais il était pas tout seul" !

"Et que disait ou faisait Mr Benbella", "rien au début tout allait bien", "enfin dit vivement le président, "il y a eu des histoires d'alcool" ? "...euh non..." "enfin Tony a été hospitalisé d'office à la suite d'une alcoolisation avec Mr Benbellal" ajoute le président, "enfin oui en fait...". La mère de Tony Meilhon répond brièvement, des réponses courtes. Et puis les larmes reviennent quand le président lui demande quand lors des discussions avec Tony, devenu adulte, elle a essayé de l'aider. "Je lui ai trouvé un appartement, j'allais le vois dès que je pouvais, parce que je travaillais. En prison aussi".

Tony Meilhon reste prostré, au mieux la tête dans les mains en regardant ailleurs, le plus souvent la tête complètement penchée, ses cheveux noirs tirés en arrière laissent apparaître une calvitie...


14h10 reprise de l'audience


Le président reprend l'examen de la vie de Tony Meilhon avec des témoins comme la famille ou ses anciennes compagnes


12h08 suspension de l'audience jusqu'à 14h



12h Tony Meilhon et la prison

Me Brahim : "Qu'avez vous appris en prison" ? "La prison on y apprend ce qu'on veut, y a une bibliothèque, mais y a aussi les gens de la vraie vie... La prison c'est pas bon pour tout".


11h50 Questions de l'avocate générale

Un témoin et visiblement votre ami dit que vous êtes hyper violent, hyper réactif, hyper nerveux, hyper tout, est-ce que ça correspond à votre personnalité" ? "Je fais pas les choses à moitié, quand on enfonce un clou, pourquoi donner plusieurs coups de marteau quand on peut le faire en deux" !

"Un co-détenu dit de vous : il me disait qu'il pourrait faire disparaître un cadavre". "on dit beaucoup de choses en prison et pas forcément des vérités".

"Un autre témoin, il est violent avec les faibles, pour moi c'est un manipulateur". Tony Meilhon : "Je vois pas pourquoi il dit ça, quand il y a un conflit il faut se battre, je voudrais une confrontation avec lui". L'avocate générale élude la demande et reprend, "Vous avez conscience que vous faites peur aux autres ? "Oui maintenant je le vois. Quand on est ami avec moi je suis ami, quand on est violent je suis violent".


11h45 Me De Oliveira

"Mr Meilhon, on a l'impression que vous ne concevez les rapports aux femmes que dans un contexte de violence morale et physique" ? "Je comprends pas bien..." "Une de vos compagnes évoque des comportements érotiques accompagnés de propos orduriers, est-ce que dans les relations sexuelles que vous avez avec les femmes, est-ce que la violence qui accompagne l'acte apporte de l'excitation sexuelle pour vous ?" "Non je suis pas un pervers à ce point là !"


11h40 Tony Meilhon et les stupéfiants

"Je commence par une bière, du whisky, 15 ou 20 joints par jour, 2 grammes de cocaïne par jour au moins et quand je sature je prenais de l'héro pour faire baisser..."


11h22 reprise de l'audience

Questions des parties civiles

Benoît Pocquet avocat de Franck Perrais : pourquoi ne pas avoir fait appel de la décision de votre condamnation en cour d'assises pour le viol d'un détenu alors que vous clamiez votre innocence ? "Je savais pas comment réagir je voulais pas prendre plus".
"Vous avez même dit : ce n'est pas moi, parce que si ça avait été moi j'aurais fait pire". Tony Meilhon : "Oui j'ai dit ça, et j'aurais fait pire, parce que des mecs comme ça c'est pas normal" !

"Vous dites avec les femmes j'ai l'avantage physiquement, ça veut dire que vous ne concevez votre relation que dans la violence physique" ? "Tony Meilhon: "Non avec mes compagnes il y a eu parfois des violences verbales mais pas de violences physiques. Sauf avec une avec qui ça allait vraiment mal, elle me griffait... cherchait le contact violent".

Comment considérez-vous le fait que vous avez essayé de vous faire passer pour suicidaire. "C'est totalement involontaire à la base, il fallait que je minimise, j'avais vu des reportages à la télé, je suis encore dans l'espoir d'abolition (du discernement ndlr), tout ça est ignoble, insupportable, j'avais du mal à admettre l'horreur. Être considéré comme un monstre..."


10h55 l'audience est suspendue un quart d'heure


10h50 Tony Meilhon est père d'un petit garçon de 9 ans

Le président : "vous avez toujours des relations avec lui ?"  "Il va avoir 9 ans le 15 octobre, je reçois deux lettres par an"."Il est placé ? "Oui, je reçois deux lettres de lui, on me dit même pas comment ça va à l'école...alors j'ai écrit à sa mère pour lui faire lire mes lettres, j'ai reçu des menaces du conseil général..."


10h30 La vie au lieu-dit Le Cassepot

Le président : vous vivez de ferrailles, de menus travaux dans une agence d'intérim... vous consommez de la cocaïne... "Ben oui de nos jours y en a partout" Mais ça coûte de l'argent... "...silence...". On en trouve facilement comme ça ? "Je vous dirai pas comment". Il y a un kébab... "Non c'est pas là". Je ne vous dirai rien la dessus..."
Vous consommez de l'alcool, des stupéfiants, quelques jours avant les faits qui vont nous occuper vous participez à des cambriolages, "Non j'ai pas participé à des cambriolages". Oui mais dans le hangar on retrouve même des croquettes de chien braquées dans un cabinet vétérinaire... "Non c'était dans le hangar chez mon cousin, mais c'était pas moi. Je m'en expliquerai.

Tony Meilhon reprend la conversation.
"On ne dit jamais que j'ai sauvé des gens de la mort en prison. Un épileptique par exemple. On ne retient que le négatif, jamais ce que j'ai fait de bien". Intervention de Me Benbrahim, "mon client doit aussi pouvoir évoquer les aspects positifs de sa vie". "Je ne conteste pas et je l'écoute" répond le président Pannetier bienveillant. Mais la conversation repart sur des faits de violences... "Ça tourne toujours contre moi" ajoute Tony Meillhon.


10h25 Violences avec sa belle sœur

"En sortant de prison, je suis allé chez mon frère, j'avais laissé de l'argent chez eux, un scooter neuf pour pas que mon frère se déplace en voiture alors qu'il avait pas le permis. Je l'ai retrouvé rayé de partout avec des pneus lisses et les rétro cassés. Les 7000 euros je les ai pas récupérés". Vous avez été violent avec votre belle sœur... "non, elle est pas nette non plus, elle s'est dit si je porte plainte pour violence, il va retourner en prison..."


10h15 Vous avez eu une altercation avec votre compagne au parloir ?

"Elle me traitait de tous les noms, physiquement elle faisait pas le poids, on s'est affrontés, pour se défendre elle est allée au commissariat... Les femmes utilisent la tentative de viol comme arme de destruction massive". "Mais, dit le président, cette personne est souvent venue au parloir, même avec votre mère, et elles disent que vous étiez souvent violent... "J'avais de bonne raisons, je me sentais trahi, sans produits stupéfiants..." Il fallait vous approvisionner en chit : "Ils ronchonnaient pas pour toucher l'argent, il m'ont ruiné".


9h55 Brève sortie de prison en 2003

"En prison, j'ai, des fois, eu des visites, ma mère une fois, ma copine est partie sur Paris." "Vous avez une nouvelle amie, mais vous restez 3 mois dehors": "J'ai travaillé dans la rénovation de voitures, pendant ma cavale de 1999, j'avais des dettes de jeux, je suis retombé sur les personnes, qui m'ont réclamé l'argent, je leur dit oui oui, j'avais pas l'intention de le faire, j'ai esquivé. Mais ils ont insisté et m'ont fourni une arme alors comme j'avais une moto, j'ai fait une tentative de braquage, une deuxième, puis une autre".

Ensuite, vous êtes passé aux bureaux de Poste... "À Héric oui." Qu'est-ce qui s'est passé, c'est très violent avec un client : "Je l'avais pas vu, il m'a sauté dessus, il a pris un coup de crosse". Les images démontrent que vous l'avez jeté à terre, que vous le frappez violemment, " Les enquêteurs ils ont mis les images qui les arrangent". "Pour cette victime là j'ai de la compassion".

Le président :" à Saint-Étienne-de-Montluc vous avez directement agressé la caissière de la station service... "Je venais de rater deux braquages, j'étais énervé, fallait que je réussisse". C'était une femme dans la cinquantaine, elle aurait pu vous remettre la caisse... "Oui mais j'étais énervé, je regrette, cette violence sur ces personnes j'ai des remords..."

"Vous êtes condamné à nouveau, vous avez eu une permission d'une demi journée, "c'était pour voir mon fils" et vous prenez la fuite. "Oui pendant 3 mois. J'avais trop la pression, ma copine m'a  annoncé brutalement qu'elle couchait avec un autre et qu'elle me quittait, Il y avait le bébé tout ça. Encore une fois rien ne se passait comme il aurait fallu, comme toujours dans ma vie".


9h45 Retour à la case prison en 1999

"Au début on m'a enfermé à 5 avec des violeurs, je leur ai mis des fessées..." Vous étiez incarcéré pour cette affaire de mœurs... Oui j'étais considéré comme un violeur et je clamais mon innocence, mais personne ne me croyait, alors j'étais le pointeur, il fallait bien que je me défende... Y avait des bastons. Ensuite, je leur dis que ben oui le mec c'était un violeur et que je lui avait mis un balai dans le cul (sic), à partir de ce moment là il m'ont tous dit, ah oui t'as eu raison mec, et j'ai eu la paix". 


9h35 Amour travail et stabilité

Tony Meilhon : "j'ai décidé de changer de vie, j'ai trouvé un appart, une copine, j'ai trouvé un travail". Le président : "comme agent de sécurité" : "Oui avec un berger allemand dans des centres commerciaux". "Vous avez travaillé au centre commercial Atlantis, votre employeur ne dit rien de vous. Cette période a duré 22 mois pourquoi ça a changé  brutalement ?"  "J'ai été convoqué chez le juge qui m'a dit que j'avais intérêt à me tenir à carreau". "Ça m'a pas plu". Votre amie dit de vous que vous étiez quelqu'un qui s'était calmé, alcool, travail régulier. Et puis vous êtes retourné vers vos "amis" pour des vols de voitures". "Oui je surveillais des parkings, je volais des voitures pour revendre des pièces".


9h30 Le président évoque la sexualité en prison

"Arrive un détenu accusé de viol sur sa sœur dans votre cellule".  "D'emblée je lui ai mis une tarte, je supporte pas ça. Un pointeur dans ma cellule c'était pas possible". Et vous l'avez contraint à vous masturber, "oui oui", à pratiquer une fellation... "oui oui", mais je suis pas un violeur, en prison, un pointeur c'est impossible, et je suis pas homosexuel". Vous serez condamné par la Cour d'Assises à 5 ans d'emprisonnement. "Oui je l'ai mal vécu".


9h11 La Cour fait son entrée, le président Pannetier reprend l'examen du parcours de vie de Tony Meilhon

Vous avez commencé par des vols de cyclomoteurs, des Fiesta, c'était des voitures faciles à voler les Ford Fiesta ? Pas de réponse. Au même moment vous commettez vos premières violences. "J'ai balancé un outil oui" Résultat une incapacité de travail de 14 jours pour la personne qui l'a reçu... "ben oui c'était un outil lourd" !

Le président : "19 avril 1996, 1ère incarcération, c'était comment la prison ?" "C'était comme au foyer la liberté en moins... J'y ai retrouvé des gens du foyer ou que je connaissais de la rue. J'ai peut-être rencontré un psy, j'étais dans la démarche du contre tout, les psys, les éducateurs tout ça".
"Vous avez vu un éducateur pour la mise à l'épreuve à la sortie..." "Oui oui, il était un peu gentil l'éducateur, enfin voilà quoi, je vois pas quoi..." Vous étiez toujours dans le ressenti contre votre mère et votre beau-père, l'éducateur rapporte vos propos, je vais leur faire la peau... l'éducateur ajoutait : Tony Meilhon reste dans un rapport d'attachement à sa mère... " Il voyait pas ce qui se passait réellement, la cause de tous mes ennuis, mes premiers actes de violence et de délinquance ont commencé à son arrivée".
"Ma mère était toujours distante avec moi quand il était là. Quand il était pas là, elle était gentille avec moi. Un jour, j'étais à la rue, j'étais sale, j'avais faim, je voulais rentrer, ma mère m'a dit dégage, j'ai braqué mon pistolet sur ma tempe et ça a été comme un soulagement. En même temps j'ai vu dans son regard, qu'elle se disait qu'il le fasse enfin, qu'on en soit débarrassé... alors j'ai rangé l'arme et je suis reparti. Humilié".


9h08 ouverture de la deuxième journée d'audience aux Assises de la Loire-Atlantique

Encadré par les policiers du RAID (toujours masqués), Tony Meilhon entre dans le box des accusés.
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