L'été est là, Yalta Club aussi ! Sorti le 24 juin, le premier album de ce collectif nantais a fait monter la température d'un coup d'un seul. Rangez les polaires, sortez les couleurs et la bonne humeur, prêts ? Rencontre !
Allez voir Yalta Club en concert et vous comprendrez ! Même en plein hiver, par des températures largement en dessous de zéro, dans un sombre hangar posé le long de la Loire, ce collectif bigarré né à Nantes peut vous faire regretter vos petits excès, oui là et là, attrapés à la volée d'une soirée pot-au-feu ou d'un week-end raclette. C'est la marque Yalta CLub : une musique qui vous oblige à tomber la veste et remuer le popotin...
Trois... Deux... Un... Yalta Club c'est ça !
Oui Yalta Club illumine la scène nantaise de sa pop décomplexée et joyeuse, ouverte à 360° sur le monde et ses musiques. Un brin folk, un poil rock, un chouilla pop, un zeste caribéen, Yalta Club aime les mélanges. Et les instruments ! Ukulele, trompette, tuba, mélodica, harmonica, guitare, basse, percussions... se partagent la scène et les petites mains des six musiciens, Geff, Corinna, Erwan, Tom, Nico, Seb, que certains d'entre vous ont peut-être connus dans une autre vie sous le nom de Stoned Popes.
Bon, c'est bien beau mais en live ça donne quoi Yalta Club ? Ah oui tiens ça donne quoi ? Don't move, sur scène, ça donne ça...
Entre deux concerts, Geff, le chanteur, a accepté de répondre à nos questions...
Votre nom et la pochette de votre premier album nous renvoient à la conférence de Yalta qui en février 1945 décida du nouvel ordre mondial avant même la fin de la guerre. Pourquoi ce nom de Yalta Club ? Vous menez une guerre ? Vous ambitionnez de vous partager le monde ?
Geff. Rassurez-vous nous sommes un groupe pacifiste ! Pas de partage du monde prévu entre nous, juste un partage de bonnes vibrations avec le public… Le nom Yalta Club vient du fait qu’on joue beaucoup sur le contraste entre des musiques souvent positives, joyeuses, et des textes plus sombres, parfois assez cyniques… Yalta étant à la fois la ville du partage du Monde et une plage de la Mer Noire, on retrouve cette ambivalence entre le soleil et le poids de l’Histoire. Et Yalta, c’est aussi une invitation à voyager !Une musique joyeuse, une présence scénique débridée, un look vintage coloré mais un nom et surtout des textes qui tendent vers un peu plus de gravité, des "textes conscients du monde" précise votre dossier de presse. Vous avez un ou des messages à faire passer ? Rassurez-nous, vous n'allez pas nous faire la morale ?
Geff. Pas de panique, aucune envie de faire la morale à qui que ce soit ! On se sent concernés par le monde qui nous entoure, donc forcément ça se retrouve dans nos textes - même s’il y a aussi des textes très légers dans l’album. On aborde des grands thèmes de société comme la crise environnementale, financière etc., mais l’idée est de nous situer nous en tant qu’individus par rapport à ces sujets, et non pas d’envoyer un message moralisateur…
Vous occupez la scène un peu comme on occuperait une barricade, dans un joyeux foutoir organisé, avec mots d'ordres scandés au porte voix, sifflets de gendarmes, cocktails de bonne humeur, chorégraphies générales... D'où vous vient cette énergie et avez-vous des limites ?
Geff. Notre énergie vient du fait qu’on est un groupe d’amis avant d’être un groupe de musique. On a une vraie cohésion qui se traduit en une vraie explosion dès qu’on est ensemble en studio ou sur scène. Au quotidien on n’est pas forcément des piles électriques comme on l’est en concert. Il faut à la fois que cette énergie soit spontanée, et savoir la canaliser pour tous tirer tous dans le même sens. Mais pas de limites particulières, si on le sent, on le fait !Parmi ces quatre slogans de Mai 68, lequel choisiriez-vous pour le groupe et pourquoi ? 1 L'économie est blessée, qu'elle crève, 2 On ne revendique rien, on prend, 3 Soyez réaliste, demanderez l'impossible, 4 Faites l'amour et recommencez.
Geff. La discussion va prendre un peu de temps dans le groupe pour choisir la réponse ! Mais spontanément, « Faites l’amour et recommencez », on est dans une phase très love depuis la sortie de l’album !Vous vous appeliez initialement et pendant quelques années les Stoned Popes. Ca fait définitivement partie d'une autre vie ou il en reste quelque chose?
Geff. Il en reste bien sûr quelque chose, ce sont les fondations de ce qu’est le Yalta Club aujourd’hui, même si ce sont deux groupes différents... Mais on ne renie rien de cette période sans laquelle le Yalta Club n'existerait pas.Difficile de classer votre musique (d'ailleurs le faut-il?) tant les influences sont, on le sent, nombreuses. Tout de même, comment la décririez-vous et quelles en seraient ses principales références ?
Geff. C’est avant tout de la Pop, au sens premier du terme, à savoir une musique qu’on espère accrocheuse dès la première écoute, et dans laquelle la mélodie est primordiale !Sinon les ingrédients qui nous caractérisent sont des harmonies de voix très présentes, et des arrangements très funs… Pêle-mêle, les principales références sont des groupes comme Cake, Pavement, Calexico, les Kinks, les Beatles, les Pixies, les Local Natives, et en France, les Innocents et les Little Rabbits… Bref, beaucoup d’influences !