Ce n'est pas une boutique comme les autres, ce n'est pas non plus une galerie comme les autres, c'est Art Me!, un concept original imaginé par le Nantais Brice Peter voici quelques mois. Objectif : rendre l'art accessible à tous ou presque. Rencontre...
Il y avait YellowCorner pour la photographie, il y aura désormais Art Me! pour la peinture. Plus proche finalement du bouquiniste ou du disquaire que de la galerie classique, Art Me! propose dans un espace restreint un grand nombre d'oeuvres originales signées d'artistes essentiellement locaux, des oeuvres en libre-service, sagement rangées dans les bacs en attendant de taper dans l'oeil d'un amateur de passage.
Ici, non seulement on peut regarder mais on peu aussi toucher (délicatement!), sentir, coller son nez sur les oeuvres et bien entendu repartir avec l'une d'entre elles sous le bras. Côté prix, impossible de se ruiner, tout commence à 65 euros et se termine à 325 euros.
La façade du lieu situé rue de la Barillerie est discrète, comme le propriétaire, Brice Peter, qui préfère mettre en avant les artistes qu'il accueille plutôt que son travail de...
Comment dit-on d'ailleurs... galeriste ? Commerçant ? Découvreur de talent ?
Brice Peter. Même si je tente de changer les codes de la vente d’art (désacralisation du rapport aux œuvres par le côté libre-service qui s’apparente au disquaire), je reste bien galeriste, dans le sens où je me dois de découvrir, sélectionner et promouvoir mes artistes.
En quelques mots, pouvez-vous nous expliquer votre parcours ?
B.P. Dans mon cursus j’ai eu la chance d’être un « bon en Maths » et malgré mon penchant vers l’art, je me suis naturellement orienté vers une formation technique d’ingénieur. Je suis diplômé de l’école des Mines de Nantes. Pendant 20 ans, j’ai occupé différents postes d’encadrements en logistique dans l’industrie électronique et automobile.Comment a germé l'idée de ce lieu dans votre esprit ?
B.P. J’ai souvent été frustré par toutes les galeries que j’ai pu visiter à travers le monde (j’ai la chance de beaucoup voyager pour mon travail), soit élitiste avec 15-20 tableaux hors de prix et un galeriste qui vous saute dessus ou vous ignore (souvent en fonction de la manière dont vous êtes vêtu), soit un peu fourre tout, monté de bric et de broc. Jusqu’au jour où j’ai découvert deux galeries bordelaises différentes qui présentaient une quinzaine d’artistes dans un cadre soigné et à des prix accessibles.Quel a été le déclic qui vous a fait sauter le pas ?
B.P. Une série d’événements personnels m’ont fait prendre conscience qu’il est important de réaliser ses rêves quand on peut.Avez-vous rencontré des difficultés particulières ?
B.P. J’ai énormément travaillé le dossier avant de le présenter aux banques. Financièrement, l’art n’a pas toujours bonne réputation, mais finalement c’est plutôt pour trouver un local que ça a été le plus compliqué. Certains bailleurs sont complètement déconnectés des réalités économiques actuelles.Quelles ont été les réactions des artistes que vous avez rencontrés ? Et des clients ?
B.P. Avant l’ouverture, c’était parfois difficile d’expliquer aux artistes le projet, ses spécificités. D’autant que j’affinais le projet et son concept au fur et à mesure. Mais depuis son ouverture, c’est beaucoup plus simple, le concept est souvent compris immédiatement, que ce soit par les artistes ou les clients. Ce qui revient le plus souvent, c’est qu’il manquait une galerie de ce type à Nantes.Quels sont les critères de sélection pour exposer dans la galerie ?
B.P. C’est difficile de sélectionner des artistes. Au vu des très nombreuses candidatures, j’ai mis en place, rapidement après l’ouverture, un comité de sélection qui siège tous les 3 ou 4 mois et qui est composé de trois artistes, trois clients et moi-même. Les seuls critères sont d’être artiste professionnel (régulièrement inscrit à la maison des artistes), et de s’inscrire dans le concept de la galerie.Quel courant ou quel artiste aimez-vous par-dessus tout ?
B.P. Personnellement, je suis très sensible au dessin, au trait, au graphisme, mais certains abstraits me touchent particulièrement.Pensez-vous que le concept de Art Me! puisse faire des petits à travers la France ?
B.P. Le concept a été pensé pour être déclinable en franchise si la Galerie de Nantes marche correctement. D’ici 5 ans, pourquoi pas...Plus d'infos sur la page facebook de Art Me!