Solidex : solidaires et toujours en solex 4 jeunes nazairiens sont arrivés à Istanbul

Point final du voyage pour les Solidex. Leur dernier récit de voyage.

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La Rom..mania

Nous arrivons à Craiova avec la clameur et la fureur des chiens errants. A force de chercher l'adresse de Cristian, nous nous perdons dans des rues sombres, nous sentant de moins en moins en sécurité. Un couple vient à notre rencontre pour nous proposer de l'aide. Nous leur montrons l'adresse de notre contact et ils nous regardent d'un oeil étonné.


"Vous le connaissez bien votre contact?" "C'est un quartier gitan, il faut faire attention à ces gens..." Le doute nous submerge. Après tout nous n’avons vu Cristian qu'une fois en Croatie, il s'était arrêté et nous avait proposé de passer chez lui... Etant tous plus optimistes que l'inverse, nous sommes sûrs qu'il n'y aura pas de problèmes et nous nous préparons à repartir. La femme semble terrifiée et elle demande à son mari de nous proposer de dormir chez eux. Nous prenons leur numéro et adresse, au cas où… 
Quelques mètres plus tard, nous tombons sur Cristian qui était venu à notre rencontre. Il est 22h30 et notre optimisme est confirmé. Cristan est digne de confiance.

Il nous a même trouvé une pension et nous nous retrouvons vite attablés dans un bar à discuter. 
La Roumanie est un pays qui nous fascine puisqu'il est très décrié dans nos pays. Nous sommes avides de savoir si notre perception souvent négative de ce pays est justifiée. Cristian répond à toutes nos questions et nous éclaire sur le sujet. Il y a deux factions en Roumanie : les roumains et les gitans. Le problème des premiers est qu'ils ne sont pas solidaires et qu'ils ont une image très négative de leurs voisins. Le problème des seconds est qu'ils ont une réputation de voleur et de mafieux. Où est la vérité? Chacun jugera... Une chose est certaine, il y a beaucoup de pauvreté, de chiens errants mais également des maisons de milliardaires qui fleurissent ici et là dans les villages. Ces maisons appartiennent à des gitans qui font fortunes à l’étranger. Le fruit de cette richesse est, semblerait-il, lié à la mendicité, la revente de métaux et la prostitution... Nous comprenons alors la rancœur de notre hôte qui en veut à la communauté gitane pour l'image qu'elle renvoie du pays, mais aussi pour leur non-implication dans l'évolution du pays...



Ils obéissent à leurs lois, ne payent ni taxes ni impôts, et les hommes travaillent 10 mois sur 12 en France ou en Espagne... Le constat géopolitique est triste mais fort intéressant. Nous buvons une fois de plus les paroles de notre hôte.
Après une journée de repos à Craiova, nous reprenons la route en direction du Danube. Nous traversons de grands champs d'herbes, des calèches et des petits villages où nous nous amusons à deviner si telle ou telle personne appartient à la communauté gitane... A Sadova, le constat est sans appel, les maisons sont gigantesques. Des châteaux, des palaces par dizaines au milieu de la campagne déserte de cultures, et garée devant en double file : une calèche.

Les paysages sont magnifiques, les bords du Danube sont l'endroit idéal pour faire paître les moutons. Dans les villages, toutes les maisons ont un banc où les mamies passent leurs journées à regarder les gens passer ! Les contrastes marquent la campagne roumaine. Vers 18h, nous sommes rappelés par le temps qui passe et nous oblige à chercher un endroit où planter les tentes. Nous sommes confrontés au premiers refus de l’aventure mais ne baissons pas les bras. C’est finalement à l’entrée de Turnu Magulere que nous sommes accueillis dans la cour d’une famille gitane. Le hasard nous permet donc d’entrer pour un moment dans cette communauté et d’échanger avec le maitre de maison et sa fille. Devant la maison, des passants nous font de grands signes négatifs, repassent, et recommencent leurs gestes. Nous sommes vraiment surpris d’être confrontés à de tels comportements de haine, nous donnant l’impression de passer les portes de l’enfer. Nous restons malgré tout, souhaitant dépasser les conflits et la haine qui finalement ne nous concernent pas. Après une nuit tranquille, nous repartons ravis par cette nuit calme, mais surtout satisfaits d’être allés au-delà des préjugés. Le soleil a laissé place à la pluie, mais notre enthousiasme ne fait que grandir grâce aux rencontres des populations, toutes passionnantes et enrichissantes.
La route continue sous la pluie qui nous force à faire une longue pause pour déjeuner, mais nous permet de rencontrer Sophie et Louis, un couple de français qui font une partie de l’Eurovélo pour leurs vacances.

Nous échangeons nos expériences et repartons pour quelques kilomètres ensembles. Rapidement, nous sommes contraints de les laisser partir, le solex de Claire ayant décidé de faire des siennes. C’est reparti pour une session de mécanique ! Le temps passe et la panne semble être plus forte que les connaissances de nos mécaniciens en chefs. Nous prenons finalement la décision de repartir mais de manière particulière. Baptiste sera sur le solex en panne, tracté par Clément, et les filles serviront d’escorte. Les kilomètres défilent plutôt rapidement et nous finissons par retrouver nos nouveaux amis avec qui nous décidons de chercher un endroit pour passer la nuit ensemble, et apprendre à se connaitre. Dès l’entrée dans Giugiu, nous nous adressons à la bonne personne, puisque nous sommes accueillis dans le jardin d’un centre d’accueil pour femmes et enfants victimes de violences. Nous nous installons pour tenter de régler la panne, les enfants s’agglutinent à nos côtés, curieux de savoir qui nous sommes et ce que nous allons faire. Ils nous font danser, chanter, jouer. Ils nous tournent autour en criant et en riant. Le temps semble s’être arrêté pour nous permettre de profiter de ce moment magique au milieu des rires des enfants. C’est finalement sur les coups de 23h qu’ils sont contraints d’aller se coucher, nous laissant au calme pour partager la fin de soirée avec Sophie et Louis. Nous finissons par nous coucher, les rires des enfants retentissant au loin dans nos têtes…
Nous repartons le lendemain pour passer notre neuvième frontière !




Bulgarie… pannes et plénitude, avant la découverte de la Mer Noire et de sa cote artificielle

Le 12 Aout, nous entrons dans le neuvième pays de l’aventure et nous sentons un décalage entre la Bulgarie et la Roumanie. Les campagnes ressemblent à celles que nous connaissons, nous longeons des champs de mais et de tournesols à perte de vue. Nous apprendrons dans la suite du voyage que nous nous apprêtons à traverser la région agricole du pays, riche de ses cultures, mais qu’une grande partie du pays est beaucoup plus pauvre. Mais à ce moment-là, nous avons le sentiment d’être dans un environnement familier et décidons de viser la ville de Silistra où nous attend une professeur de français. Cependant, la bonne humeur nous quitte rapidement. Les pannes s’accumulent. Les moteurs fatiguent, mais surtout les cadres et pédaliers des solex d’Amande et Claire finissent par lâcher. Le moral est au plus bas, il est 20h30 et il nous reste 40km au moins avant Silistra. Nous prenons la décision d’appeler notre contact pour demander de l’aide, inquiets par la situation qui devient impossible à régler seuls. Elle nous envoie une voiture avec une remorque, qui nous permet d’atteindre Silistra en toute sécurité. Elle nous donne aussi la possibilité de passer la nuit dans une chambre de l’internat du lycée. Une bonne nuit de repos bien méritée après cette journée éprouvante !
Le lendemain nous devons passer la matinée à guérir les solex pour qu’ils nous mènent au bout de l’aventure. Nous partageons ensuite un moment avec notre hôte, qui nous explique le fonctionnement du pays et son histoire.


Nous nous baladons dans le centre ville et repartons en direction de la cote bulgare. Après un quarantaine de kilomètre, il est déjà 19h et nous décidons de chercher un endroit où passer la nuit. Nous arrivons sur un aérodrome, perdu en pleine campagne. Le gardien nous propose de nous installer sur un terrain d’herbe, nous offre le café, des fruits et du rakia délicieux. Le soleil se couche sur les ailes des avions. Le temps semble s’être arrêté sur cette image si particulière. Nous passons une soirée et une nuit hors du temps.
Nous nous levons tôt pour regarder le levé du soleil, puis repartir plus motivés que jamais ! Nous atteignons la cote en fin de journée et décidons de passer une nuit sur une plage, face à la mer… que demander de plus ?
Le lendemain nous continuons à longer la côte, mais rapidement les paysages se détériorent. Les villes artificielles faites d’immenses hôtels se succèdent, plus kitchs les unes que les autres. La montagne de béton nous éloigne finalement de la mer, créant la distance nécessaire pour nous donner l’impression de traverser des complexes hôteliers typiques des Etats Unis. Nous finissons par atteindre Sozopol, ville de bord de mer qui a su garder sa ville historique malgré l’invasion du marché touristique.

Nous décidons de dormir dans un camping pour pouvoir laisser les solex, profiter de la ville et souffler un peu. Nous nous permettons même de prendre un peu de temps le lendemain matin pour une dernière baignade avant de repartir pour les montagnes et la frontière. Nous passons notre dernière nuit en Bulgarie dans le potager d’un monsieur qui nous accueille en nous offrant tomates, poivrons et pastèques. Quelques minutes plus tard, nous apercevons le voisin, une personne de 80ans au moins, qui tente de casser un muret de brique. Clément s’approche et lui proposer de l’aide qu’il accepte volontiers ! Nous finissons par passer plus d’une heure à détruire un vieux poulailler en brique, et nous sommes remerciés avec du raisin et de nombreuses tomates ! Un acte de solidarité spontané qui nous réchauffe le cœur, une rencontre originale qui restera marquée dans nos mémoires. 
Nous repartons le lendemain pour les derniers kilomètres qui nous séparent de la frontière, slalomant entre la multitude de trous qui parsèment la route.




Turquie, entre campagne et mégalopole une succession de rencontres incroyables

Nous franchissons les portes du dernier pays, la Turquie, en début d’après-midi. Une traversée particulière. Dans un premier temps nous sommes bloqués au premier poste car les douaniers sont en « pause déjeuné »… hilarant ! Ensuite, nous passons 2h à passer de guichet en guichet pour expliquer notre cas. Nous nous en sortons et découvrons les premiers paysages turcs. La campagne vallonnée et une route large et lisse nous conduisent à Kirklareli où nous passons notre première nuit en Turquie, accueillis dans le jardin d’une famille adorable qui nous offre une fois de plus café et pipas grillées avant d’échanger quelques balles avec les enfants de la maison ! Les frontières défilent et la générosité est toujours présente dans les rencontres qui nous sont offertes.
Nous nous rapprochons de notre objectif et notre précipitation nous conduit à emprunter la mauvaise route ! Peu importe, nous trouvons un autre itinéraire par la côte de la mer marmara.
Sur notre route, nous faisons un rencontre originale. Nous longeons une culture d’oignon où tout un groupe de femmes et d’enfants s’activent. La curiosité de Clément le conduit à s’arrêter pour observer dans un premier temps, puis s’approcher et entamer la discussion. Nous finissons par passer une heure à aider ces travailleurs Roms à ramasser les oignons, au milieu d’encouragements et de nombreuses questions. Les garçons entourent rapidement Amande et Claire pour les complimenter et être pris en photo avec elles. Les femmes s’approchent de Clément et Baptiste pour leur demander un baiser. Les sourires s’échangent facilement entre les seaux d’oignons qui défilent sous le soleil hardant.

Nous repartons avec regrets au bout d’une heure, après une photo souvenir et des signes d’au revoir. Nous ne savons pas comment considérer ce qui vient de nous arriver, nous nous regardons en souriant et en riant, trop heureux d’avoir donner un petit coup de main et d’avoir partager un tel moment.
Nous arrivons à Silivri pour passer la nuit, où nous rencontrons un papi adorable. Nous le croisons lors de notre recherche, et il nous conduit en bord de mer pour nous trouver un endroit où dormir. Il négocie avec le patron d’un restaurant pour nous laisser planter nos tentes dans un jardin d’enfant. Nous profitons de notre dernière soirée en bord de mer avant l’arrivée en ville. Le soleil se couche sur l’eau… la vie est belle.
Le lendemain nous entamons la dernière ligne droite avant la mégalopole tant espérée, Istanbul !
Nous passons 60km sur le périphérique, klaxonnés et frôlés par les voitures. Nous nous faisons de belles frayeurs mais gardons le sourire, trop impatients de voir les mosquées et le Bosphore.
Une arrivée épique, qui nous réservait encore de nouvelles surprises…
En effet, notre contact local Hamdi nous fait part de son inquiétude par rapport au retour des solex, prévu en camion par les parents de Clément.

Nous pensions charger les solex dans leur camion, les voir prendre le chemin du retour et passer quelques jours à Istanbul avant de prendre un avion de retour. Il nous explique que nos passeports ont été tamponnés à l’entrée avec des véhicules, et que ressortir sans ces véhicules est considéré comme de l’importation illégale. Nous réalisons que nous avons pris à la légère les formalités de retour, et qu’il se pourrait bien que nous le regrettions… Nous allons de commissariat en commissariat pour trouver des informations et finissons au bureau des douanes de l’aéroport qui donne la sentence. Une personne ne peut avoir qu’un seul véhicule pour passer la frontière et il est donc impossible pour la famille de Clément de faire passer les solex seuls. Nous nous résignons donc à louer une voiture et les accompagner à la frontière pour sortir les solex du territoire turcs, puis re-rentrer seuls en Turquie pour pouvoir passer quelques jours à Istanbul avant de prendre l’avion de retour. Une longue journée de formalités administratives, 3h passées à la douane pour leur faire comprendre la situation… pour finalement souffler et déguster des plats de poissons avec notre contact Hamdi à coté du pont de Galata le long de la corne d’or.

Nous sommes enfin libres !
La journée du lendemain est dédiée au tourisme et à la solidarité. Le matin, nous visitons la mosquée Sainte Sophie, la mosquée Bleue et découvrons le grand Bazar. L’après-midi, nous traversons le Bosphore pour aller dans la partie asiatique d’Istanbul, rencontrer des bénévoles et partager un moment d’entraide. En effet, nous nous retrouvons avec Onur, Onat et d’autres bénévoles dans un centre d’accueil pour enfants battus, pour leur apprendre à faire du vélo. Il se trouve qu’ils n’ont pas vraiment besoin de notre savoir, mais nous partageons tout de même un bon moment, entre sourires et coups de pédales.
Nous retournons en fin de journée pour retrouver Hamdi, boire un dernier verre ensemble et se promettre de se revoir le plus rapidement possible. Nous sommes tous d’accord pour dire que Hamdi fait partie des plus belles rencontres de l’aventure. Il nous a guidés, informés, accueillit… Les échanges et les discussions ont été passionnantes avec cet homme si cultivé et riche d’expériences.
La dernière matinée est dédiée à l’achat de souvenirs au grand bazar avant de filer à l’aéroport. Ecriture des dernières cartes postales, passage de la douane et nous voila dans l’avion en direction de Paris. 4h de vol plus tard, nous arrivons à la gare de RER, entendons parler français autour de nous. Nous commençons à réaliser ce que nous avons vécu, tout en pensant déjà à l’organisation d’une nouvelle aventure…



Nous avons achevé l’aventure SOLidEX aux portes de l’Asie, le regard tourné vers ce continent inconnu et riche de promesses.
Nous avons traversé 10 pays, parcourus 3800km. Les paysages ont défilé sous nos yeux, certains nous rappelant notre environnement familier, d’autres conduisant nos esprits à l’évasion et au rêve. De l’Europe occidentale que nous connaissions aux portes de l’orient, les villes et campagnes de l’Europe nous ont marquées par leur richesse et leur beauté. Un dépaysement total au sein de ce continent qui est le notre.
Les rencontres se sont succédées, toutes plus belles et enrichissantes les unes que les autres. Chaque pays nous a réservé des échanges incroyables avec les populations locales, qui nous auront appris sur leurs histoires, leurs cultures et leurs espoirs sur l’avenir.



Ce dernier épisode de l’aventure se termine par une vague de remerciements.
Nous tenons à remercier les sponsors et tous les donateurs particuliers qui nous ont donné l’aide financière pour réaliser cette aventure. Nous devons aussi beaucoup à la maison de quartier de Mean Penhoet pour leur aide « solexienne ». Enfin, nous avons une pensée particulière pour les associations que nous avons rencontrées sur notre route, et toutes les personnes croisées spontanément chaque jour de l’aventure. Chaque rencontre nous a confortés dans l’idée que tout rêve, tout projet est envisageable et réalisable.

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