1500 salariés d'Alcatel Lucent se sont retrouvés à Paris sur l'esplanade des Invalides pour manifester contre le plan visant à supprimer
900 postes devant le siège de leur entreprise
"aïe teck" ou "Un plan à la Combes", du nom du directeur général Michel Combes, Les salariés d'Orvault, venus en nombre, portaient des gilets noirs faits avec des sacs poubelle, ornés de croix blanches dans le dos.
25 bus ont fait la route depuis les sites régionaux de l'équipementier Télécom vers Paris. En tête de cortège et au son du biniou, les salariés de Rennes ont défilé pour dénoncer la fermeture de leur site (130 emplois), selon Eric Petit qui manifestait comme deux de ses collègues, habillé "en squelette pour symboliser le champs de ruines qu'est en train de mettre en place Alcatel". Affirmant : "les salariés sont liquidés sur l'autel de la finance et à la suite d'erreurs stratégiques énormes de nos responsables successifs".
CFDT et CGT sur la même tonalité
Le numéro un de la CFDT Laurent Berger et son homologue de la CGT Thierry Lepaon ont pris part au cortège. "Je suis là pour partager l'indignation des salariés, pour que le gouvernement et Alcatel mettent tout en oeuvre pour baisser les suppressions de postes", a déclaré M. Berger, rappelant que son syndicat était majoritaire chez l'équipementier."Il faut que la direction accepte de revoir son plan et que le gouvernement agisse", a-t-il déclaré, notant que "ce plan, c'est 1.800 suppressions d'emplois qui se rajoutent aux (quelque 1.400) du dernier plan".
"Je suis venu apporter la solidarité et dire que les suppressions d'emploi ne sont pas acceptables", a déclaré de son côté Thierry Lepaon. "Il va falloir que le gouvernement entende les salariés" et "trouver des solutions pour que les salariés gardent leur emploi", a-t-il insisté.
4 mois pour négocier dit la direction
Michel Combes a affirmé mardi que le plan de restructuration, qui prévoit 10.000 suppressions nettes de postes dans le monde, était destiné à sauver l'entreprise qui, sinon, "peut disparaître".En France, Alcatel-Lucent veut fermer les sites de Rennes en Ille-et-Vilaine et Toulouse en Haute-Garonne et céder d'ici à fin 2015 les sites d'Eu en Seine-Maritime, d'Ormes dans le Loiret et d'Orvault en Loire-Atlantique.
"Le plan fixe des objectifs indispensables à la survie de l'entreprise", a estimé M. Combes, "mais il peut évidemment être amélioré. C'est l'objet du dialogue social qui s'ouvre aujourd'hui. Nous avons quatre mois pour discuter, négocier des modalités, du calendrier, des mesures d'accompagnement de ce plan", a-t-il souligné.
"D'après M. Combes, rien n'est figé. On ne demande qu'à le prendre au mot", lui a répondu Stéphane Dubled pour la CGT, lors de la manifestation.