Des agents pénitentiaires ont manifesté, lundi 15 juillet, devant la maison d'arrêt de Limoges. Deux agents feraient l'objet de sanctions de la direction de la maison d'arrêt, selon deux syndicats. Ces derniers sont venus les soutenir.
Malaise à la maison d'arrêt de Limoges. Une altercation a eu lieu, mi-juin dernier, entre un agent du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) et un surveillant de la maison d’arrêt.
Cet évènement aurait mis le feu aux poudres. "Au mois de juin, il y a eu un incident avec un CPIP (Conseiller pénitentiaire d'insertion et de probation) qui dit avoir reçu un coup par cet agent. C'est une affaire qui va aller plus loin, qui est en justice. Nous, nous soutenons l'agent, parce qu'au vu des témoins, les surveillants qui étaient sur place, il ne s'est absolument rien passé. On pense que c'est une espèce de cabale contre lui", explique Samuel Nicolas, délégué syndical UFAP-UNSA à la maison d'arrêt de Limoges.
Le surveillant a été suspendu. Un second serait mis en cause, selon les syndicalistes.
Dialogue rompu
Mais si le personnel de surveillance manifestait devant la maison d’arrêt, c’est surtout parce que la confiance est rompue depuis longtemps avec la direction, selon le syndicaliste : "La direction ici, à part sanctionner les agents, ne nous permet pas d'avoir un dialogue social. Donc, on est devant la porte ce matin, pour pouvoir aller plus haut et avoir la direction interrégionale", espère Samuel Nicolas.
La CGT dénonce même des pratiques de management qu'elle juge autoritaire.
"On peut considérer que les agents sont fatigués, qu'ils ne sont plus en état de travailler sereinement dans l'établissement, parce qu'on n’est pas soutenus. On est maltraités. On subit des brimades, du harcèlement", regrette Fatima Benyoussa, déléguée syndicale CGT à la maison d'arrêt de Limoges.
"Un climat délétère"
Sollicités, ni le SPIP ni la direction de l’établissement n’ont souhaité nous répondre. Toutefois, plusieurs syndicats du SPIP ont publié un tract le 17 juin dernier. Ils décrivent une agression physique et verbale de leur agent ainsi qu'un "climat délétère avec des conditions de sécurité douteuses" et affirment recevoir "régulièrement des remarques non adaptées remettant en cause [leurs] missions et [leur] place au sein de la détention par certains surveillants".
Cette situation survient dans un contexte dénoncé depuis longtemps par l’Observatoire des prisons. En 2022, l'organisme pointait encore un taux d’occupation de plus de 200%, le manque d’équipements et d’hygiène. Depuis deux ans, des punaises de lit séviraient dans l'établissement pénitentiaire. Les manifestants estiment que leurs conditions de travail sont déplorables.