Pays de la Loire : chômeurs et blogueurs

En recherche d'emploi, Ils se confient ou se défoulent sur internet. Parler de la galère du chômage sur un blog ou via un compte "Youtube", c'est aussi sortir de l'isolement.

"Vive le Chômage" 

Autoproclamé "super chômeur", Alexandre, 28 ans, tient lui depuis 2011 la chronique sarcastique de sa quête d'emploi dans le blog "Vive le chômage". Diplômé d'une école de commerce en marketing et licencié en 2009, il est resté "chez papa-maman" près de Nantes et vit grâce au RSA : "de cette expérience très dure, j'ai choisi de ne pas faire quelque chose de dépressif", explique-t-il. D'une plume incisive, mais sans cynisme, il raconte les journées où il se lève tôt dans l'attente d'un hypothétique appel, ses recherches sur internet où il trouve "très peu d'offres intéressantes : approximativement entre zéro et une, surtout zéro en fait".  
                                    

Cela me permet d'exorciser mes démons, c'est un moyen de souffler et de prendre du plaisir au lieu de déprimer sur un nouvel échec

Le jeune homme vient de retrouver un emploi dans la sécurité.

"Les mendiants de l'emploi"

Autre démarche et dans un tout autre style, celle de Nathalie Michaud. Cette chômeuse de longue durée avait interpellé le président de la République à la porte d'un "Pôle Emploi" lors de son déplacement à La Roche-sur-Yon. Elle anime en ligne Les mendiants de l'emploi.

J'ai crée ce blog pour que les personnes dans mon cas puissent avoir un espace d'échange d'idées mais aussi pour que l'on échange sur nos expériences, nos combats

Sur cette même page, elle fait également appel aux internautes car l' "union fait la force, il ne faut que compter sur nous-même afin de faire évoluer les choses dans ce domaine, celui du chômage des seniors, comme certains aiment nous appeler."

"Pourquoi le titre de "Les mendiants de l'emploi", simplement parce que j'ai parfois le sentiment, en tant que demandeuse d'emploi, d'aller au Pôle Emploi mendier de l'emploi."explique Nathalie Michaud. 

"On vous rappellera"

Au Mans (Sarthe), deux copains ont décidé de faire rire sur le ce douloureux sujet du chômage. Ils ont pris leur caméra et tourné la  web série On vous rappellera. 

Bruno Tafa a la trentaine. Il est « beau », il est « classe », mais il n’a « pas de taf ». C’est en tout cas ainsi que le présente le générique de cette web série.

"Briser un tabou"

Pour Didier Demazière, directeur de recherche au CNRS, la démarche de ces blogueurs "ne peut être que minoritaire", car "il reste très difficile de parler du chômage" et d'adopter "une position distanciée" face à "d'énormes difficultés". "Mais en brisant un tabou -rire et faire rire d'une situation dramatique- et en osant montrer les mécanismes parfois aberrants des procédures de recrutement, elle est salutaire pour le plus grand nombre", estime le sociologue.

Avec AFP