À première vue ce cambriolage d'ordinateurs et de données informatiques est signé des "zadistes" ou anti-aéroport à Notre-Dame-des-Landes, mais selon le PDG de la société, les études sur le sujet sont terminées depuis un an
Les locaux de la société Biotope spécialisée dans l'ingéniérie écologique ont été cambriolés le week-end dernier. 18 personnes sur les 250 collaborateurs de l'entreprise travaillent à Nantes sur des dossiers relatifs à l'aménagement du territoire et à l'environnement. Des ordinateurs ont été démontés pour y voler les disques durs, des serveurs, des appareils photo, du matériel scientifique, des dossiers des effets personnels ont disparu. Pour le PDG et fondateur de Biotope, Frédéric Melki, "c'est un gros casse difficile à chiffrer, car des dossiers ont été sauvegardés sur des serveurs centraux, mais pas forcément mis à jour récemment. Il faudra recouper les données avec celles déjà en possession des clients pour remettre l'entreprise en route".
Concernant les travaux réalisés pour le dossier du futur aéroport , Frédéric Melki est formel :
on ne travaille plus sur Notre-Dame-des-Landes depuis un an, toutes les données tous les rapports ont été rendus publics".
Les enquêteurs auraient trouvé sur place des messages du genre "Prends Zad dans ta gueule". Zad, pour zone à défendre, acronyme détourné par les anti-aéroport pour la Zone d'aménagement différée de l'Aéroport du Grand Ouest.
Y a t-il des dossiers en cours susceptibles de provoquer une telle intervention ? "Non, rien. Sauf peut-être un dossier sans rapport avec l'environnement. Nous sommes au tribunal des Prud'hommes en conflit avec le mari d'une ancienne collaboratrice qui a voulu déplacer son action dans le champ de nos études sur Notre-Dame-des-Landes".
Aucune trace d'effraction
Biotope travaille depuis 2005 sur le projet d'aéroport et a déjà fait l'objet de mesures d'intimidation alors que ses bureaux étaient installés à Rezé. Une trentaine d'opposants à l'aéroport avaient envahi les locaux. Le bureau d'étude avait déménagé pour un immeuble de l'Île Beaulieu à Nantes."Nous on est des naturalistes, des écologues, des spécialistes des chauve-souris ! Un cambriolage, c'est comme un viol, nos salariés se sentent en danger, certains se sont fait voler leur chéquier, leurs affaires personnelles. Nos salariés ont peur de l'agression".
Selon la Police, il n'y a aucune trace d'effraction. Quelqu'un possédait donc le code permettant d'ouvrir la porte du bureau d'études qui n'est pas équipé d'une alarme. Installé dans un immeuble anonyme, sans plaque, sans publicité d'aucune sorte, il fallait donc être bien informé pour savoir que des experts en écologie travaillaient ici.