Jean-Luc Rotureau, l'exemple même de la méritocratie républicaine, il travaille jeune, passe par le parcours formateur du syndicalisme, entre en politique, devient adjoint au maire d'Angers, reprend des études, s'occupe de sports, d'urbanisme et de logement désormais
Ce midi là, Jean-Luc Rotureau reçoit dans un petit café du boulevard Foch. Un verre de Mareuil ? Ce grand gaillard au regard bienveillant a bon goût. Et moins de chance en politique. Pour l’instant. Il a été évincé au profit de son ami Frédéric Béatse quand Jean-Claude Antonini a laissé la place de maire vacante début 2012. L’ancien adjoint à l’urbanisme n’a pas très bien pris les choses… Pas du genre à négocier une place, il se présentera donc à la tête d’une liste de gauche devant les Angevins en mars 2014. "Je ne fais pas de politique pour servir ma carrière". Voilà c’est dit. Et 30 ans d’action, dans et pour sa ville, lui donnent une certaine légitimité.
La transition énergétique passe par les villes
Jean-Luc Rotureau "veut ré-enchanter" la vie des Angevins. "Les politiques doivent donner de l’espoir aux gens, le vrai changement c’est d’impulser dans les villes les nouveaux modes de développement".L’aménagement des Rives de Maine ? "Quand j’étais gamin, j’ai vu les aménagements se faire, on nous disait, c’est moderne, on a supprimé les feux… Aujourd’hui on voit le résultat. Il faut tout recommencer. Mais c’est un projet pour 30 ans".
Le véritable enjeu pour les habitants c’est la quotidienneté, donc pourquoi pas refaire les berges, mais surtout partir des besoins réels des gens. Emploi, santé, logement. C’est dans les villes qu’on peut agir sur les charges des logements. La transition énergétique est le bon moyen. Plus on isole, moins on consomme. Rénovation et construction de logements neufs sont immédiatement producteurs d’emplois. Et pas délocalisables ! "Faites le compte : un logement c’est deux emplois durant un an, il faut construire mille logements par ans dans l’agglomération c’est donc 2000 emplois pérennes".
Le vrai pouvoir est dans la coopération
Jean-Luc Rotureau est un homme patient. Il met un pied après l'autre et recommence. C'est comme ça qu'on avance finalement. Il garde le côté pragmatique de ses années d’activité syndicale, son slogan : "faire autrement". Entré en politique avec Jean Monier, il revendique sa filiation. Même si cela n’a plus beaucoup de sens désormais. Aujourd’hui le véritable niveau de gouvernance de la ville c’est l’agglomération. Maire et président d’agglo, ou un maire, et, un président d’agglomération ? Jean-Luc Rotureau penche pour la seconde solution, lui qui n’apprécie guère le cumul des mandats.Il se verrait bien dans ce rôle de président de l’agglo s’il est élu en mars prochain. C’est là que se prennent les vraies décisions, il faut inaugurer de nouvelles coopérations avec le Conseil Général, "Christophe Béchu et Frédéric Béatse sont les champions de cette absence de développement conjoint" !
Jean-Luc Rotureau vient du terreau syndical et sportif. Curieusement ses adversaires de droite le verraient bien devant son ami Fred en mars prochain. Stratégie de dénigrement du maire sortant ? Pas que ! Jean-Luc Rotureau bénéficie d’un soutien sans faille du monde syndical et associatif, là où l’on retrousse les manches pour convaincre son voisinage. Sans l’appui du PS ? Jean-Luc Rotureau relativise, "mon parcours me rend légitime, les gens me regardent avec sympathie, ils viennent me le dire".
@rotureau_angers
Sa liste est bouclée, un nouveau blog "Prêts à faire autrement ?" vient d’être lancé. L’économie numérique il y croit, 25% des nouveaux emplois y sont créés. Mais avec un regard critique sur ces réseaux sociaux qui interviennent dans la relation citoyenne. "Tweeter, c’est pratique pour l’agenda, les résultats sportifs, (sans doute l’ancien adjoint aux sports qui parle !) avec Facebook ce sont des outils de l’immédiat, ça ne suffit pas pour expliquer des choses complexes, des valeurs". Va pour l’immédiat alors, Jean-Luc Rotureau, @rotureau_angers, envoie des photos des gens qu’il croise, des lieux où il se rend. Un proverbe chinois dit qu’une image vaut 10 000 mots…, bien mieux que 140 signes !vers le blog de Jean-Luc Rotureau