Dans un entretien au Monde le vice-Président du Conseil d'Etat explique les raisons qui ont poussé la plus haute juridiction administrative à interdire de tribune le polémiste.
Jean-Marc Sauvé, le vice-président du Conseil d'Etat dans le quotidien Le Monde justifie la décision de la plus haute juridiction administrative française.
Pourquoi un décision aussi rapide ?
"Le Conseil d'Etat s'est prononcé dans ces affaires en appel, dans le cadre d'une procédure d'extrême urgence, le référé-liberté, où il doit statuer en moins de quarante-huit heures (...) Si le juge laisse passer l'événement à l'occasion duquel cette atteinte est alléguée, il ne peut que conclure à un non-lieu (...) le juge des référés doit statuer, dès lors que c'est possible, avant que ne se produise l'événement en question. C'est la raison pour laquelle, jeudi, le juge des référés du Conseil était prêt à statuer sur l'appel émanant de toute partie avant l'heure du début du spectacle."Le jugement a-t-il suivi la jurisprudence, pourtant le Conseil d'Etat avait cassé la décision d'interdire il y a quelques mois le spectacle de Dieudonné à Orvault ?
Le magistrat l'affirme la décision de jeudi fait référence à la jurisprudence du Conseil. Même si il le reconnaît la juridiction " n'a jamais été confronté à des dossiers dont les caractéristiques étaient analogues à celle du spectacle qui a justifié les mesures d'interdiction. En particulier, c'est la première fois que se pose la question de savoir comment prévenir des provocations répétées à la haine et à la discrimination raciale et des propos portant atteinte à la dignité humaine".Ce jugement est-il politique ?
Pour le magistrat cette vision est "injustifiée". Et Jean-Marc Sauvé de rappeler "Ceux qui critiquent aujourd'hui pour des raisons ignominieuses l'ordonnance rendue jeudi se sont bien gardés de critiquer celle qui a enjoint de ne pas faire obstacle à l'université d'été du Front national à Annecy en 2002. Et pourtant ces deux décisions ont le même auteur." Jeudi le juge Bernard Stirn, a considéré que "la réalité et la gravité des risques de trouble à l'ordre public" étaient "établis", selon l'ordonnance du jugement.
Avec AFP
La Réponse de Dieudonné
Dans une conférence de presse tenue au théâtre de la Main d'Or à Paris, le polémiste a réagi à l'interdiction de son spectacle Le Mur, avant d'annoncer qu'il l'abandonnait au profit d'un autre baptisé Asu Zoa."Dans un Etat de droit"(...) il faut se conformer à la loi (..) Dans mon nouveau spectacle, il n'y aura aucun des éléments visés par les arrêtés".