Derrière Grenoble, et devant Caen, Nantes fait partie de ces villes" modèles" en matière d'accessibilité pour les personnes handicapées, en dehors de ces quelques réussites, le constat fait par l'APF est accablant, la Loi n'est pratiquement jamais respectée
Le constat est accablant. La mise en application de la Loi de 2005 sur l'accessibilité des villes aux handicapés reste à faire. Même si des progrès réels ont été constatés. Avec à peine plus de la moitié des écoles et seulement 42% des réseaux de bus accessibles, estime l'Association des Paralysés de France (APF) qui publie son baromètre annuel.
Les commerces de proximité, ainsi que les cabinets médicaux et paramédicaux sont également loin du compte, alors que la loi de 2005 avait fixé l'objectif de rendre accessibles d'ici à 2015 les bâtiments recevant du public et les transports.
Le gouvernement a reconnu en septembre que ces objectifs ne seraient pas atteints, et mené une concertation avec les acteurs publics et privés pour qu'ils s'engagent sur un calendrier de travaux d'accessibilité. L'APF craint cependant que ce dispositif n'entraîne "un délai supplémentaire inacceptable de 3 à 9 ans".
Quelques "bons élèves" beaucoup de médiocres
Dans cette 5e édition du baromètre de l'accessibilité, Grenoble conserve la tête du classement avec une moyenne de 18,7/20, suivie de Nantesavec 18/20, tandis que Caen prend la 3e place avec 17,6/20.
Aucune ville n'est sous la moyenne en 2013. En queue de peloton on trouve Digne-les-Bains avec 10,2/20, précédée de peu par Alençon et Chaumont (10,3).
Un total de 95 chefs-lieux départementaux de France métropolitaine ont répondu, Paris ne l'ayant pas souhaité, précise l'APF. Sa note de 2012 (13,2/20) la place en 64e position du classement 2013.
La note moyenne nationale n'a cessé de s'améliorer en cinq ans, passant de 10,6 en 2009 à 13,04 en 2012 et 14,14 en 2013.
Un échec grave de l'application de la Loi
Cependant, l'APF estime qu'un tel niveau, à quelques mois de l'échéance de 2015, est "un grave échec de la politique de mise en accessibilité de la France". Elle demande que cet "enjeu primordial" soit inscrit dans les programmes des candidats aux élections municipales.Elle souligne qu'"un tiers des chefs-lieux départementaux n'ont même pas la moyenne pour l'accessibilité de leurs équipements municipaux", Quimper obtenant la plus mauvaise note dans ce domaine.
Certaines villes ont cependant connu "des évolutions significatives", reconnaît l'APF en louant le dynamisme de Poitiers et Mont-de-Marsan (+4,5 points de moyenne chacune), Dijon (+3,9), Nîmes (+3,6 points), Besançon (+2,9), Laval et Saint-Etienne (+2,7).
Parmi les points positifs, elle note l'accessibilité des centres commerciaux, ainsi que des progrès pour les bureaux de poste, et dans l'accès aux piscines et aux cinémas.
10 millions de citoyens en situation de handicap
L'APF se concentre sur le handicap moteur et évalue les concepts suivants: "un cadre de vie adapté", "des équipements municipaux accessibles", "une politique locale volontariste", d'après des questionnaires remplis par les délégations départementales de l'APF et les mairies.Près de 10 millions de citoyens sont concernés par le handicap, rappelle l'association en soulignant qu'il faut y ajouter toutes les personnes à mobilité réduite (personnes âgées, femmes enceintes, parents avec poussettes, blessés temporaires).
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Dans les Pays de la Loire si Nantes se classe en seconde position nationale, Laval est 14ème, Angers 35ème, Le Mans 64ème, La Roche-sur-Yon 71ème...
La totalité du classement est à télécharger par ici