Le préfet de la Sarthe a saisi la justice après des propos du candidat du Front national au Mans qui a soupçonné des agents de l'État de vouloir dévoiler les noms de ses colistiers qui pourraient ensuite "subir des pressions".
Lundi soir, lors de la conférence de presse de Marine Le Pen à Sablé-sur-Sarthe, à la question de notre journaliste de France 3 Maine, "Qu'est-ce qui vous empêche de dévoiler cette liste ?", Louis Noguès répond : "Il existe, à la préfecture où nous déposerons cette liste, des personnes très bien intentionnées qui vont dévoiler à qui de droit le nom des candidats qui pourraient alors subir des pressions les incitant à quitter cette liste"
Le préfet a aussi envoyé un courriel de soutien aux agents qui se sont émus de ces propos mettant en cause leur impartialité, a-t-il dit.
Le parquet du Mans n'avait pas encore été saisi officiellement jeudi matin, a-t-on appris auprès de Joëlle Rieutort, procureur de la République.
La campagne du candidat FN au Mans fait déjà l'objet de deux plaintes à son encontre, de la mairie du Mans et de la Setram (bus et tram du Mans), a-t-on appris auprès de Mme Rieutort.
Ces plaintes font suite à une conférence de presse où il est accusé d'avoir propagé la "rumeur du 9-3" selon laquelle la municipalité aurait accepté d'accueillir des habitants de la Seine-Saint-Denis en échange de subventions.
Selon la mairie du Mans, qui se fonde sur des propos rapportés par des journalistes présents à la conférence de presse, Louis Noguès a évoqué "des cars entiers de Noirs déversés au Mans".
Une enquête est en cours suite à ces plaintes, a précisé le procureur. Louis Noguès avait lui aussi annoncé son intention de porter plainte à son tour contre le maire socialiste du Mans, Jean-Claude Boulard, candidat à sa succession, pour "dénonciation calomnieuse".
Cette plainte n'avait toujours pas été communiquée au parquet jeudi matin, a précisé Joëlle Rieutort.
Ces derniers mois, plusieurs villes, comme Limoges et Niort, ont porté plainte "contre X" à la suite de rumeurs selon lesquelles elles auraient accepté d'accueillir des habitants de la Seine-Saint-Denis en échange de subventions.