Notre-Dame-des-Landes : pourquoi et comment la manifestation de Nantes a viré au fiasco

Des tracteurs mais aussi des casseurs samedi, suivi dimanche d'une crise politique gouvernementale majeure. La cause des anti-aéroport a-t-elle marqué des points ? Non et voilà pourquoi.

Casseurs à la Une 

Dès le début de la manifestation, ils sont à l'oeuvre. Ils laisseront sur les murs de Nantes, sous le choc, leur principale revendication "non à ce monde". Radicaux, ils ont voulu en découdre avec "la société". Un seul mot d'ordre, casser. 
En oubliant les préconisations de la Préfecture, qui avait refusé l'itinéraire initial de la manifestation en particulier aux abords du Centre-ville, les organisateurs ont pris le risque de jouer avec le feu.

Laisser le champ libre à un millier d'extrémistes, gonflés à bloc, avec un seul mot d'ordre "résistance et sabotage", c'était de facto faire oublier le reste du mouvement pacifiste, politique et toujours "bon enfant". À vingt heures, la France ne retiendra que les images, en contre jour sur fond de lacrymo, de ces "black bloc" lançant des pavés sur la police dans cette bonne ville de Nantes.
La réaction des Nantais sera à la mesure du chaos. Sur notre page Facebook, les commentaires sont unanimes pour condamner les violences et les dégradations.

Dès samedi soir, le député vert de Nantes, François de Rugy a l'intelligence de prendre ses distances avec les communiqués de victoire des anti-aéroport de l'ACIPA, pour lui la manifestation a été gâchée et c'est tout ce qu'il faut en retenir. C'est ce qu'il écrit sur Twitter.
 

Les organisateurs ont ils réussi leur coup ?

  • Avec un peu plus de 20 000 personnes, ils sont loin des records des manifestations nantaises de ces quinze dernières années, manifs contre la réforme des retraites Fillon ou contre la présence de Le Pen au second tour de La Présidentielle.
  • À la différence de la manifestation de 2012, celle de la "reconquête" de la ZAD, ou celle de 2013 et de la chaîne humaine du printemps autour de la Zone d'aménagement différé, on oublie les arguments des opposants.

Notre-Dame-des-Landes ne s'est pas invité dans le débat municipal

En organisant une manifestation à un mois des élections municipales, un des objectifs affichés de la part des opposants était de s'inviter dans le débat. Ce matin, seule Pascale Chiron, la tête de liste d'Europe Écologie les Verts à Nantes, justifie sa présence dans la manif. Sur Twitter, entourée de photos pacifiques avec José Bové et d'autres Euro-députés verts spécialement venus samedi dans les Pays de la Loire, elle écrit.


Après ce week-end, politiquement, la candidate écologiste n'a d'autre choix que de maintenir  le statu quo entre elle et la candidate socialiste Johanna Rolland, la bataille électorale ne sera "pas un référendum pour ou contre l'aéroport", comme elle l'expliquait il y a une semaine au Monde. Dans le meilleur des cas, les images de samedi ne pénaliseront pas dans les urnes le score écologiste au premier tour le 23 mars.

Le cas Cécile Duflot

Les déclarations de Cécile Duflot, samedi dans le Monde, depuis deux jours font s'étrangler la majorité à commencer par Jean-Marc Ayrault.

Je suis de cœur avec eux et ils le savent. Ma contestation de ce projet est ancienne, notre participation à la majorité n'y change rien

 

Après la manifestation, la participation des écologistes à la majorité a été au coeur du débat ce dimanche. Jean-Marc Ayrault réclame aux écologistes sur le site web de Presse Océan de "sortir de l'ambiguïté". L'actuelle patronne des Verts, Emmanuelle Cosse s'exécutera en condamnant les violences. Hier soir et ce matin, les éditorialistes politique rappellent tous la fameuse phrase de Jean-Pierre Chevénement, "Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne". Le remaniement pressenti avant les Européennes, pourrait se faire au frais des écologistes. 


 


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