C'est une guillotine des armées qui aurait servi sous le Second Empire, dans la deuxième moitié du XIXème siècle, qui sera mise aux enchères jeudi à Nantes à l'hôtel des ventes Talma.
L'estimation de cette guillotine en bois, fer, acier et cuivre, "en état de marche", est de 50 à 60.000 euros, précise Me François-Xavier Duflos. Néanmoins, il ne s'agit que d'un chiffre indicatif car "il est rare que ce type d'objet passe aux enchères, il est assez difficile de donner un prix, nous avons pris en compte sa rareté", a-t-il ajouté.
"Ce serait bien que cela reste dans un cadre historique, qu'elle soit exposée dans un château qui se visite ou dans une collection publique", a-t-il souhaité, espérant qu'elle ne retourne pas dans une collection privée comme cela a déjà été le cas pour cette guillotine, tout au long du XXème siècle. "Elle vient d'un monsieur qui la tenait de son grand-père, lequel l'avait achetée apparemment au début du XXème siècle dans la région lyonnaise", a expliqué Me Duflos.
Une "veuve" élégante dont on ne sait pas grand chose
On ne sait pas dans quelles circonstances, ni qui a pu être victime de cette "veuve" au tranchant acéré. Veuve, comme on la surnommait autrefois, puisqu'elle prenait majoritairement des hommes dans ses bras pour mieux les raccourcir ! Son inventeur le bon docteur Guillotin parlait lui de machine à décollation...Si la guillotine en vente à Nantes porte l'inscription: "Armées de la République" - qui désignait les quinze armées révolutionnaires françaises réorganisées dès 1793
par Lazare Carnot, membre du Comité de Salut Public - les pièces qui la composent ne permettent pas d'attester qu'elle ait servi avant la deuxième moitié du XIXème siècle.
"C'était une guillotine à emploi martial, utilisée par l'armée, elle était montée et démontée, elle a certainement connu plusieurs champs de bataille", a expliqué
Me Duflos. "La seule certitude que nous ayons, c'est son emploi dans la deuxième moitié du XIXème siècle, donc sous le Second Empire voire sous la Commune".
La vente est prévue à Nantes à l'hôtel des ventes Talma jeudi à 14h.
Une guillotine dite "des Armées de la République" a été adjugée à 223 056 euros à l'hôtel Drouot en 2011.
Notre reportage
avec AFP