PORTRAIT. De la banque jusqu'au titre de vice-championne du monde de massage... à 55 ans, un changement de vie insolite

Quel lien entre le monde de la banque et des massages ? Aucun a priori, sauf pour Laurence Boutaine-Adam, 55 ans. Elle est devenue vice-championne du monde de massages, après des années à travailler dans une banque. Histoire d'une reconversion avec succès.

Saint-Mihiel (Meuse) peut désormais se flatter d'accueillir une vice-championne du monde. Elle s'appelle Laurence Boutaine-Adam et elle a 55 ans. Il y a quelques semaines, elle a remporté cette distinction lors d'une coupe du monde de massages, organisée via internet.

Cette masseuse et vice-championne du monde est à la tête de son espace bien-être, Zen et belle, installé dans sa commune. Elle exerce cette profession en tant qu'indépendante, après des années dans le domaine de la banque. Un milieu dans lequel elle ne veut absolument pas retourner.

Désormais bien établie dans son nouveau métier "depuis août 2016", elle prépare de nouveaux projets. 

La France, l'Europe puis le monde

Laurence est de nature à se fixer des défis toujours plus hauts : d'abord passer le championnat de France de massage, avant de tenter le championnat d'Europe. "En 2022, j'avais participé à ces épreuves, qui étaient organisées sur place", se souvient-elle. Au niveau national, elle n'est pas classée. Pas mieux au niveau européen : "À Villeneuve-Loubet, où s'est tenu le championnat européen, j'ai fini 15ᵉ." 

Vient alors la découverte de ce concours mondial, d'où elle a tiré ce fabuleux résultat. Il n'est ouvert qu'aux masseurs et masseuses professionnelles, depuis au moins deux ans. Ce qui tombe bien, puisque cela fait presque 10 ans que Laurence vit de ce métier. Une passion qu'elle s'est découverte petit à petit : "J'étais d'abord esthéticienne, avant de me spécialiser dans le massage. Cela m'est venu en voyant les autres, en discutant avec des personnes qui exerçaient déjà dans le milieu, mais aussi en regardant les vidéos de la coupe du monde sur internet."

Elle tente le coup une première fois. "L’an passé, j'avais été disqualifiée de cette coupe du monde. Elle est organisée en ligne, et tous les participants devaient soumettre des vidéos pour être évalués. Mes vidéos ne répondaient pas aux critères de la compétition. Je n'aime pas trop rester sur un échec, c'est pourquoi j'ai retenté ma chance cette année", se justifie la cinquantenaire. Une persévérance qui a payé. Elle se présente dans trois catégories, mais ne se qualifie que dans une des trois. Avec toutefois une belle récompense : une 2ᵉ place avec une médaille d'argent, dans la catégorie "massage spa et bien-être". 

De la banque aux massages

Avant d'être une de ces reines du "massage spa et bien-être", Laurence n'avait aucun lien ni connaissance de ce milieu. "Avant, j'avais travaillé dans le secteur de la banque, pendant 10 ans, de mes 40 à mes 50 ans", relate-t-elle. Elle finit par en avoir assez. Elle réfléchit, puis décide de reprendre ses études. La voilà alors de nouveau le nez dans les cahiers et les manuels, pour passer le CAP d'esthéticienne.

Elle ne ménage aucun effort, pour obtenir ce certificat d'études approfondies. "Je ne voulais absolument pas retourner dans le monde de la banque, donc j'ai bossé dur. Il fallait à tout prix que j'obtienne ce diplôme", se remémore Laurence. Reconversion réfléchie et maîtrisée, puisqu'elle réussit l'examen avec une note de "16,5/20". Elle se lance alors tout de suite à son compte, à 50 ans passés.

Outre le titre d'esthéticienne, son diplôme comprend des sections consacrées aux massages. À force, elle s'éprend de passion pour cela. "J'ai adoré, donc j'ai passé une spécialisation pour les massages", relate-t-elle.

Désormais épanouie, elle veut aller encore plus loin. Continuer les massages, mais aussi transmettre ses savoirs-faire. "Cela fait un an et demi que je donne des formations aux massages. Actuellement, 20% de mon temps se consacre à la formation, et le reste aux massages. J'aimerais que mon temps soit partagé de façon égale entre les deux. Ou même passer 60% du temps à former, et le reste à masser", nous dit Laurence. Tout en humilité, pour pouvoir former peut-être de futurs lauréats mondiaux.