Avec 18,12% des voix au premier tour, la liste d’extrême gauche "Rezé à gauche toute" fait de la commune voisine de Nantes la ville la plus à gauche

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Rezé, commune de 37 000 habitants voisine de Nantes au sud-ouest. Justes séparées par la Loire et la Sèvre-Nantaise. Rezé, une commune dont personne n’a encore jamais trouvé le centre. Pas le centre politique, on y a toujours voté à gauche, mais le centre ville propre à toute urbanisation traditionnelle. Sur cette commune faite essentiellement de petites maisons entourées de jardinets, on distingue deux ou trois clochers style XIXème siècle. Une Mairie ? Comme une présence entourée d’absence ! Ce qui pourrait-être la définition vulgaire d’un trou, est en fait l’œuvre d’Alessandro Anselmi, architecte de renom. Il a trouvé le moyen de la dissimuler sous une place pour mieux conduire l’œil du passant, (si le passant trouve de la place sur le trottoir tout riquiqui), vers la cité Radieuse, construite là par une poignée d’habitants coopérateurs et l'immense Le Corbusier. C'était il y a plus de 50 ans. Depuis que le vaisseau amiral du logement social est arrivé là, juste avant la Vème République, tous les maires ont été élus au premier tour, et à gauche.

Mais tout change à Rezé. Le maire sortant Gilles Retière s’est trompé de candidat. Désignant un dauphin qui n’avait jamais fait acte de candidature à aucune élection ! Désavoué par les militants du Parti Socialiste, les anciens, et peut être surtout les nouveaux, arrivés nombreux pour désigner Gérard Allard, son adjoint à l’urbanisme, et par ailleurs conseiller général de Loire-Atlantique.


Rezé la diversité

Pour la première fois depuis 1959, le maire de Rezé sera élu au second tour. Car le candidat du Partit Socialiste ne fait pas l’unanimité chez les citoyens, souvent issus du monde ouvrier. Adjoint à l’urbanisme, beaucoup  lui reprochent de laisser "pousser"  trop facilement des immeubles collectifs, là où les anciens cultivaient leurs patates. Rezé, à quelques stations de tram de la place du Commerce, juste à côté de Nantes, au point d’en devenir un quartier supplémentaire. Les nouveaux habitants trouvent ici des petites maisons pas trop cher, facilement aménageables, et voici la commune en voie de gentrification. Boboïsation serait excessif. Mais la commune voit ses villages et ses quartiers d’autrefois se rapprocher, s’élever, se densifier. Alors forcément ça inquiète. Avec encore une particularité, Rezé a depuis longtemps mené une politique de sédentarisation des gens du voyage… Autres modes de vies, autres manières de vivre la ville !
Et puis, voici l’une des conséquences inattendue de la construction laborieuse de cette Europe qui péclote, avec l’arrivée de quelques familles Roms qui ne vont pas sans se faire remarquer… De quoi alimenter la machine à fantasmes.


Rezé tentée par le bleu

Pas de candidat FN à Rezé pourtant. Mais un UMP couleur "bleu grand teint" qui n’hésite pas à dénoncer une insécurité croissante et veut installer partout vidéo surveillance et îlotiers citoyens… Philippe Seillier est élu dans l’opposition depuis une 20taine d’années, il se fait le porte parole des chefs d’entreprises qui voient leurs bureaux dévastés le temps d’un week-end, ou de ces citoyens dont les maisons ont été visitées. Il parle "du silence assourdissant et de l’inaction coupable des élus rezéens, qui minimisent la réalité des faits". Il voudrait aussi une Loi pour faire déménager les occupants illégaux de terrains publics ou privés en 24 heures. Oubliant que les Lois, ce ne sont pas les Maires qui les font ! Au premier tour, les Rezéens ont crédité sa liste de 30,11% de leurs suffrages.


Rezé ville de gauche

En 2008, Gilles Retière (PS) avait été élu au premier tour avec 61% des suffrages… Gérard Allard ne fait "que" 47,76% ! La faute à une liste d’extrême gauche en pleine forme qui fait 18.12% ! Émile Robert, son chef de file, a fait campagne sur des thèmes simples, le vivre ensemble, les Amaps, le placement de l’individu au centre de toutes les attentions, les solidarités, bref des idées de gauche somme toute. Loin des stratégies de carrière personnelle ou d’appareil.


Rezé ville rouge

Et Gérard Allard alors ? Avec ses 47%, les Rezéens lui feraient bien un peu payer son passé d’adjoint à l’urbanisme bâtisseur, une dégradation de la qualité de vie, que se soit du point de la petite délinquance, la commune ne possède pas de Police municipale, ou justement cette densification des quartiers. Rien de bien grave en somme. Même avec une abstention jamais vue dans cette commune militante, (presque 46%), 47 + 18 % font bien une majorité de gauche. Sauf accident électoral, au second tour, la commune restera au Parti Socialiste. Rose avec une opposition bleue et rouge, vif.
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