Deux entrepreneurs chinois comparaissaient lundi devant le tribunal correctionnel de La Roche-sur-Yon pour traites d'êtres humains et travail dissimulé. Ils sont soupçonnés d'avoir employé huit autres chinois dans des conditions déplorables pour aménager un restaurant à Fontenay-le-Comte.
Les faits se sont déroulés entre novembre 2013 et janvier 2014.
A l'encontre de l'un des deux entrepreneurs, basé en Italie, le procureur a en outre demandé que soit prononcée l'interdiction d'activité en France pour une durée déterminée. Il a aussi requis l'interdiction d'activité pour le restaurateur.
Les deux gérants se sont défendus en répétant que les ouvriers étaient d'accord sur les conditions de travail, notamment le fait de dormir sur le chantier.
"Sur des matelas, par dix degrés, au milieu des gravats et de la poussière? C'est indigne", a déclaré le procureur.
Des accusations que la défense a réfutées. "Il y avait une douche, l'eau chaude, des chauffages, chacun ou presque dormait dans des endroits préservés", a plaidé la défense qui a rappelé que l'inspection du travail était passée à deux reprises sur le site et qu'elle n'avait pas prononcé la fermeture du site.
Le procureur s'est aussi interrogé sur les horaires de travail, les huit ouvriers aménageant en restaurant un local de 1.000 m2 en seulement deux mois.
Le propriétaire du restaurant a répliqué avec aplomb qu' "une heure de travail pour un Chinois, c'est comme cinq heures de travail pour un Français".
La décision du tribunal a été mise en délibéré au 1er septembre.
Avec AFP