Tôt mercredi matin, une centaine de personnes a été expulsée d'un squat situé dans le quartier Dalby à Nantes par les forces de l'ordre. Des bulldozers ont détruit les bâtiments squattés.
Entre 100 et 150 personnes ont été forcées à quitter les lieux. La plupart des occupants des lieux étaient en attente d'instruction de leur dossier de demandeur d'asile. Des demandeurs d'asile âgés de 20 à 35 ans en moyenne et venus majoritairement d'Afrique : Nigeria, Congo, Mali, Soudan...
Selon la municipalité de Nantes, propriétaire des lieux, "les occupants vivaient dans un état sanitaire préoccupant dans ces bâtiments désaffectés", un ancien local des Restos du Coeur, vivant "dans des conditions d'hygiène et de sécurité très précaires avec, ces dernières semaines, des heurts violents entre les occupants."
L'expulsion "des locaux devenus insalubres" était devenue nécessaire précise la préfecture dans un communiqué. "En outre, cette occupation empêchait la construction de logements, dont 16 logements sociaux, et des nouveaux locaux des Restos du Coeur."
"Le concours de la force publique avait été demandé par le propriétaire", ajoute la préfecture.
Deux ordonnances d'expulsion avaient été rendues par la justice en mai et début juillet, selon la préfecture.
Ce matin, les bulldozers sont donc intervenus pour détruire une ancienne maison et un garage, a indiqué Laurence Ortega, du collectif nantais "Un toit pour toutes et tous".. Selon elle, "il n'y a pas eu d'assignation, ni de commandement à quitter les lieux". "Et sur place, il n'y avait pas d'huissier ni de représentant de la mairie", a-t-elle déploré.
Certains des occupants, absents au moment de l'évacuation des lieux, n'ont pu récupérer leurs affaires qui se trouveraient désormais sous les décombres.
Selon la municipalité de Nantes, "des places d'hébergement supplémentaires seront ouvertes dès ce soir via le 115 et un diagnostic individuel des situations, au regard du droit au séjour, sera diligenté dans les jours à venir."
Nombre de ces demandeurs d'asile avaient été évacués début mai d'un autre squat nantais, baptisé "Radisson noir" par dérision et en référence à une grande chaîne d'hôtel présente à Nantes.
Le reportage d'Olivier Quentin, Luc Prisset et Sophie Boismain