Des manifestants favorables à la livraison à la Russie des navires Mistral construits par STX à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) ont manifesté dimanche sur les quais de la ville à quelques centaines de mètres d'autres manifestants qui y sont opposés.
Une soixantaine de manifestants de l'association "Mistral gagnons", favorables à la livraison de ces navires, qui est suspendue pour l'instant par la France en raison du conflit ukrainien, se sont rassemblés en début d'après-midi devant la proue de l'un de ces navires, le Vladivostok, avec des drapeaux français mais aussi russes.
Les manifestants, parmi lesquels des Russes, brandissaient notamment un panneau "Hollande veut tuer Saint-Nazaire. Nous disons non". Ils sont venus défendre "L'emploi à Saint-Nazaire", "le rayonnement économique de notre ville", a déclaré l'un des manifestants, Jean-Claude Blanchard, conseiller municipal FN de la ville.
Les autres manifestants de "No Mistrals for Putin", hostiles à cette livraison, se sont eux rassemblés devant la poupe du BPC, séparés des autres manifestants par plusieurs constructions préfabriquées posées sur le quai.
Tenant des pancartes et banderoles comme "Poutine assassin: pas d'arme aux agresseurs", ils ont été rejoints par plusieurs dizaines d'Ukrainiens arrivés en bus, notamment de la région parisienne, pour former un groupe d'une centaine de personnes.
"Je suis contre la livraison des Mistral, c'est pas possible de faire la livraison pendant la guerre", a déclaré l'un d'entre eux, Andréï, un Ukrainien qui habite en France depuis 6 ans et qui craint l'utilisation de ces navires pour "l'invasion de sa ville, de sa région" d'origine en Ukraine.
Sans jamais se retrouver face à face avec les autres manifestants, ce groupe d'opposants s'est rendu ensuite devant le navire école qui héberge sur les quais les marins russes en formation sur le Vladivostok et devaient terminer leur défilé devant le second navire en construction, le Sébastopol.
Paris a suspendu mercredi la livraison à la Russie du premier des deux porte-hélicoptères Mistral, cédant aux critiques de plusieurs alliés, à commencer par les États-Unis.
Le premier bâtiment de projection et de commandement (BPC), le Vladivostok, dont la construction est terminée, devait être livré début novembre tandis que la construction du deuxième BPC, le Sébastopol, se poursuit.