Après les exposés des experts, pour clore cette seconde journée d’audience, le président Almy diffuse des images muettes des inondation de 2010, puis il demande à René Marratier de venir à la barre
Ces images tournées depuis l’hélicoptère de la gendarmerie témoignent de l’ampleur du désastre. La mer a mangé la terre. L’eau atteint le haut des fenêtres des habitations. Toutes pareilles, un seul niveau en rez de chaussée. Par centaines. Muettes, ces images aériennes expriment encore plus fortement l’ampleur du drame qui c’est joué là. En bas, au ras de la mer. Dans la salle des témoins pleurent.
Le président appelle à ce moment René Marratier maire de la Faute-sur-Mer au moment des faits.
"Que vous inspirent les exposés des experts et ces images Monsieur Marratier ?"
René Marratier : "ces exposés sont riches d’enseignements, si nous avions bénéficié de ces soutiens pour nos compétences intellectuelles limitées, pour des élus comme nous… si la communication qui nous a été faite aujourd’hui l’avait été avant, nous aurions agit différemment. Je n’avais pas les compétences, je n’avais pas les armes…"
Le président le coupe : "Pour autant vous avez remis en cause tous les témoignages. Vous avez dit aux gendarmes, je n’avais pas connaissance de faits précédents identiques… Tout le monde dans la commune, les scientifiques de l’université de Nantes, tout le monde connaît les tempêtes du 20ème siècle. Sauf vous ! Vous dites si j’avais su ! Pourtant votre territoire est soumis en permanence au risque de submersion…"
René Marratier la voix faible : "Je ne pouvais pas imaginer une telle catastrophe, je suis fautais depuis 38 ans, j’ai toujours fait en fonction des moyens de la commune". Il ajoute : " la nuit je ne dors plus.." Le président le coupe, il ne s’agit pas de vous Mr Marratier mais de ce que vous avez fait ou décidé de faire en tant que maire" !
Le président :
"Vous assénez partout la certitude qu’il n’y avait pas eu de danger, alors que vous avez décidé de libérer l’urbanisation. Qu’est-ce qui fait que vous avez occulté ce risque majeur auquel est exposée la population ?"
René Marratier : "Je ne sais pas on ne nous a jamais rien dit". "Comment ça !" s’agace le président ! Vous avez fait partie de commissions créées à la suite de la catastrophe de 1941 justement pour que pareil drame ne surviennent plus, et vous nous dites je ne savais pas ?" "Oh juste pendant trois ans pas plus", répond Mr Marratier !
Le président lève les yeux au ciel et reprend : "C’est dramatique dans votre cas cet autisme par rapport aux événements historiques, comment avez vous pu passer à côté d’informations aussi objectivement indiscutables ?" "On a a appris avec nos humbles moyens". "Vous avez refusé d’écouter les habitants, il ne vous est jamais venu à l’esprit qu’en construisant sous le niveau de la mer, un jour elle allait reprendre ses droits ?"
"N’avez vous pas mis la charrue avant les bœufs en entreprenant de construire des pavillons avant de renforcer les digues ?" Mr Marratier : "on aurait peut-être dû". "Et pourquoi avoir refusé de mettre en place sur votre commune un Plan de Prévention des Risques d’Inondation? Pas de réponse. Silence.
On entend un sanglot dans la salle. Glaçant !