Le président François Hollande a souligné dimanche qu'il prendrait sa décision sur la livraison des navires de guerre Mistral à la Russie "en dehors de toute pression". Cette livraison étant reportée jusqu'au règlement de la crise en Ukraine.
Le point sur place (hier soir) avec Anne Bourse, de la rédaction nationnale
Je prendrai ma décision en dehors de toute pression, d'où qu'elle vienne et en fonction de deux critères, les intérêts de la France et l'appréciation que j'ai de la situation",
a déclaré le Président de la république François Hollande lors d'une conférence de presse à l'issue du G20.
"Il n'y a pas de pression non plus du temps", a-t-il ajouté, assurant que la France était "pour l'instant dans les règles" fixées par le contrat et qu'il ne se posait "donc pas la question aujourd'hui de compensations" qui devraient être versées à Moscou si ces navires n'étaient finalement pas livrés. A la veille de l'ouverture du G20 de Brisbane, une dépêche de l'agence russe Ria Novosti citant une source haut placée à Moscou, avait en effet fait monter la pression d'un cran, la France se voyant sommée par cette source anonyme de livrer un premier Mistral avant fin novembre, sauf à s'exposer à de "sérieuses" demandes de compensation.
"Cette question du Mistral n'a pas été posée du tout ici, ni par des partenaires au sein du G20 ni par le Président Poutine lors de notre entretien". La veille, le Président français et son homologue russe Vladimir Poutine avaient soigneusement évité d'aborder le sujet.
La poignée de main entre les deux chefs d'états
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Vivement interpellé par son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, qui a jugé samedi que la France devait "honorer sa parole" et livrer les deux Mistral à la Russie et raillé son attitude "piteuse", François Hollande s'est refusé à "polémiquer" avec lui.
Les Mistral, des "bâtiments de projection et de commandement" (BPC) vendus par la France à la Russie en juin 2011 pour 1,2 milliard d'euros sous la présidence de Nicolas Sarkozy, sont au centre d'un imbroglio diplomatico-militaire depuis que François Hollande a décidé début septembre de lier leur livraison à un règlement politique de la crise en Ukraine. François Hollande a répété à plusieurs reprises que le cessez-le-feu devait être"entièrement respecté" en Ukraine, avant que Paris ne procède à la livraison du
premier navire, le Vladivostok, initialement prévue en octobre.